Pour le 20e trimestre consécutif, le nombre de chômeurs complets indemnisés demandeurs d’emploi (CCI DE) diminue: au 2ème trimestre de l’année 2019, ils étaient ainsi en moyenne 322.926. La diminution par rapport au 2ème trimestre de l’année 2018 est de 6,3% (21.554 unités). Pour interpréter les statistiques, il importe de garder à l’esprit un certain nombre de modifications réglementaires.

D’une part, nous avons la limitation du droit aux allocations d’insertion puisque elon des chiffres provisoires au T2 2019, 833 chômeurs sont arrivés en fin de droit. Un certain nombre d’entre eux sont toutefois sortis du chômage pour d’autres raisons, comme une reprise du travail. Au cours des 4 derniers trimestres, le nombre de chômeurs en fin de droit s’élève à 4.515 unités.

D’autre part, le relèvement de la condition d’âge pour une dispense de l’obligation d’IDE : depuis le 1er janvier 2015, de nouvelles restrictions ont été apportées à la possibilité de demander cette dispense pour les nouveaux entrants âgés de 60 ans ou plus. En 2017, l’âge minimum pour bénéficier de la dispense a été relevé et porté de 61 à 62 ans, en 2018 de 62 ans à 63 ans, et en 2019 de 63 ans à 64 ans. Par rapport au 2e trimestre 2018, le nombre de CCI-DE âgés de 60 ans et plus a ainsi augmenté de 7.631 unités (+22,9%). Dans cette classe d’âge des 60 ans et plus, on note toutefois et pour la même raison une diminution de 9.395 unités chez les chômeurs complets indemnisés non-demandeurs d’emploi (voir ci-après). Il ne s’agit donc pas d’une augmentation du nombre de chômeurs dans cette tranche d’âge mais d’un glissement entre catégories.

Les constatations qui suivent doivent donc être interprétées à la lumière de ces modifications réglementaires.
Entre le 2ème trimestre de 2018 et le 2ème trimestre de 2019, on observe :

– une baisse du nombre de CCI-DE dans chacune des trois régions : -8,2% en Région flamande, -6,1% en Région wallonne et -2,1% dans la Région de Bruxelles-Capitale. Pour le T2 2019, les CCI-DE sont au nombre de 129.517 en Région flamande, 130.904 en Région wallonne et 62.505 dans la Région de Bruxelles-Capitale;

– une baisse de 5,2% chez les CCI-DE hommes et de 7,6% chez les CCI-DE femmes;

– une baisse de 11,3% chez les CCI-DE de moins de 25 ans, de 7,8% dans la classe d’âge des 25-49 ans et de 12,2% dans la classe d’âge des 50-59 ans, et une augmentation de 22,9% dans la classe d’âge des 60 ans et plus à la suite du relèvement de la limite d’âge mentionné ci-dessus pour la demande d’une dispense d’IDE.

Selon Eurostat, le taux de chômage harmonisé le plus récent s’établit, en Belgique, à 5,5%, contre 6,4% en moyenne au niveau de l’Union européenne (UE 28) et 7,6% au niveau de la zone Euro.

Le nombre de chômeurs non-demandeurs d’emploi continue de diminuer.

Cette diminution (30,8%) est, elle aussi, en grande partie imputable aux modifications réglementaires précitées sur le plan de la limite d’âge pour solliciter une dispense de l’obligation d’IDE ainsi qu’aux restrictions successives apportées au régime de chômage avec complément d’entreprise (RCC) (notamment le relèvement des conditions d’âge ou de carrière). Elle est aussi influencée par la sortie vers le régime de pension des chômeurs appartenant à la « génération du baby-boom ».

Depuis le 01/01/2019, les chômeurs avec complément d’entreprise (RCC) peuvent également opter pour le régime de pension anticipée avant 65 ans (6.595 personnes ont depuis lors utilisé cette possibilité).

Chez les chômeurs âgés dispensés, cette diminution se monte à 46,4% soit 9.620 unités, dont 9.395 chômeurs âgés de 60 ans ou plus. La diminution est de 27,5% pour les personnes bénéficiant du RCC et dispensées de l’obligation de s’inscrire comme demandeur d’emploi : entre T2 2018 et T2 2019, leur nombre a diminué de 67.242 à 48.771 (-18.471).

Sous l’effet des différents facteurs précités, le chômage indemnisé total (demandeurs d’emploi et non-demandeurs d’emploi, en ce compris le chômage avec complément d’entreprise) s’élève au T2 2019 à 387.152 unités, soit une diminution de 11,5% sur une base annuelle. Par rapport à leur nombre en 2007 (T2), soit l’année antérieure à la crise, la diminution est de 43,7%.

Baisse du chômage temporaire

Le chômage temporaire a concerné en moyenne 93.161 paiements, ce qui correspond à 16.457 unités budgétaires (+/- équivalents temps plein), entraînant une nouvelle baisse du chômage temporaire en unités budgétaires au T2 2019 de l’ordre de 1,7% sur une base annuelle.

Le nombre de jours de chômage temporaire pour raisons économiques, qui donne une meilleure illustration de l’évolution de la conjoncture, a augmenté de 8,8% sur une base annuelle. Excepté 2018, il s’agit néanmoins du chiffre le plus bas depuis 2007. Le nombre de jours de chômage temporaire pour intempéries a, lui, enregistré une baisse de 23,5% sur une base annuelle. Quant au chômage temporaire pour force majeure, il enregistre, lui aussi, une baisse de l’ordre de 2,6% sur une base annuelle.

Diminution du nombre d’allocataires en interruption de carrière, en crédit-temps et une augmentation en congé thématique

Au 2ème trimestre 2019, nous constatons une diminution, sur une base annuelle, de 2,8% du nombre total d’allocataires en interruption de carrière, en crédit-temps ou en congé thématique (congé parental, congé pour assistance médicale et congé pour soins palliatifs).
Le nombre de paiements pour les travailleurs qui interrompent leur carrière dans le cadre d’un crédit-temps baisse lui aussi, et ce à raison de 2,9% sur une base annuelle. De même et pour le 8e trimestre consécutif, nous constatons une diminution sur une base annuelle des paiements pour les interruptions de carrière ordinaires. En T2 2019, cette baisse s’élève à 9,3%. Cette baisse s’explique en partie par le fait que le Gouvernement flamand a repris cette compétence depuis le 2 septembre 2016, ce qui implique qu’il n’y a plus d’entrées en interruption de carrière pour cette région depuis lors.
Les paiements pour les congés thématiques enregistrent quant à eux une augmentation de 2,1%.

Certains indicateurs à surveiller

Toujours par rapport au 2ème trimestre de l’année 2018, le nombre total d’allocataires dans le cadre des principales missions de l’ONEM a diminué de 6,3%.
Certains indicateurs de l’évolution du marché du travail continuent d’afficher une tendance favorable: l’évolution de la croissance économique sur une base trimestrielle est favorable depuis 25 trimestres, le chômage temporaire diminue, tout comme le chômage des jeunes, le chômage de courte durée et le chômage complet d’une manière générale.
Toutefois, on note une diminution de l’activité intérimaire. Le chômage temporaire pour raisons économiques est d’autre part reparti à la hausse, tout comme le nombre de faillites (même si une partie de celles-ci peut s’expliquer par l’extension de la procédure de faillite aux entreprises relevant du secteur non-marchand suite à la réforme du droit des faillites et de la réorganisation judiciaire entrée en vigueur le 1er mai 2018. Ces évolutions seront à surveiller au cours des prochains trimestres.

Source : ONEM