Clôturer l’année 2017 sur une note d’optimisme? Les chiffres du chômage publié par l’ONEM démontre la vigueur retrouvée de notre économie. Avec 350.000 chômeurs indemnisés, l’année écoulée a permis d’enregistrer une diminution de 13.000 unités dans le décompte des bénéficiaires d’allocation. Ces données sont cependant contestées par la FGTB qui dénonce une communication orientée dans le chef de l’Office National de l’Emploi.
D’après les données communiquées par l’ONEM donc, en décembre 2017, 350 012 chômeurs complets indemnisés demandeurs d’emploi ont perçu une allocation, soit 13 042 de moins qu’en décembre 2016 (- 3,6 %). Ces 350 012 allocataires se répartissent comme suit : 322 991 chômeurs complets indemnisés demandeurs d’emploi admis sur la base d’un travail à temps plein ou admis sur la base des études, 19 120 chômeurs complets indemnisés demandeurs d’emploi admis sur la base d’un travail à temps partiel volontaire et 7 901 chômeurs complets indemnisés demandeurs d’emploi bénéficiant d’un complément d’entreprise.
Le chômage complet diminue sur une base annuelle de façon identique chez les hommes (-7.601 unités ou -3,8%) que chez les femmes (-5.441 unités ou -3,4%). Le chômage complet des jeunes (moins de 25 ans) diminue de 14,5% (-4.877 unités). Le chômage des 25 à 49 ans diminue aussi : -4,0% (- 8.297 unités). Il baisse également dans la classe d’âge des 50 à 59 ans (-9,5% ou -9.756 unités). Par contre, le nombre de chômeurs de 60 à 65 ans augmente (+48,8% ou +9.888 unités). Il importe toutefois de tenir compte de la modification réglementaire concernant le relèvement de la limite d’âge pour l’obtention d’une dispense d’inscription comme demandeur d’emploi. En 2017, l’âge minimum pour l’obtention de la dispense a été relevé de 61 à 62 ans.
En décembre 2017, le nombre de chômeurs complets sur une base annuelle a diminué dans presque toutes les régions : de 7,2% en Région wallonne (-11.023 unités) et de 3,1% en Région flamande (-4.630 unités). En Région de Bruxelles-Capitale, le chômage indemnisé augmente de 4,3% par rapport à l’année précédente (+2.611 unités). En décembre 2017, on dénombrait en Région flamande, 144.614 chômeurs complets, en Région wallonne, 142.678 et en Région de Bruxelles-Capitale, 62.720.
À un an d’intervalle, le chômage complet de courte durée (< 1 an) diminue de 6.696 unités (-5,4%), celui dont la durée est comprise entre 1 et moins de 2 ans diminue également : – 4.509 unités (-7,1%). Le chômage de très longue durée (2 ans et plus) baisse de 1.837 unités (-1,1%). En décembre 2017, on dénombre 33,8% de chômeurs complets indemnisés demandeurs d’emploi au chômage depuis moins d’un an, 17,0% au chômage entre 1 et moins de 2 ans et 49,3% au chômage depuis 2 ans et plus.
Erratum ! Plus de 511.000 chômeurs selon la FGTB.
La réaction du syndicat socialiste ne s’est pas fait attendre. « Comme de coutume, tous les mois, l’ONEM annonce haut et fort que le nombre de chômeurs a diminué. L’ONEM se limite aux chômeurs bénéficiaires d’allocations. Parallèlement, il y a aussi un grand groupe de chômeurs demandeurs d’emploi qui n’ont pas droit aux allocations et qui ne sont donc pas pris en compte. Enfin, il y a aussi des travailleurs qui sont des temps partiels involontaires et qui gagnent moins qu’une allocation. »
Dans les statistiques des services régionaux, on retrouve plusieurs catégories de demandeurs d’emploi inoccupés qui ne reçoivent pas d’allocations de l’ONEM :
– Les jeunes qui viennent de quitter l’école et qui n’ont pas encore travaillé. Ils doivent être disponibles pour le marché de l’emploi mais n’ont pas droit à des allocations la première année. En décembre, il s’agissait de 49.508 jeunes pour tout le pays.
– Les chômeurs qui sont obligés de s’inscrire comme demandeurs d’emploi bien qu’ils n’aient pas droit aux allocations de chômage. Il s’agit, par exemple, de personnes qui touchent le revenu d’intégration. Pour tout le pays, il s’agit de 70.146 demandeurs d’emploi. C’est 7.748 de plus qu’en décembre 2016.
– Les chômeurs qui s’inscrivent volontairement comme demandeurs d’emploi. En décembre 2017, il s’agissait de 41.419 demandeurs d’emploi.
Enfin, la FGTB souligne qu’il y a encore des travailleurs qui sont obligés d’accepter un temps partiel, mais qui cherchent un temps plein. S’ils gagnent moins que 1.531,93 euros bruts par mois, ils reçoivent un complément de l’ONEM. En 2017, ce sont en moyenne 37.586 travailleurs qui se sont retrouvés dans cette situation chaque mois, parmi lesquels 75% de femmes.
Source : ONEM – FGTB