Le deal pour l’emploi donne un petit coup de pouce à la semaine de travail à temps plein en quatre jours. A ce jour, 5 travailleurs sur 1000 font déjà appel au système désormais inscrit dans la loi. Ce sont surtout des ouvriers qui choisissent de prester leur semaine de travail à temps plein en quatre jours.
Prester une semaine de travail à temps plein en quatre jours en conservant son salaire : depuis fin 2022, le deal pour l’emploi permet à tous les travailleurs d’en faire la demande à leur employeur. Près de trois mois après l’introduction de ce système, 0,5 % des travailleurs bénéficient de la semaine de travail de quatre jours. Le fait de prester un temps plein en quatre jours de travail est nettement plus populaire chez les ouvriers (0,69 %) que chez les employés (0,4 %). C’est ce qu’il ressort de la première analyse de l’entreprise de services RH Acerta, sur la base des chiffres de 35 000 employeurs et 320 000 travailleurs.
Depuis le 20 novembre 2022, les travailleurs peuvent prester leur semaine de travail à temps plein en quatre jours, dans le cadre du deal pour l’emploi. Les premiers chiffres de l’entreprise de services RH Acerta indiquent que, depuis son introduction, 5 travailleurs sur 1000 (0,5 %) font déjà appel au régime de la semaine de travail de quatre jours. Il s’agit d’une légère augmentation par rapport aux années précédentes (+0,09 point de pourcentage), quand le système existait déjà dans certains secteurs.
Olivier Marcq, expert juridique chez Acerta Consult, explique : « La possibilité de prester une semaine de travail complète en quatre jours existait déjà avant le deal pour l’emploi, par exemple dans le secteur de la construction, où parfois, en raison de l’éloignement du chantier par rapport au domicile, le travail était concentré sur quatre jours. Nous avons constaté une légère augmentation depuis que le système est également accessible aux travailleurs de tous les secteurs. Le fait que la semaine de travail de quatre jours ait une popularité limitée (pour l’instant) n’est pas illogique à ce stade. Une enquête récente que nous avons menée auprès de PME a déjà montré que seulement 8 % des entreprises considéraient le système comme viable dans leur organisation et que 10 % d’entre elles envisageaient de le mettre en place. Et de toute façon, la possibilité d’instaurer la semaine de travail de quatre jours dans l’entreprise doit d’abord être prévue, soit par le règlement du travail, soit par une CCT sectorielle ou au niveau de l’entreprise. Cela représente une charge administrative, alors peut-être que les entreprises préfèrent attendre de voir ce qui est décidé pour leur secteur. Nous nous attendons à ce que le régime de la semaine de travail de quatre jours gagne encore en popularité en 2023. »
Il est intéressant de noter que, pour le moment, ce sont surtout les ouvriers qui semblent convaincus par la semaine de travail de quatre jours. 7 ouvriers sur 1000 (0,7 %) travaillent actuellement selon ce régime en quatre jours. Il s’agit d’une hausse de 0,13 point de pourcentage par rapport à avant l’introduction du système pour tous. Le pourcentage ne s’élève qu’à 0,4 % chez les employés, soit 0,07 point de pourcentage de plus qu’en 2021.
Olivier Marcq ajoute : « Le deal pour l’emploi vous permet, en tant que travailleur, de dire à votre employeur que vous êtes intéressé par le fait de prester votre semaine de travail à temps plein en quatre jours. Ce n’est possible que pour les travailleurs à temps plein. L’employeur peut accepter ou refuser. S’il accepte, un accord écrit doit être conclu, reprenant les dates de début et de fin, les horaires, les périodes de repos et tout autre élément utile. L’engagement est alors valable pour six mois et peut être reconduit ensuite. Si l’employeur refuse la demande d’un travailleur souhaitant passer à la semaine de quatre jours, il doit justifier et motiver clairement cette décision dans un délai d’un mois. »
Source : les données recueillies sont basées sur les données réelles d’un ensemble de 320 000 travailleurs en service auprès de plus de 35 000 employeurs issus du secteur privé, dont relèvent aussi bien des PME que des grandes entreprises.