Mobilité : les entreprises et les autorités jouent au chat et à la souris.

Prudence avec les chiffres : sur base d’un sondage réalisé auprès de 200 employeurs et 900 employés, la FEB annnonce que nous passons en moyenne 44 heures par an dans les bouchons… et presse la Belgique à faire sa révolution en matière de mobilité. Le constat de blocage quant à la situation actuelle est sans doute correct. Mais personne ne semble vraiment prendre l’initiative.

La fédération des employeurs constate que « la mobilité est arrivée à un tournant : le modèle actuel montre plus que des signes d’essoufflement. Aujourd’hui, la vitesse de nos déplacements n’augmente plus, voire diminue, à cause de la congestion. De plus, la répartition des compétences entre l’Europe, le fédéral et le régional, freine le développement d’une politique cohérente. » Elle tire la sonnette d’alarme mais est persuadée que des solutions de mobilité existent.

Les convoyeurs (employeurs) attendent…

« Des solutions de mobilité innovantes existent et naissent parfois au sein même des entreprises : ces dernières mettent en place des mesures visant à rendre la mobilité plus flexible, comme le budget mobilité ou le télétravail. La mutualisation des déplacements (via le co-voiturage) et la mise à disposition de véhicules peu polluants sont d’autres pratiques prometteuses pour réduire l’impact négatif des déplacements. »

D’un sondage réalisé auprès de 200 employeurs et 900 employés, il ressort pourtant que ces solutions de mobilité innovantes restent peu implémentées. « Moins de 10 % des entreprises font aujourd’hui usage du budget mobilité, des motorisations alternatives ou encore du carpooling. Certaines pratiques sont néanmoins plus courantes : c’est le cas des horaires flottants ou du télétravail. Les employeurs se montrent en revanche optimistes pour l’avenir : pour l’ensemble des innovations proposées, au moins 50% des employeurs estiment qu’elles se concrétiseront à l’avenir dans leur organisation. Les voitures électriques sont un exemple parlant : 80% des employeurs sont persuadés qu’elles représenteront un jour plus de 30% de leur flotte de véhicules. Les employeurs sont donc ouverts aux nouvelles formes de mobilité mais ils attendent un signal fort de la part des autorités, via des incitants fiscaux, ainsi que des services et des infrastructures de qualité. »

Pour une vision globale.

La FEB a développé, en collaboration avec ses secteurs membres, un plan global de mobilité. « L’une des solutions proposées est celle d’une taxe kilométrique intelligente s’appliquant à l’ensemble des véhicules en circulation. Cette taxe varierait en fonction de l’heure et du lieu. Elle ne pénaliserait pas les habitants des zones rurales, qui bénéficient d’un tarif réduit (vu le peu de congestion dans ces zones). La taxe kilométrique doit être couplée à des mesures d’accompagnement et limiterait l’impact négatif sur la compétitivité des secteurs intensifs en transport. Les montants récoltés par cette taxe doivent être réinvestis intégralement dans l’infrastructure et les services de mobilité / transport. Les contribuables bénéficient donc en retour d’une mobilité améliorée. »

« Le budget mobilité est également une solution à privilégier mais un cadre légal approprié doit d’abord remédier aux complexités administratives. Cela passera par une simplification du traitement fiscal et parafiscal. Pour rendre l’instrument plus attractif encore, une partie du budget mobilité pourrait être exemptée d’impôts et de cotisations de sécurité sociale. »

« De manière à libérer l’employeur de la charge de la gestion des abonnements, le cadre légal devrait aussi permettre de verser le budget sur une « carte de mobilité », que l’employé peut utiliser librement pour acheter des services durables liés à la mobilité, sans contrôle de l’employeur. Cette liberté accordée au travailleur responsabilisera en outre ce dernier et l’incitera à faire le meilleur choix. »

La FEB déplore le sous-investissement public en ce qui concerne la qualité des infrastructures ferroviaires et routières qui n’a cessé de se dégrader. « Aujourd’hui seulement 2% du PIB est consacré aux investissements dans l’infrastructure, contre 4,5% dans les années 80. Nous plaidons pour des investissements productifs et ciblés dans l’infrastructure et les services de transports. »

Pieter Timmermans, Administrateur délégué de la FEB : « Il est nécessaire que les différentes autorités développent une vision interfédérale de la mobilité. Il faut initier les changements, nous adapter à ceux-ci et même en prendre le lead. La vitalité économique du pays, le bien-être des citoyens ainsi que la qualité de notre environnement en dépendent. Aujourd’hui un automobiliste perd en moyenne 44 heures par an dans les embouteillages, cela ne peut plus durer ».

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