Risque de pauvreté ou d’exclusion sociale: 6,3% de la population souffre de privation matérielle et sociale sévère.

Statbel, l’office belge de statistique, publie aujourd’hui les chiffres de la pauvreté pour 2021 issus de l’enquête sur les revenus et les conditions de vie (EU-SILC). En 2021, 13,1% de la population en Belgique était considérée comme à risque de pauvreté monétaire (AROP). Il s’agit des personnes vivant dans un ménage dont le revenu total disponible est inférieur au seuil de pauvreté, qui s’élève à 1.287 euros par mois pour une personne isolée. Par ailleurs, 11,9% de la population vivait dans un ménage à faible intensité de travail (LWI). En 2021, 6,3% des Belges souffraient de privation matérielle et sociale sévère (SMSD).

Les personnes confrontées à au moins une des trois situations visées ci-dessus sont considérées comme à risque de pauvreté ou d’exclusion sociale (AROPE) selon l’indicateur européen de la pauvreté dans le cadre de la stratégie « Europe 2030 ». En 2021, il s’agissait de 19,3% de la population.

Le seuil de pauvreté varie à peine en 2021

« Nous observons une baisse du risque de pauvreté monétaire », selon Annelies De Schrijver, expert EU-SILC auprès de Statbel. « Cela tient au fait que le seuil de pauvreté de 2021 a à peine augmenté en 2021 par rapport à 2020 ».

« Le seuil de pauvreté de 2021 est calculé sur la base des revenus de 2020, l’année durant laquelle la pandémie de COVID-19 s’est déclarée. Nous voyons clairement un effet de la pandémie sur ces revenus. Ainsi, le revenu médian des salariés est resté pratiquement stable par rapport à un an plus tôt. A l’ère pré-COVID, on observait généralement une augmentation. De son côté, le revenu médian des indépendants a baissé de 20% par rapport à l’année précédente. Par ailleurs, davantage de ménages ont reçu une allocation de logement et nous observons une hausse du nombre de Belges qui ont reçu une allocation de chômage, un droit passerelle ou une autre prime destinée à compenser la perte de revenus. »

« De manière générale, nous observons que la perte de revenus en raison du COVID-19 concerne principalement la population occupée. Les mesures prises par les autorités publiques ont permis d’amortir quelque peu l’impact pour les personnes occupées qui ont été touchées. Cela influence le seuil de pauvreté qui n’augmente pas comme d’habitude mais reste plutôt stable. Par contre, nous observons un léger effet inverse dans les groupes plus vulnérables, comme les pensionnés, les malades de longue durée et les chômeurs de longue durée. Ils bénéficient plus souvent d’une allocation, qui a été indexée en 2020. Ils ont dès lors été plutôt épargnés par l’impact monétaire du COVID-19. »

Les mesures gouvernementales ont eu un gros impact

Si nous ne tenions compte d’aucune allocation hormis les pensions, 27,8% de la population aurait couru un risque de pauvreté en 2021 contre 25,6% en 2020. Cela montre que les mesures financières prises par les autorités publiques pendant la pandémie ont protégé la population des risques de pauvreté.

Différences régionales dans les chiffres de la pauvreté

Les chiffres nationaux cachent de grandes disparités régionales. Pour chacun des indicateurs clés, la situation est la plus précaire en Région de Bruxelles-Capitale, et la moins précaire en Région flamande. La Région wallonne se situe entre les deux, mais enregistre tout de même des niveaux de pauvreté supérieurs au niveau national. Il existe également de nettes différences au niveau provincial. Les provinces flamandes ne diffèrent pas beaucoup les unes des autres, à l’exception d’Anvers où l’on enregistre des niveaux plus élevés. En Wallonie, les écarts sont plus prononcés: le Hainaut a les taux de pauvreté les plus élevés, le Brabant wallon les plus faibles.

Il n’y a pas que des différences géographiques, les groupes de population diffèrent aussi considérablement en ce qui concerne le risque de pauvreté encouru. La pauvreté monétaire touche le plus souvent les personnes qui vivent dans des zones densément peuplées (20,8%), les personnes à faible niveau d’instruction (24,8%), les personnes au chômage (37,7%), les locataires (27%) et les membres de familles monoparentales (25,4%). Les moins vulnérables sont les Belges vivant dans des zones moyennement peuplées (8,7%), à niveau d’instruction élevé (6,2%), qui ont un emploi (3,8%) ou qui sont propriétaires de leur logement (7,9%). Les personnes vivant dans un ménage composé de deux adultes de moins de 65 ans sont également moins à risque (5,2%).

Plus de 2 millions de Belges ont présenté un risque de pauvreté ou d’exclusion sociale

Globalement, 2.199.000 de Belges ont couru un risque de pauvreté ou d’exclusion sociale en 2021. Plus de la moitié d’entre eux (1.384.000) étaient à risque selon un seul des trois sous-indicateurs (AROP, SMSD, LWI), tandis que 246.000 Belges (2,2% de la population) combinaient les trois: ils souffraient de privation matérielle et sociale sévère, vivaient dans un ménage à faible intensité de travail et étaient à risque de pauvreté monétaire.

 

Source: Statbel – EU-SILC (European Union – Statistics on Income and Living Conditions) est une enquête sur les revenus et les conditions de vie : elle constitue un outil important permettant de dresser, aux niveaux belge et européen, un état des lieux de la pauvreté et de l’exclusion sociale.

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