Malgré les chiffres inquiétants concernant les licenciements collectifs, des signaux encourageants pour 2025 émergent. Les PME wallonnes (jusqu’à 250 travailleurs) envisagent l’avenir de manière positive, affichant des intentions d’emploi stables pour début 2025. Une PME sur trois veut recruter, tandis qu’une PME sur dix anticipe des licenciements en Wallonie et en Flandre. À Bruxelles, les prévisions de licenciement sont presque deux fois plus élevées, avec près d’une PME sur cinq (18%).
Les PME bruxelloises sont également davantage confrontées à la rotation du personnel et aux remplacements. Ces premières conclusions sont issues d’une enquête menée en décembre 2024 auprès de 535 chefs d’entreprise et responsables RH.
Optimisme des PME pour 2025
Plusieurs indicateurs témoignent d’un regain d’optimisme :
- De plus en plus de PME s’attendent à une augmentation de la charge de travail au premier trimestre, une légère hausse par rapport au trimestre précédent. Les PME en Wallonie et en Flandre sont plus optimistes que celles de Bruxelles. En Flandre et en Wallonie, près d’une PME sur trois (30 % et 31 %) anticipe une hausse, contre seulement 23 % à Bruxelles. Cependant, 14 % des PME bruxelloises s’attendent à une baisse, contre seulement 9 % en Wallonie, une nette amélioration par rapport au trimestre précédent (17 %). Les autres PME s’attendent à un statu quo.
- Dans le secteur de l’industrie et de la construction, la moitié des PME belges (49%) prévoient de recruter au cours du prochain trimestre. Dans les secteurs des services, il s’agit de moins d’une PME sur trois (29%) ayant des projets d’embauche. D’une part, les PME de l’industrie et de la construction sont plus nombreuses à prévoir une évolution (35% contre 29% dans les secteurs des services), mais elles sont aussi plus nombreuses à s’attendre à une diminution du travail (16% contre 12% dans les services). Dans le secteur de l’industrie et de la construction, la situation est double, puisque 16% d’entre elles ont également des projets de licenciement (contre 12% dans le secteur des services).
- En Wallonie, davantage de PME recrutent pour augmenter leurs effectifs (80%, contre 72% le trimestre dernier) plutôt que pour remplacer des départs (33%, contre 38%). À Bruxelles, c’est différent. Les PME y ont encore plus de travail avec les remplacements en raison d’une rotation plus élevée et des licenciements par le collaborateur lui-même : 53% ont recours à des remplacements ; au trimestre dernier, ce chiffre était légèrement supérieur (55%).
- En Wallonie, près de deux tiers (64%) des postes vacants sont de nouvelles créations, une hausse par rapport au trimestre précédent (53%). À Bruxelles, cette proportion atteint 90%, également en augmentation (82%). Toutefois, 36% des PME wallonnes peinent toujours à pourvoir des postes vacants depuis longtemps.
- En Wallonie, la moitié des recrutements prévus concerne des emplois permanents (52%, contre 48% le trimestre dernier). En Flandre, 75% des postes sont des emplois permanents, contre 50% à Bruxelles, où les contrats temporaires représentent l’autre moitié. En Wallonie, il s’agit principalement d’emplois à temps plein (62%, soit une augmentation de 56% par rapport au trimestre précédent), tout comme en Flandre, où la plupart des fonctions sont à temps plein (72%), contre 59% à Bruxelles.
Vassilios Skarlidis, Directeur PME régional de SD Worx : « Après la prudence des trois derniers mois, les PME belges retrouvent des perspectives positives. Il y a trois fois plus de PME qui veulent recruter que de PME qui ont des plans de licenciement. En règle générale, plus l’entreprise est petite, moins elle est concernée par des licenciements. L’optimisme est de nouveau plus fort quant à la charge de travail au premier trimestre : une sur trois s’attend à une hausse. En ce qui concerne les embauches, il s’agit surtout de renforcer les effectifs. À Bruxelles uniquement, l’accent est mis un peu plus sur le remplacement de la rotation du personnel. Il y a presque deux fois plus de PME avec des intentions de licenciement. »
L’expert continue : « Il semble que les PME poursuivront cet optimisme à court terme jusqu’à la fin de l’année : d’ici fin 2025, un plus grand nombre d’entre elles prévoient d’augmenter leur effectif. »