Après une tentative de conciliation en commission paritaire ce lundi 6 août, les travaux ont été suspendus jusqu’au 10 septembre. Pas de concertation avant cette date selon le SETCA qui annonce soutenir les pilotes belges de Ryanair dans leur action du vendredi 10 août. Le blocage semble total à présent. Et les grands ‘perdants’ de la situation sont à n’en point douter les voyageurs et les aéroports de Charleroi – en tout premier lieu – et de Bruxelles, directement concernés par les annulations de vols.
« Le SETCa soutient pleinement cette grève. Nous exigeons que Ryanair respecte la législation belge sur le travail et reconnaisse les syndicats », déclare le syndicat socialiste. « La grève du 10 août – précédemment annoncée – des pilotes belges se tiendra cependant bien. Ceci, par solidarité avec les pilotes et le personnel de cabine irlandais qui, à la suite d’une précédente grève, sont menacés de délocalisation en Pologne. »
Le SETCA veut rappeler quelques principes fondamentaux battus en brèche par la méthode Ryanair : « Comme nous l’avons déjà dit, la mise en place d’une concertation sociale de qualité permettant de défendre les droits et les intérêts des travailleurs est un droit qui s’applique pour toutes les entreprises établies sur le territoire belge. Le SETCa exige que le personnel de cabine et les pilotes dont la base aérienne de départ est située en Belgique (à Charleroi ou à Bruxelles) tombent sous la règlementation sociale belge. Ryanair n’est pas au-dessus des lois. Il est pour nous inacceptable que le personnel en grève fasse l’objet d’intimidations et soit noirci dans la presse. Ryanair joue habilement avec la législation européenne et effectue tous les montages possibles pour cantonner les travailleurs dans des conditions de travail précaires (et leur garantissant le moins de droits possible). Les pilotes engagés par Ryanair sont pour la plupart sous statut (imposé) de (faux) indépendants. Quant aux travailleurs en cabine, ils sont recrutés via une société écran irlandaise (Crewlink). Cette sorte d’agence d’intérim s’occupe de toutes les formalités RH pour Ryanair et impose aux travailleurs des contrats low cost (avec bien évidemment une rémunération et une protection moindres). Pour le SETCa, la reconnaissance d’une délégation syndicale au sein de l’entreprise, où tous les syndicats belges seraient représentés, est urgemment nécessaire. »
Il semble dès à présent que les actions en cours ne seront pas les dernières. Tous attendent de la direction de l’entreprise irlandaise une démarche positive vis-à-vis du fait syndical. Faute de quoi… « L’action du 10 août prouve que le personnel en a assez. Il est dommage qu’il faille à nouveau des actions pour faire comprendre à la direction qu’elle doit respecter la loi et son personnel. L’action du 10 août – comme les actions des 25 et 26 juillet d’ailleurs – aurait pu être évitée si la direction avait réagi plus tôt aux nombreux appels des travailleurs et avait respecté la législation belge sur le travail. Pour le SETCa, il et temps que la direction de la compagnie aérienne prenne ses responsabilités. »
Sources : SETCA