Un nombre croissant d’entreprises belges passent à la gestion de projet agile, laquelle leur permet d’ajuster constamment les projets durant leur exécution afin d’obtenir le meilleur résultat. Une façon d’intégrer l’incertitude dans le pilotage des projets de transformation qui concernent la plupart de nos entreprises.Une nouvelle étude de KPMG révèle que les entreprises deviennent plus flexibles, également dans la réalisation de projets. Apporter des changements dans les processus opérationnels est souvent compliqué, mais les entreprises belges semblent sur la bonne voie. L’évolution vers « l’industrie 4.0 » et les « usines de l’avenir » y contribue évidemment. Paul Olieman, directeur chez KPMG Advisory : « De nombreuses entreprises estiment que la gestion de projet agile est un instrument adéquat lorsque les circonstances changent rapidement, par rapport aux approches traditionnelles basées sur la « méthode en cascade ». Dans cette approche, l’objectif final est formulé dès le début du projet et nous passons par un certain nombre de phases définies pendant l’exécution de celui-ci. »
Agile devient la nouvelle norme
KPMG a interrogé une série d’entreprises en Belgique et aux Pays-Bas au sujet de leur manière d’approcher les projets. La plupart d’entre elles indiquent qu’elles utilisent déjà la gestion de projet agile. Elles considèrent cette méthode comme étant idéale pour être plus flexible et pouvoir anticiper constamment les nouveaux changements. La majeure partie des entreprises sondées s’attend à ce qu’ « agile » devienne la nouvelle norme pour réaliser des changements. Cependant, la méthode traditionnelle de phases en cascade ne va pas disparaître du jour au lendemain. Les deux méthodes peuvent aussi être employées en parallèle. « La méthode agile peut considérablement améliorer la réussite des projets. Il est certain qu’elle peut constituer un atout dans le climat fortement concurrentiel et volatile dans lequel les entreprises évoluent actuellement. Mais la mise en œuvre de cette nouvelle approche n’est pas toujours chose aisée. Bien que le département IT soit présent dès les premiers balbutiements du projet, pour une application réussie, il nécessaire que d’autres profils de l’organisation soient impliqués du début à la fin, qu’ils croient en la méthode et y contribuent activement« .
Contrôle versus Confiance.
La gestion de projets et de programmes agile est encore en plein développement. Malgré les avantages que cette méthode procure, la moitié des entreprises interrogées indique que le management a l’impression d’avoir trop peu de contrôle sur un projet agile. C’est d’ailleurs l’un des plus importants défis qui se présentent lors de la transition vers cette forme de gestion de projet. « Travailler de manière agile requiert de la part du management une position différente de l’approche traditionnelle des projets. Être convaincu qu’une équipe indépendante et autonome a le projet sous contrôle constitue la caractéristique la plus importante. Pour beaucoup d’entreprises matures, cette incertitude est délicate, tandis que pour une start-up, par exemple, c’est une évidence. Il ne faut pas que le management cherche des mécanismes de contrôle supplémentaires, mais qu’il ose prendre assez de distance au bon moment et accorde sa confiance à l’équipe. Cela signifie également que les entreprises doivent faire une croix sur un certain nombre de KPI traditionnels et se concentrer sur d’autres indicateurs de réussite. Des indicateurs qui sont davantage axés sur la valeur finale du résultat, sur la prestation de l’équipe et sur la dynamique grâce à laquelle le projet a été mené à bien. »