Taux d’emploi en hausse et modération salariale malgré l’augmentation des bénéfices… Les tensions persistent sur le marché du travail.

L’emploi total sur la zone OCDE a dépassé son niveau d’avant la pandémie de COVID-19, et le taux de chômage a presque rejoint son plus bas niveau enregistré depuis 2001 au moins. Pour autant, la croissance de l’emploi s’est tassée et les salaires réels n’ont renoué avec leurs niveaux antérieurs à 2020 que dans 19 des 35 pays de l’OCDE pour lesquels on dispose de données, en dépit du rattrapage opéré au cours des derniers trimestres.

Selon les estimations présentées dans l’édition 2024 des Perspectives de l’emploi de l’OCDE, l’emploi dans la zone OCDE (662 millions de postes en mai 2024, en hausse de 25% environ depuis 2000) devrait progresser de 0.7% par an environ en 2024-25. Le taux de chômage s’élevait à 4.9% en mai 2024 dans les pays de l’OCDE, et devrait augmenter légèrement. Il était supérieur de 0.2 point de pourcentage pour les femmes.

Les salaires réels ont regagné du terrain en 2022 et au premier semestre de 2023. Au premier trimestre de 2024, la croissance annuelle des salaires réels était positive dans 29 des 35 pays pour lesquels des données sont disponibles, à +3.5% en moyenne à l’échelle de la zone OCDE. L’analyse présentée dans les Perspectives de l’emploi signale un renversement de la tendance récente caractérisée par une progression des bénéfices plus rapide que celle des salaires. Ces derniers récupèrent actuellement une partie du terrain perdu, tandis que les bénéfices pourraient encore compenser en partie la hausse des salaires compte tenu de leur forte progression ces trois dernières années.

Le salaire minimum est supérieur à son niveau de 2019 en valeur réelle dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE. En mai 2024, le salaire minimum réel médian était supérieur de 8.3 % à son niveau de 2019 dans les 30 pays de l’OCDE ayant institué un salaire minimum légal national, grâce à une forte augmentation nominale du salaire minimum légal afin de soutenir les travailleurs les moins bien rémunérés pendant la flambée de l’inflation qui a marqué les deux à trois dernières années. Les données laissent à penser que la croissance des salaires a été plus soutenue au bas de l’échelle de distribution ; les salaires nominaux ont davantage progressé dans les secteurs et les professions aux rémunérations plus faibles, ainsi que pour les travailleurs peu qualifiés.

L’édition 2024 analyse également les retombées qu’auront, sur les marchés du travail et les emplois de millions de personnes à travers le monde, les programmes d’action ambitieux de lutte contre le changement climatique qui visent à amener à zéro les émissions nettes de gaz à effet de serre à l’horizon 2050.

« Le dynamisme des marchés du travail, conjugué à une croissance soutenue de l’emploi, a été déterminant pour la résilience économique des pays de l’OCDE ces dernières années. Depuis la pandémie, l’emploi a atteint un niveau record dans les pays de l’OCDE, en dépit des difficultés suscitées par l’inflation et la croissance atone de la productivité », déclare le Secrétaire général de l’OCDE, M. Mathias Cormann. « La transition climatique entraînera une restructuration en profondeur des marchés du travail, avec un déclin des secteurs à forte intensité d’émissions au profit des nouveaux débouchés qu’offrent les emplois portés par la transition verte. Les pouvoirs publics doivent veiller en priorité à favoriser la mobilité professionnelle nécessaire, notamment par des programmes de formation efficaces dans les secteurs touchés, à accompagner les travailleurs qui ont perdu leur emploi ou dont l’emploi est menacé par la transition, et à promouvoir l’innovation, l’entrepreneuriat et les emplois tournés vers le développement durable ».

Si l’on estime que les effets de la transition climatique sur l’emploi seront globalement limités à court terme, les auteurs du rapport observent que cette dernière devrait entraîner des transformations et des bouleversements considérables. Des emplois disparaîtront dans les secteurs à forte intensité d’émissions, en déclin, tandis que de nombreux autres seront créés dans les activités à faibles émissions, qui se développent. Dans la zone OCDE, 20% environ des actifs exercent une profession portée par la transition verte – autrement dit une profession qui profitera probablement de la transition climatique. Cela concerne aussi bien les emplois qui contribuent directement à réduire les émissions que ceux qui produisent des biens et des services intermédiaires à l’appui des activités écologiquement viables. Les mieux qualifiés des emplois portés par la transition écologique offrent généralement une rémunération supérieure à la moyenne, tandis que les moins qualifiés de ces emplois sont souvent de moindre qualité en comparaison d’autres emplois de niveau équivalent et, de ce fait, manquent probablement d’attrait aujourd’hui aux yeux des travailleurs susceptibles de les occuper.

Dans les secteurs, actuellement en déclin, à forte intensité d’émissions – qui représentent 80% des émissions de gaz à effet de serre, mais 7% seulement des emplois –, les travailleurs accusent, six ans après un licenciement collectif, des pertes de revenus supérieures de 24 % en moyenne à celles de travailleurs ayant perdu leur emploi dans un autre secteur. Si les femmes sont moins susceptibles d’occuper des emplois portés par la transition écologique, les hommes sont quant à eux plus susceptibles de travailler dans des secteurs à forte intensité d’émissions, en déclin. La sous-représentation actuelle des femmes dans les disciplines STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques) et les stéréotypes de genre persistants font naître des inquiétudes quant à leur capacité à profiter des emplois hautement qualifiés portés par la transition verte.

Les pouvoirs publics doivent contribuer à faciliter les transitions professionnelles et accompagner les travailleurs vers les nouveaux débouchés offerts par les emplois portés par la transition écologique, tout en limitant les pertes de revenus subies par les travailleurs privés de leur emploi. Pour ce faire, ils peuvent intervenir en amont et proposer des programmes de formation efficaces et des aides ciblées liées à l’exercice d’un emploi, comme des régimes de subvention salariale limités dans le temps.

 

Source: OCDE – Perspectives de l’emploi

 

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