Comment le droit du travail peut-il soutenir l’e-commerce?

Complexité du marché, rigidité du droit du travail, trop peu d’initiatives nationale et régionale visant à améliorer l’éducation e-commerce et les capacités de financement figurent parmi les obstacles clés qui empêchent les web shops belges de faire face à une concurrence sans frontière toujours plus féroce. Notre économie digitale souffre actuellement d’un manque de soutien réglementaire afin de poursuivre son développement.

54,2% des Belges ont fait au moins un achat en ligne au cours de l’année 2014, ce qui représente une hausse de 12,2% par rapport à 2013(1). Le potentiel de croissance de l’e-commerce en Belgique ne fait à présent plus aucun doute et nombreux sont les entrepreneurs qui franchissent le pas de la vente en ligne. Malgré des performances légèrement supérieures à la moyenne européenne et de belles perspectives d’avenir, la progression du secteur ralentit dans notre pays (une hausse de 14% prévue pour 2015 contre après des taux de +14,9% en 2013 et +17% en 2011). Une minorité d’acteurs belges parvient à tirer son épingle du jeu pour dépasser le cap symbolique des 50% de croissance annuelle et s’exporter à l’étranger tout en assurant leur rentabilité.

Un marché complexe mais prometteur

Une position au cœur de l’Europe ainsi qu’un personnel qualifié et multilingue font de la Belgique un endroit rêvé pour y installer un centre de distribution afin de desservir les pays limitrophes. Malgré tout, la taille du marché belge demeure un frein à l’expansion de nos entreprises dans le secteur du e-commerce. Un développement qui passera inévitablement par l’international donc… et par une législation du travail adaptée aux spécificités du secteur.

Pas de travail la nuit, les jours fériés et le dimanche

L’exode des consommateurs vers les sites internationaux ne s’explique pas simplement par la différence de prix, le manque de réactivité des web shops belges est également pointé du doigt. Et pour cause, le droit belge n’autorise pas plusieurs e-commerçants à travailler après 20h, le weekend et les jours fériés. Des sites de vente faisant partie d’autres commissions paritaires peuvent, quant à eux, exercer leur activité à tout moment, moyennant cependant des coûts horaires revus à la hausse.

Une grande partie des e-commerces belges voient donc leurs délais de commandes allongés, à l’avantage de concurrents étrangers, parmi lesquels figurent les Néerlandais, qui peuvent assurer une prise en charge immédiate et une livraison dès le lendemain pour toute commande passée avant 23h59, et ce, même le dimanche. Ce qui explique, entre autres, le succès fulgurant de sites tels que Coolblue en Flandre.

Manque d’éducation e-commerce et frilosité des banques

Le faible taux de réussite des e-commerces belges résulte également d’un manque d’éducation des consommateurs comme des entrepreneurs et d’une faible prise de risque de la part des institutions bancaires. Aujourd’hui, il existe encore trop peu d’initiatives d’accompagnements pour les commerçants désireux de franchir le cap. Ce manque de soutien et de prise de risque est également présent du côté des institutions bancaires puisque, dans l’ensemble, disposer d’une situation économique favorable figure parmi les nombreux prérequis pour espérer obtenir un financement. Le manque d’éducation des consommateurs se confirme quant à lui au travers des statistiques car à peine plus de la moitié des Belges (54,2%) affirment être des ‘e-shoppers’ contre 66% des Français et 92% des Néerlandais(2).

Des raisons d’espérer ?

Heureusement, « le Fédéral ainsi que le Régional semblent tous deux avoir pris pleinement conscience du retard de notre pays et de nombreux projets visant à booster l’e-commerce belge voient désormais le jour, à l’image de la plateforme ‘Digital Belgium’ récemment mise sur pied par Alexander De Croo » explique Patricia Ceysens, présidente de l’association BeCommerce.

Sources :
1.Baromètre de la société de l’information (2015), SPF Finance. http://economie.fgov.be/fr/binaries/Barometre_de_la_societe_de_l_information_2015_tcm326-269296.pdf
2. E-commerce Europe: Western Europe B2C E-commerce report 2015
http://nrw.nl/wp-content/uploads/2015/07/European-b2c-e-commerce-report-2015.pdf
3. E-commerce: een stand van zaken (2015), Comeos.
http://www.febelgra.be/upload/editor/docs/Diensten/kennisdatabank/technisch/w2p.pro/Comeos-lowres.pdf

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