11% des travailleurs ressentent une pression pour rester joignable en dehors de leurs heures de travail — le secteur de l’enseignement arrive en tête avec 20%.

Le service externe pour la prévention et la protection au travail IDEWE a interrogé 169.624 travailleurs sur la mesure dans laquelle « leur supérieur hiérarchique direct attend d’eux qu’ils répondent pendant leur temps libre à des messages liés au travail « . Les réponses confirment que la tendance à la baisse de la pression pour rester joignable observée ces dernières années se poursuit grâce à la loi sur la déconnexion.

11% des travailleurs ont ressenti cette pression en 2024, contre 12% en 2023. En 2020, avant l’introduction de la loi sur la déconnexion, ce taux s’élevait encore à 14%.

Depuis avril 2023, la loi sur la déconnexion est en vigueur : les employeurs occupant plus de 20 travailleurs ne peuvent plus, en principe, exiger que leurs collaborateurs soient « connectés » en dehors des heures de travail, ni les solliciter durant ces périodes. « Plus de deux ans après son entrée en vigueur, la loi semble remplir l’objectif pour lequel elle a été instaurée », déclare Rosanne Volckaert, conseillère en prévention aspects psychosociaux chez IDEWE. « Un résultat encore plus encourageant que l’an dernier. En tant que service de prévention, nous nous réjouissons de cette évolution positive, même si des améliorations restent toujours possibles. »

Impact négatif sur le bien-être

IDEWE a également interrogé les travailleurs sur l’impact de la pression qu’ils ressentent pour rester joignables. Les travailleurs qui éprouvent des difficultés à déconnecter en dehors du travail en raison de la pression liée à la joignabilité sont nettement moins satisfaits au travail (72% des travailleurs soumis à cette pression sont satisfaits contre 80% des travailleurs sans pression), ont moins l’intention de rester (63% contre 71%), se sentent moins impliqués (75% contre 78%) et ressentent considérablement plus de stress (40% contre 26%). Ils sont donc plus exposés au risque de burn-out (27% contre 16%) et d’absentéisme en raison de problèmes psychosociaux liés au travail (20% contre 10%).

« La déconnexion et la détente ne sont pas de simples récompenses après une journée de travail intense. Elles sont essentielles à notre santé globale. Il est donc plus que jamais nécessaire de continuer à sensibiliser à leur importance », déclare Lode Godderis, CEO d’IDEWE et professeur en médecine du travail à la KU Leuven. « Des travailleurs en bonne santé sont plus productifs et plus loyaux. Nous sommes donc heureux de constater que la loi sur la déconnexion continue de porter ses fruits. En outre, une politique bien pensée de l’employeur à ce sujet reste très importante ».

Pression accrue pour les supérieurs hiérarchiques 

L’enquête d’IDEWE montre également une pression plus forte pour rester joignable pour les supérieurs hiérarchiques : 15% des supérieurs hiérarchiques affirment avoir ressenti cette pression, contre 13% des autres travailleurs. Cependant, la tendance est inversée dans deux secteurs : 10% des supérieurs hiérarchiques ressentent une pression pour rester joignable, contre 13% des autres travailleurs dans le secteur des soins de santé. Ces chiffres atteignent 18% (supérieurs hiérarchiques) et 21% (autres travailleurs) dans le secteur de l’enseignement. L’étude souligne par ailleurs que la pression pour rester joignable est particulièrement marquée dans l’enseignement où 20% des travailleurs se sentent concernés, soit 9% de plus que la moyenne. Les secteurs des autorités (14%) et des soins de santé (12%) arrivent en deuxième position.

« Ces chiffres constituent un signal clair : une attention particulière est nécessaire, en matière de prévention, pour les travailleurs des secteurs des soins de santé, des autorités et de l’enseignement », déclare Rosanne Volckaert. « Ces secteurs subissent des pressions sur de nombreux fronts et la question de la joignabilité n’y échappe malheureusement pas. La déconnexion doit d’abord être intégrée dans la politique de travail, mais elle doit ensuite être discutée et respectée. Il est donc essentiel de définir des accords clairs, tant au niveau individuel qu’au sein des équipes, notamment en ce qui concerne la joignabilité pendant les périodes de vacances. Veillez également à prévoir, tout au long de la semaine de travail, des moments de détente et de récupération après des périodes de stress. Ces moments sont en effet tout aussi importants que vos congés. »

 

Source: IDEWE

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