Retour sur les flexi-jobs dont nous vous annoncions, voici quelques semaines, l’extension au secteur du commerce de détail. La mesure initiée par le gouvernement actuel a d’ores et déjà connu un grand succès en 2017 avec un nombre absolu en croissance de + de 50%. Et c’est en Flandre que les chiffres explosent littéralement : 23.000 flex-jobs en Flandre contre 479 à Bruxelles et un peu plus de 800 en Wallonie. Pourquoi? Comment?
Comme le rappelle la RTBF, le système permettait jusqu’à présent à « des travailleurs à 4/5 temps de travailler dans un autre établissement Horeca des heures extras, non soumises à l’impôt ni aux cotisations sociales et pour l’employeur avec des cotisations patronales réduites à 25%. Ces flexi-jobs et les réductions de charges patronales qui y sont liées sont une énième compensation à l’introduction des caisses enregistreuses obligatoires dans l’Horeca, des caisses sensées mettre fin au travail au noir dans le secteur. »
Les raisons du succès en Flandre.
Le président de la fédération bruxelloise de l’Horeca explique le succès essentiellement flamand par la force du lobbying au Nord du pays. « C’est le fruit d’un long lobbying de la fédération flamande. Mais cela ne correspond pas à la situation de l’Horeca à Bruxelles où les structures sont moins grandes qu’en Flandre: la main d’œuvre ici serait plus difficile à trouver, dit-il, d’autant que ces heures extras ne peuvent pas être prestées dans l’établissement où l’on travaille déjà ». Le système serait donc calqué sur les besoins exprimés par la fédération flamande de l’Horeca de régulariser la situation de nombreux travailleurs.
Des syndicats toujours réticents
Les syndicats qui estiment que le gouvernement organise le dumping social. Interrogé par la RTBF, Alain Detemmerman, co-président d’Horval – le syndicat socialiste du secteur, cite l’exemple de ces grandes chaines Horeca, qui emploient des travailleurs à 4/5 temps sur un site, et le dernier cinquième temps sur un autre site, profitant ainsi d’une nette diminution des cotisations patronales. Il dénonce aussi le » détournement du système » réservé en principe aux travailleurs déjà occupé à 4/5 temps et pourtant on y retrouve aussi des chômeurs.
Dès lors, l’extension depuis le 1er janvier, des flexi-jobs à d’autres secteurs comme la coiffure, les boulangeries, et le commerce est vue d’un très mauvais œil. Les syndicats dénoncent le manque de sécurité d’emploi, les salaires inférieurs avec le risque de dérégulation du secteur ainsi que les menaces pesant sur l’équilibre de la sécurité sociale.
Source : RTBF