Après bientôt 15 années d’activité, le secteur des titres-services est désormais un secteur à part entière qui est arrivé à maturité. Avec plus de 140.000 collaborateurs, dont beaucoup sont issus de groupes à risque, et plus d’un million de ménages utilisateurs des titres-services, le secteur a amplement prouvé son utilité sur le plan économique et sociétal.
Federgon, la fédération des prestataires de services RH, qui représente entre autres le secteur des titres-services, expose les fondements sur lesquels les prochains gouvernements pourront se baser pour favoriser le développement futur et la pérennisation de ce système qui a fait ses preuves.
Il subsiste encore de nombreuses idées fausses à propos du système. Le bureau d’études indépendant, IDEA Consult, a réalisé une radiographie à 360° du dispositif des titres-services et a mis en évidence une série de constats intéressants :
- Le système des titres-services agit comme un levier de productivité et favorise un accroissement du volume de l’emploi, à la fois dans et en dehors du secteur. L’étude montre que grâce à 3,5 travailleurs titres-services ETP, on a l’équivalent d’1 emploi temps plein en dehors du secteur. Au total, on parle d’un volume de 22.000 emplois ETP.
- Une analyse détaillée montre que d’un point de vue budgétaire, il n’y a pas besoin de réformer le système. Les coûts et les bénéfices sont quasiment en équilibre. Mais, en raison de la régionalisation du dispositif des titres-services, les coûts se situent au niveau régional et les bénéfices au niveau fédéral. Cela fait peser une pression supplémentaire sur le système.
- Le système des titres-services suscite une grande satisfaction générale parmi les travailleurs et les clients.
- L’importance du système sur le plan sociétal et économique est incontestable : le secteur des titres-services crée des emplois pour les personnes peu qualifiées. Il existe une corrélation démontrée entre le taux d’activité/taux de chômage des femmes faiblement qualifiées et le développement du système des titres-services. La mise à l’emploi de personnes issues de groupes à risque contribue à une participation proportionnelle de ces groupes au marché de l’emploi. Le secteur connaît par ailleurs une concertation sociale professionnelle, qui œuvre en permanence à l’amélioration du statut des travailleurs.
- Etant donné l’augmentation de la population/du nombre de ménages et la possibilité d’étendre les activités, le secteur dispose d’un important potentiel de croissance.
Les fondements d’un système des titres-services ‘future-proof’
La demande de titres-services présente une élasticité-prix avérée, le prix est un facteur important pour les utilisateurs du système. Mais, bien entendu, le coût du système doit aussi rester raisonnable pour les pouvoirs publics. C’est pourquoi il est important de conscientiser davantage les clients en matière de prix. Une des solutions pour ce faire est de coupler le prix du titre-service à l’inflation. Un financement alternatif du dispositif via des systèmes de tiers payant (par exemple, une intervention de l’employeur) est une autre option. Federgon plaide en outre pour une suppression de la règle qui limite le nombre de titres-services que l’on peut acheter par an, mais peut souscrire à l’idée d’un prix plus élevé du titre à partir d’un nombre de titres commandés supérieur à 500 unités.
Une digitalisation accrue du système des titres-services peut entraîner une économie substantielle. Les entreprises titres-services agréées jouent à cet égard un rôle important. Le supplément de coût qui est appliqué pour les titres-services achetés en ligne devrait aussi disparaître. D’autre part, l’innovation/optimisation digitale du système doit assurément être un critère à prendre en compte dans le choix de la société émettrice.
« Le système des titres-services pourrait être la réponse au chômage technologique qui touche surtout les hommes faiblement qualifiés », constate Arnaud le Grelle, Directeur Wallonie-Bruxelles chez Federgon. « Le système constitue sans aucun doute une véritable alternative aux formules de travail occasionnel et petits travaux défiscalisés, car il a un impact positif sur le taux d’activité. Nous plaidons donc pour que les activités titres-services autorisées soient élargies entre autres aux petits travaux liés à l’habitation et à l’entretien du jardin. Il devrait aussi être possible d’employer des aides-ménagères expérimentées en tant que coaches pour les travailleurs qui débutent dans le secteur », poursuit encore Arnaud le Grelle.
Un secteur performant a besoin d’entreprises saines. Actuellement, la rentabilité est fortement sous pression. Afin de préserver la rentabilité des entreprises, Federgon plaide pour que l’indexation de la valeur d’échange à 100% soit étendue à la Région flamande.
Le titre-service a été créé notamment pour favoriser la mise à l’emploi des groupes à risque. Aujourd’hui, nous observons que l’emploi des groupes à risque dans le secteur n’est pas suffisamment soutenu par la politique groupes cibles régionalisée. Harmoniser la politique groupes cibles en fonction de l’emploi dans le secteur des titres-services est donc une demande très claire du secteur.
Les étudiants et les pensionnés qui souhaitent avoir un salaire d’appoint pourraient constituer une solution au problème des nombreux emplois vacants dans le secteur. Il faudrait pouvoir prévoir des exceptions pour ces groupes cibles, notamment en termes de durée du travail et de flexibilité.
Source : Federgon