Le rapport du Capgemini Research Institute et de Generation Unlimited de l’UNICEF*, « Youth perspectives on climate : Preparing for a sustainable future », explore le point de vue des jeunes sur la crise climatique, sur les « compétences vertes » et l’obtention d’un diplôme pour un emploi vert. Première conclusion : Six jeunes de 16 à 24 ans sur dix dans le monde reconnaissent que le développement de compétences vertes pourrait leur ouvrir de nouvelles perspectives de carrière, mais moins de la moitié (44 %) possèdent aujourd’hui les compétences requises.
D’après le rapport, malgré la montée de l’éco-anxiété, une majorité de jeunes garde l’espoir qu’il est encore temps d’aborder et de résoudre les problèmes causés par le changement climatique. Les jeunes du « Sud global » comme du « Nord global » veulent faire partie de la solution, la plupart d’entre eux étant intéressés par l’élaboration de politiques environnementales et beaucoup souhaitent poursuivre une carrière dans ce domaine, mais le rapport met en évidence un manque inquiétant de compétences vertes.
La plupart des jeunes du monde entier s’inquiètent du changement climatique. Plus de deux tiers se disent préoccupés par la façon dont le changement climatique pourrait affecter leur avenir, en hausse par rapport à une enquête de l’UNICEF USA datant de 2023, où 57% des jeunes du monde entier souffraient d’« éco-anxiété ». Les jeunes du Nord global déclarent des niveaux plus élevés d’anxiété liée au climat (76%) par rapport à leurs pairs du Sud global (65%). On note également une fracture entre zones rurales et urbaines : 72% des jeunes vivant dans les zones urbaines et suburbaines se déclarant préoccupés par les effets du changement climatique sur leur avenir, contre 58 % dans les zones rurales.
Les jeunes pensent qu’il est encore temps de résoudre les problèmes liés au changement climatique
Malgré leur inquiétude face au climat, la plupart des jeunes pensent que les compétences vertes sont la clé d’un avenir meilleur : 61% d’entre eux considèrent que le développement de compétences vertes leur offrira de nouvelles opportunités de carrière. Ils souhaitent aussi aligner leur profession avec leurs valeurs climatiques : un peu plus de la moitié d’entre eux (53%) au niveau mondial et près des deux tiers (64%) dans le Nord global sont intéressés par un emploi vert.
« Les jeunes du monde entier, et en particulier aux États-Unis, sont très conscients de l’urgence des défis posés par le changement climatique. Il est clair qu’ils souhaitent également faire partie de la solution », a déclaré Sarika Naik, Directrice RSE de Capgemini. « Nous devons aider les jeunes à transformer leur passion en impact en investissant dans les compétences vertes. Ce rapport montre à quel point il est essentiel que les entreprises, les gouvernements et les professionnels de l’éducation travaillent ensemble pour combler le déficit de compétences, donner la parole aux jeunes et créer des voies d’accès à des carrières vertes qui aient du sens. »
« Les jeunes sont les architectes des solutions climatiques. Ils conçoivent et déploient des solutions innovantes qui répondent aux réalités climatiques auxquelles leurs communautés sont confrontées », a déclaré le Dr Kevin Frey, directeur général de Generation Unlimited à l’UNICEF. « Green Rising, avec son écosystème de partenaires des secteurs public et privé, aide les jeunes à acquérir les compétences et les opportunités dont ils ont besoin pour agir sur le climat, créer des entreprises vertes, accéder à des emplois verts et mettre en œuvre des solutions vertes. »
Les jeunes n’ont pas les compétences vertes nécessaires
Les jeunes constituent une réserve de talents pour lutter contre le changement climatique, mais la transition verte nécessite des travailleurs qualifiés. Selon l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE), les compétences en matière de durabilité environnementale reposent sur des bases scientifiques solides, une compréhension du changement climatique, un engagement à protéger l’environnement, la capacité à expliquer les problèmes environnementaux et la motivation d’agir de manière durable.
Cependant, le rapport révèle que moins de la moitié des jeunes dans le monde (44%) pensent posséder les compétences vertes nécessaires pour réussir dans le monde du travail. En termes de compétences vertes, les jeunes des zones rurales sont encore plus en retard que les jeunes des zones urbaines et périurbaines. Ce pourcentage varie également d’une région à l’autre. Dans les pays du Sud global, environ six jeunes Brésiliens sur dix déclarent posséder des compétences vertes, alors que seulement 5% des jeunes Éthiopiens sont de cet avis.
Depuis l’étude 2023 du Capgemini Research Institute, les jeunes de plusieurs pays du Nord global ont régressé dans leur maîtrise des compétences vertes. Parmi les jeunes âgés de 16 à 18 ans en Australie, en France, en Allemagne, au Japon, au Royaume-Uni et aux États-Unis, le recyclage et la réduction des déchets restent les compétences vertes les plus répandues. En revanche, la proportion de jeunes maîtrisant la conception durable, l’énergie durable et le transport durable a considérablement diminué depuis 2023. Dans les pays du Sud global, les jeunes sont les plus compétents en matière de recyclage et de réduction des déchets, d’économies d’énergie et d’eau, mais les moins bien informés sur les technologies climatiques, l’analyse des données et la conception durable.
Le fossé générationnel doit être surmonté pour trouver des solutions
La plupart des jeunes dans le monde (71%) considèrent qu’ils devraient exercer une forte influence sur les politiques et les législations environnementales. Toutefois, la majorité d’entre eux estiment que les dirigeants économiques et politiques ne jouent pas leur rôle et devraient contribuer davantage à la lutte contre le changement climatique. Si près de deux tiers des jeunes se sentent suffisamment engagés pour vouloir parler de l’action climatique avec les dirigeants locaux, moins de la moitié d’entre eux pensent que leurs opinions sont réellement entendues.
Le rapport incite les responsables locaux à soutenir les jeunes dans la promotion des solutions climatiques et des compétences vertes. Selon le rapport, l’intégration de l’éducation écologique, l’élargissement de l’accès à la formation et l’alignement des objectifs climatiques sur les stratégies d’emploi des jeunes devraient faire partie de la solution et être mis en œuvre par les décideurs politiques. Les dirigeants d’entreprise pourraient être encouragés à co-créer des parcours d’emplois verts, à investir dans des initiatives menées par des jeunes et à intégrer la voix des jeunes dans les stratégies de RSE, d’ESG et de lutte contre le changement climatique afin d’instaurer la confiance et de favoriser l’innovation durable.
Alors que les jeunes cherchent à se perfectionner, des mouvements mondiaux comme Green Rising visent à aider 20 millions de jeunes d’ici à 2026 à agir au niveau local, en leur offrant des possibilités de volontariat, de plaidoyer, de travail rémunéré et d’entreprenariat. Cette initiative est menée par Generation Unlimited, au sein de l’UNICEF, et soutenue par les secteurs public et privé, y compris Capgemini.
Source : Capgemini Research Institute – Lire le rapport complet : https://www.capgemini.com/insights/research-library/global-youth-and-sustainability