Les syndicats dénoncent en front commun les économies prévues sur les pensions : un véritable ‘coup de massue’ pour 3 travailleurs sur 10.

« Les travailleurs touchés par les mesures de pension du ministre Jambon perdent en moyenne 318 euros par mois, soit un quart de leur pension. » annoncent les organisations syndicales. « C’est ce qui ressort de nouvelles estimations du service des pensions. Non seulement le malus sur les pensions fait des victimes, mais même celles et ceux qui travaillent jusqu’à l’âge de la retraite risquent une perte financière substantielle. »

À la demande des interlocuteurs sociaux, le Service fédéral des pensions (SFP) a calculé l’impact cumulatif des mesures de pension de Jambon : le malus sur les pensions, le plafonnement rétroactif des périodes assimilées à un maximum de 20%, et le lien entre la pension minimum et la condition de travail de 5000 jours prestés. Le SFP a appliqué les règles de pension en préparation à des travailleurs et travailleuses récemment retraité.es et a ainsi réalisé une estimation objective de l’impact. Les chiffres ont été transmis au cabinet du ministre.

Les syndicats dénoncent : « C’est limpide : en échange de carrières plus longues, les montants des pensions seront en moyenne plus bas. À court terme, environ 30% des travailleurs subissent un impact négatif. Ils perdent en moyenne 318 euros par mois, soit un quart de leur pension, un coup de massue. Leurs pensions tombent bien en-dessous du seuil de pauvreté européen, passant en moyenne de 1390euros à 1072 euros par mois.
La réforme de Jambon touche surtout les femmes : 7 travailleurs sur 10 affectés sont des femmes. Les pensions les plus basses sont également lourdement touchées : parmi les 20 % de pensions les plus faibles, 4 sur 10 voient leur pension baisser. »

« Celles et ceux qui ne comptabilisent pas une carrière modèle à temps plein (sans aucun imprévus ou accidents de la vie) en paient le prix. Ainsi, 44% des travailleurs et travailleuses touché.es par le départ anticipé à la retraite sont en incapacité de travail (de longue durée). Mais la perte de pension n’est pas seulement due au « malus Jambon», car même ceux qui travaillent jusqu’à l’âge légal de la retraite subissent une perte considérable. Le futur « plafond de 20% des assimilations » a un grand impact potentiel. »

« Le gouvernement prétend « revaloriser le travail effectif », mais en pratique il frappe aussi les longues carrières : des salarié.es avec de nombreuses années à temps plein qui, à cause d’une maladie ou d’un accident de travail, n’atteignent pas les 35 ans requis (pour l’exemption du malus), ou encore des travailleurs et travailleuses en reprise progressive du travail ou avec une allocation de garantie de revenus (AGR) combinant travail à temps partiel et allocation. Certains travailleurs et travailleuses risquent, en raison de la spécificité de leur statut, de rester sur le carreau, comme les artistes et les accueillantes d’enfants.
Les syndicats soulignent aussi les problèmes juridiques causés par la réduction rétroactive des périodes assimilées pour des années de carrière du passé. Les gens sont confrontés à des conséquences impossibles à prévoir et, approchant de la retraite, ne peuvent plus adapter leur carrière. Les plans de pension violent ainsi le principe de sécurité juridique. L’impact excessif sur les femmes comporte en outre le risque de discrimination directe ou indirecte fondée sur le sexe. »

Les syndicats relèvent encore une fois l’incohérence : le gouvernement affirme que ces mesures de pension sont budgétairement nécessaires. Mais avec sa politique, il touche justement au financement de la sécurité sociale et sape du même coup la viabilité des pensions. L’équilibre n’y est pas : cette législature, plus de la moitié des économies réalisées sur les pensions sera redistribuée aux employeurs pour « améliorer la compétitivité ». Il n’y a absolument rien de « garanti pour les générations futures ».

« La seule certitude pour la prochaine génération est une pension plus basse. Aujourd’hui déjà, une pension ne représente en moyenne que 48 % du dernier salaire comme travailleur/travailleuse, la Belgique se situant largement en-dessous de la moyenne européenne. Avec ces mesures, ce taux de remplacement baissera de 9 % d’ici 2070. La pension des générations futures est donc démantelée. Nous avons plus d’une bonne raison de manifester le 14 octobre. »

Source: CGSLB – CSC – FGTB

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