De plus en plus de quadragénaires, de quinquagénaires et de sexagénaires sont actifs dans les professions du secteur des soins de santé. Actuellement, près d’un tiers des travailleurs qui commencent un nouvel emploi dans le secteur des soins de santé sont âgés de 45 ans ou plus alors qu’un travailleur du secteur des soins de santé sur deux est actuellement âgé de 45 ans ou plus. Voici l’important défi du secteur après la crise du coronavirus: recruter dans le vivier de jeunes travailleurs pour rester un employeur stable qui évolue avec son temps.
Les personnes de plus de 45 ans sont de plus en plus nombreuses à être actives dans les professions de soins de santé dans notre pays. Depuis le début de l’année, près d’un tiers (32 %) des travailleurs qui commencent un nouvel emploi dans le secteur des soins de santé ont plus de 45 ans. 48 % des travailleurs exerçant actuellement une profession de soins de santé ont plus de 45 ans. C’est ce qu’il ressort d’une analyse réalisée par l’entreprise de services RH Acerta sur la base des données de plus de 1100 établissements de soins et de plus de 100 000 travailleurs du secteur des soins de santé.
La crise du coronavirus a surtout persuadé les travailleurs âgés de se tourner vers le secteur des soins de santé.
La crise du coronavirus a propulsé les établissements de soins sur le devant de la scène depuis un an et demi. Et ce, en tant qu’employeur aussi. Ce sont principalement les personnes âgées de 40, 50 et 60 ans qui trouvent du travail dans ce secteur, qui comprend notamment les hôpitaux et les maisons de repos et de soins, mais aussi les soins à domicile et les gardes d’enfants. 32 % des collaborateurs nouvellement engagés cette année ont plus de 45 ans. Cela correspond à une augmentation de 13 points de pourcentage par rapport à 2020 et de 15 points de pourcentage par rapport à 2019.
Les proportions de personnes âgées de 56 à 65 ans et de plus de 65 ans ont connu une augmentation particulière et spectaculaire ces dernières années : +306 % pour les 56-65 ans et +2801 % pour les plus de 65 ans sur cinq ans. De même, les catégories d’âge 36-45 et 46-55 ans sont désormais mieux représentées dans les engagements que cinq ans auparavant. Nous constatons un déclin dans la catégorie des plus jeunes, lequel se manifeste surtout au cours de la dernière année. Il est dû, au moins en partie, à l’allongement des formations aux soins de santé de trois à quatre ans.
Angelo Montesi, expert du secteur des soins de santé chez Acerta, déclare : « Les nouveaux arrivants âgés de 45 ans et plus ont déjà accompli une partie importante de leur carrière. Il peut s’agir d’une carrière dans le secteur des soins de santé – les collaborateurs du secteur peuvent avoir changé d’employeur sans changer de secteur – mais cela n’explique pas la totalité de la croissance de l’afflux de nouveaux travailleurs pour cette catégorie d’âge. La proportion d’entrants plus âgés comprend également des personnes qui ont opté pour un véritable changement de carrière, les entrants indirects. La crise du coronavirus a mis le secteur des soins de santé sur le devant de la scène et des quadragénaires, quinquagénaires et sexagénaires ont saisi cette opportunité de réorienter leur carrière parce qu’ils veulent offrir davantage en retour à la société. Un emploi dans le secteur des soins de santé peut certes être difficile, mais il garantit aussi une certaine stabilité. Le secteur assure non seulement une sécurité d’emploi, mais aussi un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée dans bien des cas – contrairement aux idées préconçues. Enfin, le secteur des soins de santé présente également des barèmes attractifs et la mise en place du nouveau modèle salarial IFIC assure une garantie d’un salaire correspondant à la fonction. »
Le vieillissement du personnel des soins de santé et de la population
L’afflux croissant de personnes de plus de 45 ans dans le secteur des soins de santé implique que près d’un travailleur sur deux (48 %) actif dans le secteur a actuellement plus de 45 ans. Il n’y a pas de raison que cette situation soit problématique, tant que le secteur parvient à attirer du sang neuf et jeune malgré la pénurie sur le marché de l’emploi.
Angelo Montesi d’Acerta poursuit : « Dans le secteur des soins de santé, il est question d’un double vieillissement : tant l’âge moyen des résidents des centres de soins résidentiels que celui des personnes qui y sont actives augmentent. Il est donc important de continuer à attirer également des jeunes. C’est là que réside le défi des établissements de soins de santé. Comme dans le secteur marchand, les travailleurs souhaitent pouvoir prétendre plus souvent à des avantages autres que leur salaire brut. Pensez au leasing d’un vélo ou aux avantages en matière de mobilité par le biais d’un plan cafétéria de l’employeur. Les établissements de soins de santé devront pouvoir offrir ces avantages afin de convaincre les jeunes ou les travailleurs du secteur marchand de franchir le pas. »
Où le secteur des soins de santé trouve-t-il les travailleurs supplémentaires adéquats ?
Outre les travailleurs qui optent pour ce secteur en raison de considérations idéologiques – en particulier les personnes âgées – le secteur peut également s’appuyer sur de nombreux autres viviers pour trouver les talents appropriés, selon Acerta. Par exemple, nombreuses sont les personnes à avoir suivi une formation de soignant ou d’infirmier et à n’en avoir rien fait. 3- Les non-Belges et les migrants représentent eux aussi une multitude de travailleurs potentiels pour les professions de soins de santé. À l’heure actuelle, seule une petite minorité (4,4 %) du personnel des soins de santé est d’une autre nationalité, bien que ce pourcentage augmente progressivement (+14 % en cinq ans).
« Cependant, il faut relativiser ce chiffre car le secteur occupe un nombre important de personnel d’origine étrangère (par exemple dans les maisons de repos) mais qui sont naturalisés et donc ne figurent pas dans ces chiffres. »
Source: Acerta – Les données recueillies sont basées sur les données réelles de plus de 100 000 travailleurs actifs auprès de plus de 1100 employeurs du secteur des soins de santé, qui comprend les services des aides familiales et des aides seniors, les établissements d’éducation et d’hébergement, les hôpitaux, les maisons de repos et de soins, les soins infirmiers à domicile, les gardes d’enfants et les centres de revalidation.