Le travail en mode digital ne va pas de soi: 40% des Belges ont des compétences numériques faibles.

La Fondation Roi Baudouin publie ce vendredi matin son baromètre de l’inclusion numérique qui prend bien étendu une dimension particulière dans le contexte de la crise sanitaire et sur base de notre ‘expérience’ de confinement intervenue en mars et avril derniers. Dans cette période où nous imaginons que tout le monde est ‘connecté’, il est certainement important de corriger nos perceptions. La Première (RTBF) a voulu approfondir le sujet en compagnie des chercheurs en charge du baromètre.

Depuis des années, l’immense majorité de la population est réputée connectée. Mais avec le basculement vers le télétravail et l’école à distance imposée par la crise sanitaire, on a bien vu qu’être connecté matériellement ne suffit pas. La qualité de l’accès et les conditions de l’accès à Internet comptent aussi. « Ça veut dire quoi la qualité des conditions d’accès? », interroge Périne Brotcorne, chercheuse à l’UCL « C’est d’avoir d’abord une bonne connexion Internet, et pas intermittente, et c’est d’avoir un équipement informatique. La plupart des jeunes ont par exemple un smartphone et il y a beaucoup de familles où il n’y a maintenant plus que les smartphones pour accéder à Internet. Mais une fois qu’on doit maintenir l’accès à l’éducation, avoir seulement à la maison des smartphones est évidemment insuffisant pour réaliser des travaux scolaires. »

Une famille pauvre sur trois privée d’internet

Le baromètre rappelle aussi que dans les ménages pauvres avec moins de 1200 euros de revenus par mois, il n’y a pas d’accès Internet du tout dans un cas sur trois.

Sur le plan des compétences nécessaires pour évoluer dans un monde de plus en plus numérique, le baromètre observe que 40% des Belges ont des compétences numériques faibles. Mais la proportion monte à 75% chez les personnes avec des revenus faibles et un niveau de diplôme peu élevé.
À l’heure où l’ambition du secteur public est de basculer vers le tout numérique, Périne Brotcorne estime que ces chiffres sont alarmants. « L’outil privilégié pour dialoguer avec l’administration est l’e-mail, et pour dialoguer avec toute une série de services publics, c’est l’e-mail. Alors que l’e-mail est un outil qui n’est absolument pas utilisé dans les populations qui ont un faible niveau diplôme. L’e-mail survalorise l’écrit, alors qu’ils ont généralement des difficultés pour s’exprimer à l’écrit. Eux, ils utilisent donc des applications qui mettent en avant l’oralité. »

Autrement dit, l’offre de service public numérique n’est pas adaptée aux pratiques et surtout aux compétences d’une partie importante de la population. Ce n’est d’ailleurs pas très différent dans le secteur privé, par exemple dans le cas de la banque en ligne. Pour Périne Brotcorne, il est donc urgent d’imaginer une transition numérique qui soit vraiment inclusive, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

 

Source: RTBF – Fondation Roi Baudouin

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