Le système de retraite belge se rapproche de son seuil de durabilité ; principalement en raison du nombre croissant de travailleurs plus âgés qui choisissent de prendre leur retraite anticipée. Les effets du vieillissement de la population se feront sentir pendant de nombreuses années encore. Nos voisins du nord ont le meilleur système de retraite au monde, selon le Global Pension Index de l’expert en ressources humaines Mercer.
Les populations du monde entier vivent plus longtemps, surtout dans les marchés plus développés. Tandis que l’inflation et la hausse des taux d’intérêt créent une nouvelle dynamique de marché qui pose d’importants défis aux fonds de pension, on attend de plus en plus des individus qu’ils prennent activement en charge la gestion de leur propre plan de retraite. Dans ce contexte, Mercer a évalué les systèmes de retraite dans 47 pays en termes d’efficacité (si le système fait ce qu’il est censé faire), d’intégrité (certitude juridique et fiabilité) et de durabilité (la viabilité et l’abordabilité du système à long terme).
Les Pays-Bas, l’Islande et le Danemark ont les meilleurs systèmes de retraite au monde. La Belgique se situe dans la moyenne, à un niveau similaire à la Suède ou à l’Allemagne. En revanche, la France, l’Espagne et l’Italie obtiennent des scores nettement moins bons.
Stabilité pour la Belgique
Comparé à l’année précédente, notre pays performe mieux en termes d’intégrité du système de retraite, conserve la même évaluation en termes d’efficacité, mais voit sa note de durabilité se détériorer (39e sur 47 pays). Cette durabilité est depuis de nombreuses années la principale raison de notre score moyen.
Mercer formule également plusieurs recommandations claires pour améliorer le système de retraite belge. « Il est important de stimuler les travailleurs plus âgés à rester en activité, d’autant plus que l’espérance de vie augmente. De plus, nous préconisons une contribution minimale de retraite obligatoire générale, garantissant une accumulation minimale de retraite. Enfin, notre conseil est d’inclure une partie de la prestation de retraite sous forme de rente », déclare Dirk Kemkers, Senior Pension Consultant chez Mercer.
L’impact croissant de l’IA
Mercer a également étudié comment l’intelligence artificielle (IA) pourrait améliorer les systèmes de retraite et de sécurité sociale.
« Les gestionnaires de patrimoine utilisent de plus en plus l’IA pour améliorer leurs processus opérationnels et décisionnels, ce qui peut potentiellement entraîner des rendements de placement réels plus élevés pour les participants aux plans de retraite », observe le Dr David Knox, associé principal chez Mercer et principal auteur de l’étude. « L’IA a également le potentiel d’améliorer l’engagement des individus et de les aider dans leurs décisions financières à long terme. Cela devrait améliorer les résultats en matière de retraite. »
« Cependant, le rapport souligne que l’IA n’est pas sans risques, notamment en ce qui concerne la modélisation, les préoccupations éthiques et de confidentialité, ainsi que la nécessité d’une cybersécurité optimale. Dans le développement de ces systèmes, il est essentiel que les modèles d’IA soient dotés d’une gouvernance solide pour éviter les biais et les réponses injustifiées. Cela est crucial pour que les participants aux plans de retraite aient (et conservent) leur confiance en ces solutions d’IA. L’IA nécessitera toujours une surveillance humaine. Malgré les défis, l’IA offre la possibilité d’un niveau de vie plus élevé après la retraite – un objectif précieux pour tous les systèmes de retraite », conclut le Dr Knox.
Source: Mercer – Global Pension Index, une comparaison des systèmes de retraite dans 47 pays, représentant 64 % de la population mondiale.