Pas moins de 71% des employeurs de PME estiment qu’un suivi dans les trois mois augmente les chances de réintégration réussie des personnes en incapacité de longue durée. Pour 38%, ce contact doit même intervenir au cours du premier mois. En revanche, 15% ne pensent pas qu’un tel contact ait un impact. Les trois quarts des PME belges (77%) se montrent favorables à une reprise progressive du travail : une sur six se sent déjà prête.
Les grandes PME verront leurs coûts salariaux liés aux absences pour maladie augmenter dans un avenir proche*. Pourtant, de nombreuses PME estiment que le travailleur devrait, lui aussi, contribuer financièrement, notamment via une perte de salaire pour les absences de courte durée, tout comme pour les indépendants. C’est ce que révèle la dernière enquête auprès des PME menée par SD Worx en mars 2025 auprès de 661 employeurs de PME.
Le gouvernement travaille actuellement sur un plan visant à soutenir les personnes en incapacité de longue durée dans leur retour à l’emploi. L’un des axes prioritaires est le rôle de la réintégration, avec une attention particulière pour un suivi précoce et une reprise progressive. Une enquête récente auprès des PME montre que cette vision est largement soutenue.
Les plans du gouvernement comprennent également des mesures ayant une incidence financière sur les employeurs et les travailleurs. Ainsi, à partir du 1er janvier 2026, les entreprises de taille moyenne et grande (plus de 50 travailleurs) devront s’acquitter d’une contribution de solidarité de 30% sur l’allocation d’incapacité des travailleurs absents plus de 30 jours civils, durant le deuxième et le troisième mois d’absence. Cette contribution s’ajoute au salaire garanti classique en cas de maladie. Une participation financière du travailleur malade n’est toutefois pas prévue.
La reprise du travail a (presque) toutes ses chances dans les PME
- Les trois quarts des PME belges (77%) sont positives quant à la reprise progressive du travail : 16% des PME sont déjà prêtes et peuvent immédiatement répondre positivement à une demande de reprise progressive du travail. 61% sont prêtes à trouver une solution appropriée avec le travailleur.
- 1 PME sur 6 (15%) ne voit actuellement aucune possibilité de reprise progressive du travail. Cela semble être un défi plus important, en particulier dans les entreprises employant des ouvriers (27%).
- 7% sont encore indécises quant à leur réaction à une telle demande de la part d’un travailleur.
Les absences de plusieurs jours sont souvent difficiles à gérer
Toutes les absences n’ont pas le même impact sur une PME. L’enquête montre que la difficulté à gérer une absence dépend fortement de sa durée. Les absences de courte à moyenne durée représentent une charge plus importante pour plus de PME que les absences de longue durée (de plus d’un an).
« Les absences de plusieurs jours à une semaine sont de loin les plus difficiles à gérer dans les PME wallonnes : 37% déclarent rencontrer de réels problèmes de planification », explique Tulay Kasap, Legal Consultant PME chez SD Worx. « Mais les absences de plus d’un mois sont également difficiles pour plus d’un quart (25%) des PME. À Bruxelles, davantage de PME ont des difficultés à gérer les absences de moins d’un mois (37%), suivi par les absences de plus d’un mois (29%). La reprise progressive est bien accueillie par trois quarts des PME, même si toutes n’ont pas encore trouvé de solution concrète. Plus la PME est grande, plus elle est ouverte à cette approche, sans doute grâce à une plus grande variété de fonctions de soutien. La majorité souhaite également établir un contact avec le travailleur dans les trois mois, afin de maximiser les chances d’une réintégration positive et saine. »
Plus la PME est petite, plus le suivi en cas de maladie est rapide
Les PME sont favorables à un suivi rapide des travailleurs en incapacité de travail. Quatre PME sur dix (38%) indiquent qu’elles souhaitent les contacter activement dans un délai d’un mois pour les aider à se réintégrer. Au total, trois quarts (75%) pensent qu’un suivi devrait idéalement avoir lieu dans les trois mois afin de maximiser les chances d’un retour en douceur.
Un petit groupe reste sceptique : 15% des PME ne pensent pas qu’un contact précoce avec un travailleur malade fasse une différence notable.
Quelle contribution financière des travailleurs?
Les plans gouvernementaux prévoient une contribution financière supplémentaire en cas de maladie pour les grandes PME. Cependant, certaines PME sont également favorables à une responsabilité financière partagée. En Flandre, une large majorité (58%) soutient cette idée, contre seulement 29% à Bruxelles et 38% en Wallonie.
Parmi les PME favorables à une telle contribution, six sur dix estiment qu’elle devrait être la même que pour les indépendants : aucune indemnisation pour les périodes d’incapacité de moins de huit jours, mais une indemnisation dès le premier jour pour les absences de plus de sept jours. Quatre PME sur dix estiment que le travailleur devrait supporter lui-même une perte de salaire d’un à trois jours.
« Les plans du gouvernement visant à activer un maximum les personnes malades (de longue durée) prévoient la responsabilité de toutes les parties concernées. Pour les employeurs, l’accent est mis sur un contact suffisant, des processus de réintégration et une reprise progressive du travail. Pour les grandes PME, il y a aussi des coûts salariaux supplémentaires. Mais les travailleurs doivent également prendre leurs responsabilités, réfléchir attentivement à ce qu’ils peuvent encore faire, se présenter aux moments de contact et, plus généralement, à collaborer à un retour au travail réaliste. D’autres acteurs comme les médecins, les mutualités ou les services d’accompagnement à l’emploi auront également un rôle à jouer », conclut Tulay Kasap, de SD Worx.
Source : SD Worx
* Note – À partir du 1er janvier 2026, les moyennes et grandes entreprises (plus de 50 travailleurs) devront payer une contribution de solidarité de 30% sur les prestations de maladie et d’invalidité des travailleurs absents pendant plus de 30 jours calendriers pour incapacité de travail, pendant les deuxième et troisième mois d’incapacité de travail.