Qu’en est-il du développement durable en Belgique? Pour répondre à la question, le Bureau Fédéral du Plan analyse quelque 80 indicateurs. L’analyse permet de voir si notre pays est en voie d’atteindre les objectifs de développement durable (SDG). Elle permet aussi de déterminer le niveau de bien-être des générations actuelles en Belgique et les ressources disponibles pour le bien-être des générations futures.
Une analyse de 51 indicateurs montre que la Belgique est en voie d’atteindre moins d’un tiers des objectifs (16 sur 51) d’ici 2030 : notre pays est notamment sur la bonne voie pour ce qui concerne la consommation d’eau, la part des jeunes non scolarisés et sans emploi ni formation, et les investissements en recherche et développement. Si les tendances actuelles se poursuivent, notre pays n’atteindra pas 21 des 51 objectifs, comme ceux relatifs à la maîtrise insuffisante de la lecture, à la pêche durable ou aux déplacements des personnes en voiture. Pour les 14 autres indicateurs, l’évolution n’est pas suffisamment claire.
L’indicateur de bien-être frôle son niveau le plus bas depuis 2005
Le rapport montre également une tendance à la baisse pour l’indicateur de bien-être en Belgique entre 2005 et 2022. En 2020, au début de la crise sanitaire, l’indicateur est resté stable grâce au regain de solidarité et à une amélioration des indicateurs socioéconomiques, éléments qui ont plus que compensé la détérioration de la santé mentale. Après s’être amélioré en 2021, l’indicateur de bien-être a toutefois diminué en 2022, principalement à la suite d’une détérioration de l’état de santé physique et mentale, pour pratiquement renouer avec son niveau le plus bas depuis 2005.
Le développement actuel de la Belgique reste non soutenable
Pour déterminer la soutenabilité du bien-être, le BFP a examiné l’évolution des ressources nécessaires aux générations futures pour construire leur bien-être. Le capital humain (notamment mesuré par le nombre de diplômés de l’enseignement supérieur) et le capital social (notamment fondé sur la confiance dans les institutions) ont légèrement augmenté au cours des dix dernières années, tandis que le capital économique (par exemple les machines) a fortement progressé. En revanche, le capital environnemental (dont la qualité de l’eau et la biodiversité) baisse de manière continue depuis le début des années 90. A la lumière de la détérioration du capital environnemental, le développement actuel de la Belgique reste insoutenable.
Source: Bureau Fédéral du Plan