La semaine dernière, le ministre fédéral de l’Emploi Kris Peeters manifestait son désir de lancer, pour les travailleurs, l’épargne des jours de congés extra-légaux. Ces derniers pourraient donc épargner les jours de congés accordés par leur employeur en plus des congés légaux pour en profiter lors de périodes plus calmes au travail ou en cas de réel besoin.
Comme le remarque le communiqué diffusé par l’agence Belga: « Beaucoup de travailleurs achèvent souvent l’année avec un surplus de jours de congé qui, à de strictes conditions, ne peuvent être que partiellement transférés. Kris Peeters entend briser ce fonctionnement et ouvrir un système où les jours de congés extra-légaux pourraient être pris n’importe quand. Cela veut dire que le travailleur qui, par exemple, reçoit chaque année 4 jours de congés extra-légaux et ne les utilise pas pendant 5 ans, peut très bien demander 20 jours de congé lorsqu’il le désire. Ce nouveau système initié par le ministre de l’Emploi se déroulerait en plusieurs phases et, pour l’instant, une proposition doit encore être présentée aux partenaires sociaux. »
L’idée proposée par le ministre fédéral ‘tombe’ dans une période où d’aucuns ont le sentiment que le gouvernement multiplie les initiatives en vue de bousculer les partenaires sociaux, dont les organisations syndicales en premier lieu. Le contexte pourrait nuire à l’analyse rationnelle de cette initiative qui s’inscrit, reconnaissons-le, parfaitement dans l’air du temps. Elle participe en effet à la recherche de solutions positives en vue de développer des emplois durables.
L’allongement des carrières va forcément nécessiter une approche de plus en plus humaine du monde du travail à laquelle les solutions de flexibilité ne répondent pas forcément. Ce que nous savons dès à présent, c’est qu’il n’y a pas de solution unique. Tant pour répondre aux équilibres globaux qu’aux attentes individuelles, il faudra que nos organisations puissent proposer et mettre en oeuvre du sur-mesure.
Le système imaginé par le ministre Peeters offre l’opportunité au travailleur de s’installer en position de pilotage de sa propre carrière, au lieu de subir les décisions unilatérales de son (ses) employeur(s). En ayant la possibilité d’intensifier ou de ralentir ses activités pendant une période déterminée, le collaborateur devient l’acteur principal de sa carrière.
Une question se pose désormais: les partenaires sociaux vont-ils réussir à préserver la simplicité de cette idée ou vont-ils ‘réussir’ à la traduire en un nouveau dispositif complexe (que peu d’entre nous parviendront à utiliser…)? Votre réaction, vos commentaires? Envoyez-nous votre avis à redaction@peoplesphere.be