Le taux d’emploi à 80% en Belgique: aucune région n’a atteint l’objectif et l’inquiétude autour de l’emploi des jeunes grandit.

La Belgique s’est fixé un objectif ambitieux : atteindre un taux d’emploi de 80% d’ici 2030. Pourtant, aucune région n’a encore franchi ce seuil, et les écarts entre territoires restent importants. Pourquoi certaines zones peinent-elles à progresser ? Quelles régions s’améliorent, et lesquelles décrochent ? Comment évoluent l’emploi, l’inactivité et le chômage selon les territoires, les âges, le genre ou encore l’origine ?

Le rapport réalisé par le Think tank Itinera dresse un état des lieux des disparités géographiques en matière d’emploi, d’inactivité et de chômage. Il met également en lumière les dynamiques spécifiques à certains groupes, afin d’identifier les territoires et publics prioritaires pour les politiques d’activation.

Des dynamiques très contrastées

1. Des taux d’emploi particulièrement bas dans les communes frontalières
Les taux d’emploi sont faibles dans plusieurs communes situées en bordure du territoire national. Cette particularité s’explique par le travail frontalier, qui n’est pas intégré dans les statistiques officielles de l’emploi : les travailleurs frontaliers ne contribuent pas au financement de la sécurité sociale belge ni à l’impôt sur le revenu en Belgique.
La tendance actuelle montre une hausse marquée du travail frontalier sortant vers le Luxembourg (+47%) et une baisse significative du travail frontalier entrant en provenance des Pays-Bas (-55%).

2. Une inversion des dynamiques entre jeunes et seniors
Le taux d’activité (emploi ou chômage) évolue différemment selon les groupes d’âge. On observe une forte baisse chez les jeunes de 18 à 24 ans, dont le taux d’activité passe de 56% à 44%. À l’inverse, les seniors de 55 à 64 ans sont de plus en plus actifs, avec un taux d’activité en hausse de 40% à 66%.
Il est important de noter que les étudiants jobistes ne sont pas comptabilisés comme étant en emploi dans ces données.
En 2022, ces disparités sont particulièrement visibles entre les régions :
Bruxelles : seulement 23,6% des 18-24 ans sont en emploi,
Flandre : 39,5%,
Wallonie : 30,2%.

3. Des femmes de plus en plus actives, des hommes en recul
La progression globale du taux d’emploi est principalement portée par les femmes. Tandis que la part des hommes actifs diminue dans certaines régions, celle des femmes augmente sensiblement, révélant des évolutions contrastées selon le territoire :

  • En Flandre, le taux d’activité des femmes progresse de +20,6%, contre +7,9% pour les hommes.
  • En Wallonie, les femmes gagnent +11,9%, alors que les hommes perdent -8,8%.
  • À Bruxelles, la situation est plus préoccupante : aucune progression pour les femmes, et une baisse de -5,8% pour les hommes.

Disparités territoriales de plus en plus marquées

1. Des écarts d’emploi surtout internes aux régions
Les disparités en matière d’emploi varient fortement selon le lieu de résidence. Fait notable : 80% des écarts d’emploi entre villes et communes s’observent à l’intérieur des régions elles-mêmes, un phénomène stable depuis 2006.
Plus précisément :
60% des disparités sont internes à la Wallonie,
20% sont internes à la Flandre,
et 20% résultent des écarts entre la Wallonie et la Flandre.

2. La périurbanisation redessine la géographie de l’emploi
À l’exception de quelques communes frontalières, le taux d’emploi progresse dans la quasi-totalité des villes et communes, avec une dynamique particulièrement visible en périphérie des grands centres urbains.
La périurbanisation se traduit par une hausse de l’emploi dans les communes périphériques, alors que les centres urbains décrochent progressivement. Toutes les grandes villes présentent aujourd’hui des taux d’emploi inférieurs à leurs périphéries.
Ce phénomène, observé dans les grandes villes wallonnes, concerne également Anvers et Gand. Le Brabant flamand, notamment à l’ouest de Bruxelles, bénéficie également de cette dynamique.

3. Moins d’inégalités entre villes flamandes qu’entre villes wallonnes
Les disparités d’emploi sont plus marquées entre les villes wallonnes qu’entre leurs homologues flamandes.
En comparant les 40 plus grandes villes et communes (couvrant environ 40% de la population en Flandre et 50% en Wallonie), on constate que :

  • En Flandre, les taux d’emploi se concentrent autour de 75%,
  • En Wallonie, ils oscillent plutôt autour de 60%, avec une dispersion plus élevée.

Des inégalités selon l’origine et le genre

Les écarts d’emploi sont également significatifs selon l’origine des résidents, notamment chez les femmes.
Parmi les femmes d’origine non européenne, 80% des moins de 25 ans et des plus de 55 ans sont hors emploi, contre 68% et 32% chez les femmes belges des mêmes tranches d’âge.
À Bruxelles, certains quartiers du « croissant pauvre » affichent des écarts d’emploi homme-femme dépassant 25 points de pourcentage, alors que d’autres présentent une parité relative dans l’emploi.

Décentralisation de l’emploi

Les lieux d’emploi se décentralisent, et les déplacements domicile-travail se raccourcissent.
La distance moyenne des navettes diminue dans l’ensemble du pays. On observe :

  • une baisse des navettes entre les régions flamande et wallonne,
  • une hausse des navettes des Bruxellois vers la Flandre,
  • et une stabilité élevée des mobilités intrarégionales, avec 83% des navetteurs vivant et travaillant dans la même région.

 

Source: Itinera

 

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