Sans doute le principal motif de satisfaction de la coalition suédoise qui appartient désormais au passé (pour le moment en tout cas). La création d’emplois est au plus haut depuis 5 ans. Toutefois, elle n’est pas encore retournée à son niveau d’avant la crise financière de 2008.
La conjoncture qui règne sur le marché du travail en Belgique est favorable et cela se concrétise sous plusieurs formes: en 2017, la création d’emplois a atteint son plus haut niveau depuis 5 ans, de plus en plus de travailleurs ont changé d’emploi et l’engagement dans le cadre de contrats à temps plein a suivi une pente ascendante. C’est ce que révèlent les dernières données de l’étude Dynam-Reg, qui analyse la dynamique du marché de travail en Belgique et dans les différentes régions.
La période 2016-2017 a enregistré la création de 224.064 nouveaux emplois sur le marché du travail belge. Au cours de cette dernière année, la création d’emplois a atteint le seuil de 57 nouveaux emplois pour 1.000 emplois existants. Il s’agit de montant le plus élevé depuis 5 ans, mais le niveau d’avant la crise de 2008 n’est pas encore égalé. Au cours de la même période, la destruction d’emplois a diminué de façon continue: de moins en moins d’emplois disparaissent. Au cours de la période 2016-2017, 157.712 emplois ont disparu. L’évolution nette (66.352 emplois) s’accompagne donc d’une plus grande dynamique des emplois.
L’étude Dynam-Reg montre que le marché du travail vient seulement de se redresser après la crise économique de 2008. « Il n’est pas surprenant que le redressement prenne plusieurs années » observe le professeur Ludo Struyven de HIVA – KU Leuven. « L’année 2017 constitue un tournant. Pour la première fois, c’est l’augmentation du nombre d’emplois créés qui sous-tend de nouveau l’évolution positive nette du nombre total d’emplois. Les années précédentes, l’évolution nette positive résultait principalement de la préservation des emplois existants. Ce n’est qu’en 2017 que la création brute d’emplois a repris. »
L’évolution positive du marché de l’emploi se manifeste également sur d’autres plans. Les travailleurs belges ont plus tendance à changer de job et cela n’est pas lié à la création d’emplois supplémentaires. La plupart des mouvements a lieu dans le cadre de l’offre d’emplois existante. Par ailleurs la part des recrutements à temps plein augmente, passant de 50,5 % en 2014 à 52,2 % en 2017, alors que la part des recrutements à temps partiels décroit au cours de la même période, de 30,4 % à 28,2 %.
Les 3 régions, Bruxelles, Flandre et Wallonie, connaissent cette tendance à l’augmentation des emplois et à plus de mobilité des travailleurs.
La création d’emplois est passée à la vitesse supérieure depuis 2017 mais la projection pour 2018 ne permet pas de prévoir le maintien de cette tendance. Ceci peut être lié à l’étroitesse du marché de l’emploi et à l’asymétrie entre offre et demande. Les postes vacants attribués concernent plus des travailleurs ayant quitté un autre emploi que des jeunes qui quittent l’école, des demandeurs d’emplois ou des inactifs. Un bon fonctionnement du marché de l’emploi repose donc sur l’existence d’un nombre suffisant de travailleurs disposés à changer volontairement d’emploi, de manière à améliorer la correspondance entre offre et demande sur le marché.
Source : KU Leuven