L’Arrêté Royal fixant la norme salariale à 0% en 2025-2026 a été publié au Moniteur, sans accord entre partenaires sociaux.

L’arrêté royal fixant la norme salariale réelle pour 2025-2026 à 0,0% a été publié au Moniteur belge ce lundi 22 septembre. La conclusion du Rapport technique du Conseil central de l’économie (CCE) de février 2025 est ainsi transposée dans un texte législatif sept mois plus tard, après que la concertation sociale interprofessionnelle à ce sujet ne soit pas parvenue à un accord en avril.

La loi de 1996 sur la norme salariale protège nos entreprises

Le maintien du gel des salaires réels demeure – selon ce rapport – indispensable après les indexations salariales d’une ampleur sans précédent (environ 14%) au cours de la période 2022-2023, lesquelles ont à nouveau accru le handicap absolu des coûts salariaux par rapport à nos 3 voisins, de moins de 9% en 2019 à 12,2% en 2023 (secteur marchand, moyenne pondérée).

En outre, le handicap relatif par rapport à nos 3 voisins est redevenu positif par rapport à 1996 (1,8% en 2023 et encore 1% en 2024). Et ce nouveau handicap doit, selon la loi sur la norme salariale, d’abord être éliminé, avant que de nouvelles augmentations salariales réelles ne soient possibles.

Par conséquent, en sus de l’indexation automatique des salaires de 5,5% prévue pour 2025-2026, il n’existe plus de marge pour augmenter davantage les salaires si nous voulons redresser progressivement la position concurrentielle de nos entreprises. Ou encore, un AR prévoyant une marge salariale de 0% n’enlève rien au fait que les salaires bruts augmenteront automatiquement de 5,5% au cours de la période 2025-2026.

Une marge salariale stricte demeure nécessaire

Une maîtrise stricte de l’évolution des coûts salariaux demeure plus que jamais nécessaire (également selon d’autres institutions réputées, comme la Commission européenne, le FMI ou l’OCDE), car la position concurrentielle de nos entreprises (aussi bien dans l’industrie et le commerce que dans certaines parties des secteurs de la construction et des services) est aujourd’hui soumise à une forte pression. En partie à cause des prix de l’énergie beaucoup plus élevés dans notre pays que chez nos concurrents, et donc en partie également en raison de l’augmentation beaucoup plus forte des coûts salariaux.

Tout cela pèse sur l’attractivité de la Belgique pour les investissements étrangers, entraîne la délocalisation de sites de production vers l’étranger et provoque une évolution inquiétante de nos parts de marché sur les marchés nationaux et étrangers.

Durant la période de mai à juillet, par exemple, notre pays a déjà enregistré de fortes baisses en glissement annuel de nos exportations vers la France (-9%), les Pays-Bas (-7%), le Royaume-Uni (-12%) et le Japon (-25%). Et, bien sûr, les droits de douane de 15% imposés par Trump et entrés en vigueur le 1er août sur les exportations belges et toutes les exportations UE vers les États-Unis créent des risques supplémentaires de baisse, alors qu’un recul de 12% en glissement annuel des exportations belges vers les États-Unis a déjà été enregistré sur la période allant de mai à juillet.

Par conséquent, le maintien du gel des salaires réels n’est pas un « nice to have », mais une nécessité économique absolue pour le reste de la période 2025-2026.

 

Source : FEB – Centre de compétence Economie & Conjoncture

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