Au cours des cinq dernières années, les Belges actifs n’ont jamais autant travaillé à temps plein qu’aujourd’hui. Deux travailleurs sur trois ont un contrat à temps plein. Le nombre de contrats à temps partiel diminue à nouveau. Si l’on additionne tous les travailleurs à temps partiel et à temps plein, les Belges passent en moyenne près de 90% d’une semaine de travail complète au travail. Ce chiffre aussi n’a jamais atteint un tel niveau ces dernières années.
« La crise énergétique et l’inflation élevée incitent peut-être les Belges à travailler davantage à temps plein. Dans tous les cas, grâce au télétravail, travailler à temps plein est plus facile qu’avant », explique Acerta.
Le nombre de travailleurs ayant un contrat à temps plein atteint des sommets
Avec la crise du coronavirus, l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée figure désormais en tête des préoccupations des travailleurs belges. Par exemple, en 2021, près de 80 000 travailleurs ont pris un congé parental en moyenne chaque mois pour s’occuper de leurs enfants, selon une analyse récente de l’Office National de l’Emploi (ONEM). Parallèlement, les Belges choisissent de plus en plus souvent de travailler à temps plein. En 2022, deux travailleurs sur trois sont sous contrat à temps plein. Cela représente une augmentation de 2,3 % par rapport à 2021 et un record absolu au cours des cinq dernières années.
Amandine Boseret, experte juridique d’Acerta Consult : « Il est évident que les “petits” contrats sont en déclin : de plus en plus de personnes travaillent à temps plein ou au moins à 90 %. Malgré la volonté croissante de mieux concilier vie professionnelle et vie privée, il est possible que la crise énergétique et l’inflation incitent les travailleurs à s’assurer une plus grande sécurité financière en travaillant à temps plein. Pour les entreprises aussi, il y a une grande différence lorsque les travailleurs passent d’un 4/5e à un temps plein, par exemple. À raison de 7,5 heures de travail par jour, cela représente facilement 30 heures de travail supplémentaires par mois et par travailleur. »
La fraction d’occupation moyenne atteint également un record
Non seulement le nombre de contrats à temps plein a atteint des niveaux sans précédent, mais de plus en plus de travailleurs optent aussi pour une semaine de travail de 4,5 jours. Par conséquent, la fraction d’occupation moyenne dans les entreprises belges — le nombre d’heures que le Belge travaille effectivement par semaine divisé par le nombre d’heures d’un contrat à temps plein — culmine à 89,4 %. En d’autres termes, l’ensemble des Belges passe en moyenne près de 90 % de la semaine de travail sur le lieu de (télé)travail. En 2018, la fraction d’occupation moyenne était inférieure d’un point de pourcentage complet (88,4 %). Ce sont surtout les femmes qui ont fait beaucoup plus d’heures ces dernières années. Alors que la fraction d’occupation des femmes était de 81,95 % en 2018, elle est maintenant de 83,59 %.
Amandine Boseret poursuit : « Il y a plusieurs explications possibles au succès croissant des contrats comportant plus d’heures. Pour les employeurs, il peut s’agir d’une aide particulièrement bienvenue pour faire face aux pénuries de main-d’œuvre. Les avantages d’une augmentation du nombre d’heures des collaborateurs fixes sont nombreux : employabilité immédiate, pas de frais de recrutement de personnes supplémentaires, les entreprises savent déjà qui est le travailleur et ce qu’il veut, etc. Pour le travailleur, plus d’heures signifie plus de revenus sans avoir à chercher un autre emploi ou un emploi supplémentaire (flexi-job). Mais le fait de travailler plus d’heures doit évidemment être faisable pour le travailleur. Le télétravail joue ici un rôle important. Dans le cadre de la guerre des talents, les entreprises sortent également tous leurs atouts pour permettre à leurs travailleurs de travailler à temps plein. »
Source: Acerta – les données recueillies sont basées sur les données réelles d’un ensemble de 300.000 travailleurs en service auprès de plus de 40.000 employeurs issus du secteur privé, dont relèvent aussi bien des PME que des grandes entreprises.