Les talents quittent les Big 4 et le consulting pour revenir vers des secteurs traditionnels.

Une récente enquête réalisée par Robert Walters, société internationale active dans le recrutement montre que le nombre de professionnels de la finance qui quittent les Big 4 continue d’augmenter. C’est aussi le cas en Belgique. Mais alors qu’aux Pays-Bas, les sortants des Big 4 se sont principalement dirigés vers des entreprises de e-commerce, les talents belges ont choisi des organisations plus diverses, y compris des chaînes de supermarchés. Marie Parmentier, spécialiste du recrutement de professionnels de la finance, explique.

Robert Walters a analysé les données des employés sur le réseau social LinkedIn. En 2021, pas moins de 670 professionnels de la finance ont quitté l’un des 4 grands cabinets d’audit et de conseil en Belgique. En 2020, il n’y en avait « que » 370, ce qui représente une augmentation considérable.

Robert Walters a également cherché à savoir vers quelles entreprises se dirigeaient les sortants des Big 4. Aux Pays-Bas, il s’est révélé qu’il s’agissait principalement de grandes banques telles que ING, Rabobank et ABN AMRO. Mais les entreprises de technologie et de e-commerce comme ASML, Booking.com et bol.com ont également été populaires. « En Belgique, les choses sont différentes », dit Marie, « bien que nous ayons quelques similitudes avec les Pays-Bas. Il y a beaucoup de professionnels qui se dirigent vers le secteur bancaire, notamment Belfius, BNP Paribas Fortis et KBC. Les sociétés de consultance telles que BDO, Accenture et Trifinance semblent également très populaires selon l’étude.

Pour les professionnels de la finance, le secteur bancaire offre de nombreux défis de qualité. Ce secteur se développe de plus en plus comme une fintech et devient davantage une plateforme de services IT qu’une banque traditionnelle. Il est donc logique qu’un grand nombre de talents financiers qui ne sont pas nécessairement familiers avec le monde bancaire puissent encore y travailler. »

Différence entre les nouveaux employeurs

Où est donc la différence avec les Pays-Bas ? Chez nos voisins du nord, les professionnels de la finance sont beaucoup plus susceptibles d’être employés par des entreprises de e-commerce et de technologie. Booking.com et bol.com en particulier, mais aussi takeaway.com, se révèlent populaires. Ce n’est pas le cas en Belgique. Les géants du commerce électronique ne figurent même pas dans le top 10. Au contraire, les financiers se dirigent plutôt vers les chaînes de supermarchés (Colruyt et Delhaize) ou à d’autres institutions comme l’université de Louvain ou la Commission européenne.

La Belgique est réticente

Le départ vers le secteur bancaire se produit également en Belgique, mais beaucoup moins vers les entreprises de technologie et de commerce électronique. Pourquoi pas ? « Il y a des années, les entreprises néerlandaises ont immédiatement réagi au besoin croissant de commerce électronique. En Belgique, nous sommes encore loin du compte, et c’est pourquoi il y a encore une grande différence dans la quantité d’achats en ligne. Cette réticence à l’égard des nouveaux canaux de vente est peut-être la raison pour laquelle la Belgique ne peut offrir de véritables concurrents à des entreprises comme Bol.com ou Coolblue », dit Marie.

En 2020, 26,6 milliards ont été dépensés en achats en ligne rien qu’aux Pays-Bas et le chiffre d’affaires des boutiques en ligne ne cesse de croître. (Source : Emerce.nl). En Belgique aussi, on mesure des augmentations considérables, mais la différence reste importante. Les Néerlandais ont donc été plus rapides à se lancer dans le e-commerce, ce qui explique sans doute pourquoi les professionnels y sont plus prompts à se tourner vers ces entreprises et que les talents belges cherchant d’autres options.

Big 4 : les professionnels partent plus vite et plus souvent

Il reste frappant de constater que de plus en plus de personnes quittent les Big 4. Selon Marie, la grande pression de travail joue un rôle dans ce domaine. « Les jeunes professionnels en particulier apprécient un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Et si la charge de travail au niveau des organisations autres que les 4 grands n’est pas toujours nécessairement moins lourde, elle est mieux distribuée tout au long de l’année. »

De plus, les 3,6 années que les professionnels de la finance passent en moyenne chez le Big 4 semblent se racourcir de plus en plus. Pour certains employés, il est déjà clair après deux ans que les Big 4 ne sont pas vraiment pour eux. Selon Marie, une période chez les Big 4 reste néanmoins un excellent point de départ pour une carrière en finance. « Vous recevez une excellente formation et vous travaillez avec des personnes intelligentes et motivées. Si l’emploi ne vous convient pas, vous disposez toujours d’une excellente base et vous pouvez aller travailler dans presque n’importe quelle autre entreprise. Les sortants des Big 4 qui cherchent à faire un prochain pas se retrouvent facilement dans des fonctions de contrôle de gestion.

Les organisations recherchent activement des contrôleurs, mais ont des difficultés à attirer des professionnels expérimentés dans ce domaine. Pour eux, l’augmentation des départs des Big 4 est donc bienvenue, et ils sont prêts à leur offrir la formation et le soutien nécessaires dans leur prochaine étape de carrière afin qu’ils soient rapidement opérationnels », conclut Marie Parmentier.

 

Source: Robert Walters

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