Relation entre l’enseignement et le travail: on commence quand?

Etude intéressante* (quoique mal présentée) réalisée par Tempo-Team quant à l’harmonisation nécessaire entre l’enseignement et le marché du travail. Quels sont les principaux enseignements ? « L’enseignement prépare mal au marché du travail. » OK, nous le savions déjà! Mais encore?

« Les travailleurs et salariés interrogés qualifient l’investissement dans l’enseignement comme la principale mesure pour créer du travail et garantir la sécurité d’emploi. » indique l’étude. « Malheureusement, d’après 60 % des jeunes diplômés et des travailleurs interrogés, l’enseignement n’assure pour l’instant pas une bonne préparation à ce marché du travail. Cet avis est confirmé par 70 % des employeurs. Pour 30 % des salariés et la moitié des patrons, le niveau de formation proprement dit est trop bas et inadapté aux besoins des sociétés. Ce sont surtout les travailleurs plus âgés (entre 45 et 54 ans) qui pointent du doigt cette profonde fracture entre le marché du travail et l’enseignement. »

Le constat est double, récurrent et cruel

D’une part, les jeunes diplômés sont mal préparés au marché du travail (seul un jeune diplômé sur trois s’estime bien préparé!).
D’autre part, les travailleurs les plus âgés exprimentune réelle crainte quant à la qualité de leur formation et de leurs connaissances dans la perspective de l’allongement des carrières.

Les deux groupes de travailleurs considérés comme précaires au-travers de l’ensemble des études et dispositifs d’accompagnement (jeunes et 50+) estiment leur niveau de formation insuffisamment adapté aux besoins des entreprises. Il est clair que ces deux groupes ne sont pas favorisés et que dans la perspective du prolongement de la carrière jusque 67 ans, les travailleurs plus âgés ont des raisons de s’inquiéter de la sécurité d’emploi jusqu’à cet âge.

Les employeurs réclament à nouveau de meilleures plateformes et outils de coordination entre l’enseignement et l’environnement professionnel. Les entreprises sont cependant peu nombreuses à prendre l’initiative d’un rapprochement avec le secteur de l’enseignement.

Les remèdes sont connus: l’école doit être davantage axée sur la pratique et offrir plus de place aux stages, les formations techniques doivent être davantage promues et il faut intégrer des modules de préparation au dépôt de candidatures et recherche de travail.
La réforme de l’enseignement appelée des voeux des employeurs tant au Nord (85%) qu’au Sud (71%) du pays ne sera pas suffisante. L’étude pointe en effet la nécessité du côté des entreprises de mettre en oeuvre une approche proactive en la matière – voir à ce sujet notre reportage consacré à la politique développée par l’ONEM pour l’accueil massif de stagiaires – voir www.peoplesphere.be/media/pdf/files/peoplesphere-189-fr.pdf

Un autre décalage existe quant aux opportunités proposées aux collaborations en matière de développement personnel.
Ainsi l’étude démontre que « 2/3 des travailleurs estiment que les employeurs ne leur accordent pas suffisamment d’opportunités de formation. La moitié des employeurs pense que c’est pourtant le cas. Un employeur sur deux pense en revanche que le personnel devrait lui-même prendre plus d’initiatives pour bénéficier de formations complémentaires. À peine un salarié sur quatre reconnaît que son management investit suffisamment dans le coaching, l’encadrement des carrières et la transmission des connaissances sur le lieu du travail. C’est deux fois moins que les employeurs. »

Employabilité en berne?

Pas étonnant dès lors que le pessimisme est de mise lorsqu’on aborde l’employabilité des salariés. « Plus de la moitié d’entre eux avouent ne pas être très qualifiés pour exercer un autre job. Ils n’ont généralement pas de vision claire de leur avenir professionnel, pas plus au niveau de leur carrière que dans leur entreprise actuelle. Ils sont environ 20 % à penser que leur poste de travail n’existera plus d’ici cinq ans, supprimé par l’automatisation ou les technologies. Paradoxalement, ils ne sont que 30 % à tirer la conclusion qu’un recyclage en profondeur s’impose. »

* Etude menée par un bureau d’études indépendant auprès d’un échantillon représentatif de 616 travailleurs et 200 employeurs. L’étude a évalué la relation entre l’enseignement et le marché du travail, la formation et les opportunités de trouver et de garder un emploi.

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