Au beau milieu de l’été, la Commission européenne a proposé d’allouer à la Finlande 5,3 millions d’euros du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation (FEM) pour aider 1 441 anciens travailleurs de Microsoft à trouver un nouvel emploi. Surprenant? Oui, l’Europe finance les restructurations privées – en l’occurence, il s’agit des conséquences du rachat de Nokia par Microsoft – en venant en aide aux pays membres les plus impactés par les décisions des multinationales.
Marianne Thyssen, commissaire européenne pour l’emploi, les affaires sociales, les compétences et la mobilité des travailleurs, a commenté: « L’industrie mondiale du logiciel a comme caractéristique importante de nécessiter constamment une main-d’œuvre nouvelle et qualifiée, car le cycle de vie des produits et des solutions logicielles associées est très court comparé au cycle de vie du personnel. De ce fait, une forte concurrence règne entre les travailleurs venant de l’UE et ceux des pays tiers. La décision aidera à préparer les anciens travailleurs de Microsoft à de nouvelles opportunités d’emploi. Aider ces travailleurs à gérer cette transition difficile est important et le Fonds européen d’ajustement à la mondialisation est un outil qui a fait ses preuves au fil des années ».
La Finlande a demandé le soutien du FEM à la suite du licenciement de 2 161 travailleurs de Microsoft et de huit de ses sous-traitants et producteurs en aval. Les réductions de personnel chez Microsoft s’expliquent principalement par la réduction de la part de marché de ses téléphones utilisant le système d’exploitation Microsoft Windows.
Alors qu’au cours de la première décennie du XXIe siècle Nokia dominait les marchés, les deux systèmes d’exploitation conçus aux États-Unis, Android et iOS, utilisés par plusieurs fabricants installés en Asie, ont émergé et dominent le marché ces dernières années. Entre 2012 et 2015, la part de marché des téléphones Windows était inférieure à 4 % chaque année.
Les mesures cofinancées par le FEM aideront les 1 441 travailleurs connaissant les plus grandes difficultés à trouver un emploi, en leur fournissant:
• un encadrement professionnel et un soutien individualisé;
• un emploi et des services aux entreprises;
• une série de formations professionnelles;
• des services pour les nouveaux entrepreneurs et des aides à l’installation;
• des mesures d’incitation à l’embauche;
• des allocations pour la formation;
• des contributions aux frais de déménagement.
Le coût total estimé du paquet s’élève à 8,9 millions d’euros, dont 5,3 millions d’euros seront pris en charge par le FEM. La proposition a été soumise pour approbation au Parlement européen et au Conseil des ministres de l’UE.