Le personnel souffre depuis des années des mesures d’économie mises en œuvre dans le secteur public selon l’enquête menée par la CSC Service Publics. Bien qu’ils soient très fiers de leur travail, ils ne voient clairement pas d’un bon œil une nouvelle série de mesures d’économie, au point d’envisager de quitter leur emploi.
Le 20 mai, la CSC Services publics a lancé l’enquête « Priorité Qualité » auprès des travailleurs des services publics. Celle-ci visait à évaluer la satisfaction du personnel et les conséquences des mesures d’économie sur leur expérience professionnelle. 6.926 personnes (3.986 néerlandophones et 2.940 francophones) ont répondu à l’enquête. Les résultats montrent que 75% des membres du personnel sont fiers de travailler dans le secteur public. En moyenne, ils attribuent 3,3 étoiles (sur 5) à leur emploi. Il faut toutefois remarquer que 51,5% d’entre eux indiquent être à la recherche d’autres opportunités professionnelles et envisagent de changer d’emploi dans un délai d’un à deux ans. 70% d’entre eux ont entre 25 et 45 ans.
« Les services publics disposent de moins en moins de moyens et de personnel, mais on leur en demande et on attend d’eux toujours plus, ce qui ne fait qu’augmenter la charge de travail. Nous mettons en garde depuis longtemps contre la perte importante de connaissances et de qualité dans le secteur, car les jeunes bénéficient de meilleures conditions de travail et d’un plus grand respect dans le secteur privé. Cette étude confirme nos craintes. » comme l’explique la CSC.
Les résultats montrent également que la charge de travail est élevée : 38,8% des personnes interrogées indiquent qu’elles manquent de temps pour mener à bien leurs missions. 60% craignent de ne pas pouvoir conserver leur emploi jusqu’à l’âge de la retraite. La charge de travail croissante, le manque chronique de personnel et le manque de respect de la part de l’employeur constituent donc les trois principaux inconvénients. Les points positifs sont, quant à eux, la pertinence et l’importance du travail, la possibilité d’aider les autres et le contact avec les collègues.
Le gouvernement examine la qualité de manière très procédurale : les chiffres sont-ils atteints? Combien de dossiers peuvent être traités dans un délai donné? Combien de temps faut-il pour laver et habiller un patient? Et comment faire tout cela avec moins d’argent? Le personnel, lui, a une conception tout à fait différente de la qualité, à savoir « de quoi avons-nous besoin pour fournir la qualité que les citoyens méritent? ».
« Les agents pénitentiaires dans des établissements surpeuplés, les chauffeurs de bus qui doivent prendre la route avec des véhicules défectueux -voire dangereux-, le personnel soignant qui n’a guère le temps de rassurer ou d’informer les patients, les employés de guichet exposés à la violence, des policiers qui doivent travailler dans des bâtiments délabrés avec du matériel vétuste, des magistrats qui souffrent d’un manque chronique de moyens, du personnel des administrations locales qui subit une pression politique croissante… Le personnel du secteur public signale depuis longtemps qu’il est difficile de fournir la qualité qu’il souhaite offrir. Le secteur public souffre depuis de nombreuses années d’un manque d’investissements. Pourtant, le gouvernement Arizona décide de réduire encore davantage les dépenses en personnel et en ressources. »
« Et maintenant, on réduit encore les salaires et les pensions. Il faut vraiment que cela cesse. Il est grand temps que le gouvernement agisse comme un bon employeur. Cela profitera non seulement au personnel, mais aussi à tous les citoyens du pays. »
Les résultats de l’enquête seront désormais traduits en mesures concrètes et en recommandations politiques et serviront de base aux négociations sectorielles qui auront lieu à l’automne.
Source : CSC Services Publics