Une date de fin sur le certificat médical peut-elle réduire la durée de l’incapacité de travail? Les Mutualités Libres ont voulu creuser la question via une nouvelle étude qui conclut que, depuis l’introduction de ce nouveau certificat en janvier 2016, la durée moyenne des incapacités de travail a été raccourcie de 9 jours. Bonne nouvelle pour la sécurité sociale en cette période d’économies, mais aussi pour le patient qui bénéficie d’un suivi plus régulier de son médecin traitant.
Depuis le 1er janvier 2016, les médecins utilisent un nouveau certificat pour les incapacités de travail. Principale innovation ? Plutôt que de prescrire une période indéterminée d’arrêt de travail, les médecins doivent désormais estimer la durée attendue de l’incapacité de travail et donc indiquer une date de fin sur le certificat. Cette mesure devait notamment permettre de réduire la durée de l’incapacité de travail. Qu’en est-il réellement ? Depuis l’introduction du nouveau certificat en janvier 2016, la durée moyenne d’une incapacité de travail a en effet reculé de 9 jours. Quel est l’impact financier de ce recul ? Et quelles sont les autres conséquences de cette date de fin ? C’est ce que les Mutualités Libres ont analysé dans leur nouvelle étude.*
De 7.000 à… 17.000 certificats par mois
La diminution de la durée d’incapacité de travail n’est pas la seule conséquence du nouveau certificat. Le nombre de certificats médicaux a en effet grimpé en flèche depuis le 1er janvier 2016, passant de 7.000 par mois en 2014 et 2015 jusqu’à 17.000 par mois en 2016. Quelle en est la raison ? Souvent, la durée finale de l’incapacité de travail semble sous-estimée, ce qui nécessite une nouvelle visite du patient chez son médecin traitant pour une prolongation de la durée de repos. La durée moyenne d’arrêt de travail prescrite à l’ouverture d’un dossier par les médecins généralistes est de 33 jours et de 40 jours chez les spécialistes.
Bénéfice pour l’assurance maladie
L’augmentation du nombre de certificats entraîne des surcoûts, mais la durée réduite de l’incapacité de travail se traduit par une diminution des dépenses. Le nouveau certificat représente-t-il dès lors une économie pour la sécurité sociale ? Les Mutualités Libres s’attendent bel et bien à ce que cette mesure soit financièrement avantageuse pour l’assurance maladie. On dénombre en moyenne une augmentation maximale de 2,5 consultations par dossier (avec un remboursement de 15 à 21 euros par consultation chez le médecin généraliste), mais l’indemnité moyenne pour un jour d’incapacité de travail s’élève à 40 euros. Il est déjà question de bénéfice à partir d’une diminution de 2 jours dans la durée moyenne d’incapacité de travail. La diminution moyenne des incapacités de travail étant de 9 jours, on peut donc en déduire que la sécurité sociale réalise des économies depuis l’entrée en vigueur du nouveau certificat médical.
Meilleur suivi et retour plus rapide au travail
Pour les Mutualités Libres, la mesure est globalement positive. Elle permet aux patients d’être suivis de manière plus rapprochée par leur médecin traitant via des visites plus régulières, ce qui semble influencer positivement la durée de l’incapacité et favorise le retour au travail. Le travail est un vecteur de réintégration sociale, il contribue à renforcer la confiance du patient en ses capacités et coupe l’isolement social. Plusieurs études ont démontré que plus l’arrêt de travail est long et plus il est difficile de se réinsérer dans la vie professionnelle. Bien sûr, l’impact à long terme du nouveau certificat médical devra être évalué, ce que ne manqueront pas de faire les Mutualités Libres. Pour rappel, il y a en Belgique 370.000 personnes en incapacité de travail de longue durée.
* Analyse des données de tous les membres des Mutualités Libres en incapacité de travail entre le 1er janvier 2014 et le 31 août 2016. La période d’observation depuis l’introduction du nouveau certificat est donc de 8 mois.