Beaucoup de Belges travaillent malgré la maladie pour ne pas alourdir la charge de leurs collègues. Parmi les indépendants, c’est 7 sur 10 d’entre eux qui poursuivent leur activité en cas de maladie car ils ne peuvent pas se permettre financièrement d’être absent. C’est ce qui ressort de la dernière édition du baromètre sur la Sérénité financière de NN. De nombreux Belges ne sont pas protégés contre la perte de revenu en cas de maladie prolongée.
Ainsi, 47% des travailleurs de 45 ans et plus affirment qu’une incapacité de travail de deux ans serait une catastrophe financière. « Nous sommes obligés de souscrire une assurance automobile, et nous nous protégeons d’éventuels frais hospitaliers avec une assurance hospitalisation, mais nous oublions souvent de prendre en compte l’impact financier global de la maladie », explique Colin Sanders, expert en longévité chez NN.
Beaucoup de Belges travaillent malgré la maladie, et les indépendants encore davantage
Six personnes actives professionnellement sur dix (63%) qui tombent malades continuent de travailler, d’après le baromètre sur la Sérénité financière de l’assureur NN. Les travailleurs disent poursuivre leur activité lorsqu’ils sont malades pour ne pas alourdir la charge de leurs collègues (52%), par crainte d’être perçus comme paresseux ou improductifs (33%), parce que personne d’autre ne peut accomplir leurs tâches (33%) ou par honte de se déclarer malades (18%). La maladie ne dure généralement pas longtemps : 54% des travailleurs actifs déclarent avoir été malades au total moins d’une semaine (cinq jours ouvrables) par an.
Les indépendants sont encore plus nombreux que les salariés à continuer à travailler. En effet, sept indépendants sur dix (69%) continuent de travailler lorsqu’ils sont malades. Cependant, ceux-ci invoquent des raisons bien différentes de celles des salariés pour poursuivre leur activité. Ils soulignent plus souvent que personne d’autre ne peut reprendre leurs tâches (57%) et qu’ils ne peuvent pas se permettre un congé de maladie (43%). Plus d’un quart des indépendants (28%) affirme simplement aimer tellement leur travail qu’ils n’ont pas envie de prendre un congé de maladie.
Ne pas pouvoir travailler pendant deux ans serait une catastrophe financière
Le fait qu’ils ne puissent pas se permettre un congé de maladie est principalement dû au manque de protection financière et d’assurances. 47% des travailleurs de 45 ans et plus affirment qu’une incapacité de travail de deux ans serait une catastrophe financière. Bien que la plupart des gens disposent d’une assurance hospitalisation (80%), une assurance santé complémentaire pour d’autres frais médicaux est moins fréquente (39%). Alors que 28% des travailleurs belges du secteur privé disposent d’une assurance incapacité de travail (via une assurance de groupe ou individuellement), chez les indépendants, ce pourcentage est légèrement plus élevé : 38% d’entre eux y souscrivent.
« Le faible pourcentage de personnes disposant d’une assurance pour un revenu garanti est préoccupant », remarque Colin Sanders. « Nous constatons que beaucoup de gens pensent à se protéger contre les frais médicaux, mais qu’ils ne sont pas protégés contre l’impact financier d’une maladie prolongée. Si les revenus, et pour les indépendants le chiffre d’affaires, risquent de disparaître, cela peut pousser les gens, malgré la maladie, à continuer de travailler par nécessité »
Les soins en santé mentale sont également souvent différés
Un Belge sur cinq (20%) a reporté des soins en santé mentale au cours des six derniers mois. Cela signifie qu’ils avaient besoin d’un soutien professionnel (complémentaire) pour des problèmes de santé mentale, mais n’y ont pourtant pas recouru. La raison la plus souvent citée est qu’ils préféraient attendre pour voir si le problème s’améliorerait de lui-même (42%). De plus, un manque de ressources financières (37%), de temps (33%) ou de connaissance d’un spécialiste approprié (34%) jouent un rôle important dans le report des soins.
« Nous constatons que la prise en charge des soins en santé mentale devient de plus en plus abordables, ce qui est une évolution positive », déclare Colin Sanders. « En même temps, il reste du travail à faire pour abaisser davantage les barrières, afin que les gens reçoivent plus rapidement les soins dont ils ont besoin. De nombreux Belges espèrent que leurs problèmes disparaîtront d’eux-mêmes, mais sans soins appropriés et en temps voulu, les problèmes peuvent s’aggraver, avec des conséquences potentiellement plus graves pour la personne. Des recherches montrent en effet que les indépendants qui continuent de travailler en cas de besoin de soins présentent un risque accru d’incapacité prolongée. La prévention est cruciale pour éviter une longue incapacité. »
Source: NN