L’adoption de l’IA s’accélère, mais le gain de temps ne se traduit pas toujours par une valeur ajoutée pour les entreprises… Le groupe Adecco dévoile les résultats de son rapport annuel Global Workforce of the Future, intitulé Humanity at work : How to thrive in the AI era. L’étude révèle comment l’intelligence artificielle (IA), le sens du travail et les relations humaines transforment le monde du travail et ce que les dirigeants doivent faire pour suivre le rythme de la transformation du marché du travail.
Le rapport, qui s’appuie sur les réponses de 37.500 travailleurs dans 31 pays et 21 secteurs, dont 475 en Belgique, indique que les travailleurs du monde entier déclarent gagner en moyenne deux heures par jour grâce à l’IA. Les répondants belges font état d’un gain de temps perçu similaire (108 minutes par jour). Mais, à nouveau, ce gain ne se traduit pas systématiquement par une valeur ajoutée pour l’organisation, révélant un écart entre perception et réalité.
Les dernières conclusions de l’enquête menée par The Adecco Group montrent une forte augmentation de l’adoption de l’IA et soulignent la nécessité d’une stratégie et d’un engagement. Parmi les principales conclusions : les travailleurs considèrent l’IA comme le facteur le plus influent sur leur travail en 2025, plus important que l’incertitude économique ou la flexibilité. En Belgique, 71% des personnes interrogées pensent que l’IA créera davantage d’emplois (contre 76% à l’échelle mondiale). Le recours à l’IA est également en hausse, et 63% des travailleurs belges s’attendent à ce que leur employeur intègre des agents d’IA dans leur flux de travail au cours des 12 prochains mois.
Principales conclusions du rapport Global Workforce of the Future
- L’IA élargit les possibilités : Les travailleurs belges sont ouverts au changement technologique : 78 % d’entre eux voient leurs tâches évoluer grâce à l’IA (contre 70 % dans le monde) et beaucoup affirment que la technologie leur permet d’accomplir des tâches auparavant impossibles.
- L’incertitude persiste : Si 71% des travailleurs belges pensent que l’IA créera de nouveaux emplois, 18% craignent de perdre le leur (contre 23% à l’échelle mondiale). Ce deuxième groupe cherche à être rassuré.
- Le sens du travail et la confiance sont des piliers essentiels : Les travailleurs qui comprennent l’impact de l’IA sur leur travail et la manière dont leur travail s’inscrit dans la stratégie de l’entreprise sont nettement plus fidèles et manifestent également une forte intention de rester. En Belgique, le sens du travail semble également être un facteur de rétention déterminant.
- Le nombre de travailleurs prêts pour l’avenir augmente rapidement : Au niveau mondial, 37 % des travailleurs sont prêts pour l’avenir, contre 11 % l’année dernière.
En réaction à ces conclusions, Jan Dekeyser, Country President Belgium chez The Adecco Group, déclare : « L’IA est désormais une réalité quotidienne et les travailleurs belges se montrent également de plus en plus optimistes quant à ses possibilités. Mais la technologie seule ne suffit pas pour réaliser le changement. Les êtres humains restent le noyau de toute transformation. Pour traduire l’efficacité en un impact réel sur l’entreprise, les organisations doivent investir dans la formation, l’engagement et la confiance. »
Le travailleur prêt pour l’avenir
Les travailleurs qui s’adaptent activement aux nouvelles technologies et développent continuellement leurs compétences bénéficient d’une plus grande clarté et de perspectives de carrière mieux définies. J. Dekeyser : « Les travailleurs prêts pour l’avenir s’épanouissent quand ils bénéficient de clarté, d’objectifs mesurables et d’opportunités d’apprentissage continu. Les employeurs doivent fournir les outils, les formations et les cadres éthiques appropriés pour que l’IA devienne une source de croissance et de potentiel humain, et non d’incertitude. »
Bien que les travailleurs belges indiquent gagner 108 minutes grâce à l’IA, une part importante d’entre eux déclare consacrer ce temps à des tâches identiques ou de moindre valeur. Seuls 24% peuvent mesurer l’impact de ces tâches sur les résultats de l’entreprise (contre 33% à l’échelle mondiale), ce qui indique que les employeurs doivent aider les travailleurs à transformer les gains d’efficacité en un travail plus signifiant et en résultats tangibles.
Le sens du travail et le développement de carrière stimulent la rétention
Les résultats montrent qu’un sentiment clair de sens du travail est un puissant facteur de rétention des talents. En Belgique, 41 % des travailleurs déclarent se sentir très motivés chaque jour par le sens de leur travail, contre 46% à l’échelle mondiale. Les travailleurs belges indiquent que mieux comprendre la stratégie de l’entreprise est le meilleur moyen de renforcer le sentiment de sens individuel.
À l’échelle mondiale, les travailleurs qui comprennent la manière dont leur rôle contribue à la stratégie de l’entreprise sont nettement plus fidèles : 99% des travailleurs qui se sentent utiles chaque jour ont l’intention de rester dans leur entreprise au cours des 12 prochains mois, contre 53% seulement pour ceux qui n’ont jamais ce sentiment. Le développement de carrière gagne aussi constamment en importance : un travailleur sur trois pense rester chez son employeur si des possibilités d’évolution claires lui sont offertes. Il s’agit d’une augmentation significative par rapport aux 22% de l’année dernière.
Confiance et relations humaines dans un monde axé sur l’IA
Les travailleurs sont favorables à l’utilisation de l’IA pour l’automatisation et la formation, mais privilégient encore le jugement humain pour les décisions sensibles liées à leur carrière. L’étude révèle que les cadres et les dirigeants sont généralement plus à l’aise avec l’utilisation d’agents d’IA que les collaborateurs débutants, ce qui souligne le besoin de communications transparentes et de directives éthiques claires.
En Belgique, 63% des travailleurs s’attendent à ce que leur employeur intègre des agents d’IA dans leurs processus de travail quotidiens au cours des douze prochains mois. Pourtant, seuls 21% d’entre eux déclarent être impliqués par leur employeur dans la refonte des tâches influencées par l’IA, contre 30% à l’échelle mondiale.
Les travailleurs qui comprennent bien leur impact et prennent eux-mêmes la responsabilité de développer leurs compétences — les travailleurs prêts pour l’avenir — ont davantage confiance dans l’IA que leurs collègues. Cela montre que la clarté et l’implication sont des facteurs essentiels pour instaurer la confiance.
J. Dekeyser conclut : « L’adoption de l’IA n’est plus une option, mais une nécessité stratégique. Seules les organisations qui investissent dans une gouvernance transparente, des cadres éthiques et une formation continue permanente atteindront une croissance durable de leur productivité et conserveront la confiance de leurs travailleurs. La technologie doit renforcer les êtres humains, pas les remplacer. »
Source: Adecco – Global Workforce of the Future 2025 – Humanity at work: How to thrive in the AI era

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