Les célèbres bureaux de Google pourraient avoir un aspect un peu différent pour les employés, une fois qu’ils pourront reprendre le travail en toute sécurité. Sundar Pichai, DG de Google, a déclaré cette semaine que l’entreprise est en train d’apporter des changements à ses espaces physiques pour mieux soutenir ses employés à l’avenir — un avenir qui, selon lui, comprendra des « modèles hybrides » de travail. « Je vois l’avenir comme étant définitivement plus flexible », explique Sundar Pichai lors d’une interview vidéo pour Time 100.
« Nous croyons fermement qu’être ensemble, avoir ce sens de la communauté, est super important. Chaque fois que vous devez résoudre des problèmes difficiles, vous devez créer quelque chose de nouveau. Nous ne voyons pas cela changer, donc nous ne pensons pas que l’avenir est le télétravail à 100% ». a-t-il pousuivi. Sundar Pichai a déclaré que Google « reconfigure » ses espaces de bureau pour les adapter à ce qu’il appelle les ‘on-sites’ — vraisemblablement des jours où les employés, qui travaillent principalement à domicile, se réunissent au bureau.
Google a été l’une des premières grandes entreprises de la tech à annoncer que les employés pourraient continuer à travailler à domicile jusqu’en juillet 2021. À l’époque, le Wall Street Journal rapportait que la décision avait été prise en partie pour aider les parents qui travaillent et dont les enfants pourraient assister aux cours partiellement ou totalement à distance cette année scolaire. Sundar Pichai explique que plusieurs facteurs ont été pris en compte dans cette décision.
« Dès le début, j’ai réalisé que ce serait une période de grande incertitude, alors nous avons voulu donner des certitudes là où nous le pouvions », raconte Sundar Pichai. « La raison pour laquelle nous avons pris la décision de travailler à domicile jusqu’au milieu de l’année prochaine est que nous avons réalisé que les gens faisaient de gros efforts pour planifier… et que cela affectait la productivité. »
Sundar Pichai explique que cette décision à long terme a forcé l’entreprise à accepter sa nouvelle réalité : le travail à domicile est là pour durer, au moins dans une certaine mesure. Et les employés semblent être d’accord : une récente enquête interne à l’entreprise a révélé que 62% des employés pensent qu’ils n’ont besoin d’être au bureau que « certains jours » pour bien faire leur travail, tandis que 20% n’ont pas du tout l’impression de devoir venir au bureau.
Sundar Pichai a également abordé un problème plus vaste pour les habitants de la baie de San Francisco : l’accessibilité financière. Le coût de la vie dans la Bay Area est devenu, ces dernières années, trop élevé, même pour ceux qui pourraient être considérés comme des hauts revenus dans d’autres régions. San Francisco est la ville la plus chère des États-Unis, et toute personne intéressée par l’achat d’une maison dans la ville doit gagner au moins 100.000 dollars (86.000 euros) pour pouvoir payer son hypothèque.
En raison du coût élevé du logement, les personnes qui travaillent à San Francisco ou dans les villes avoisinantes, comme Mountain View où est basé Google, doivent souvent déménager loin de la ville pour pouvoir s’offrir un logement. Il en résulte de longs trajets pour les habitants de la Bay Area. En 2019, une étude réalisée par Apartment List a révélé que plus de 120 000 personnes, appelées « super-navetteurs », faisaient la navette au moins trois heures par jour. Dans certains comtés de la Bay Area, le nombre de « super-navetteurs » a augmenté de 126% entre 2009 et 2017.
« Quand je vois des gens qui font la navette deux heures par jour, loin de leur famille et de leurs amis, un vendredi soir, on se rend compte qu’ils ne peuvent pas avoir de projets », regrette Sundar Pichai. Il explique que Google a depuis longtemps pour philosophie que le bureau doit être amusant —pour des raisons de productivité, assure-t-il, mais aussi pour améliorer la vie personnelle des employés. Les soumettre à de longs trajets pour se rendre dans un bureau physique ne correspond pas forcément à cette philosophie dans un monde post-coronavirus.
Source : Business Insider
Version originale : Avery Hartsmans