C’est par la concertation sociale que nous pouvons contrecarrer la montée des inégalités dans le monde du travail.

Selon de nouvelles analyses de l’OCDE, la négociation collective et la représentation des travailleurs peuvent aussi améliorer le fonctionnement du marché du travail. Il ressort toutefois du nouveau rapport publié par l’OCDE que ces droits sont menacés du fait de l’affaiblissement généralisé des relations du travail dans de nombreux pays, et de la progression de nouvelles formes d’emploi souvent précaires. Dès lors, il faut repenser la négociation collective afin d’empêcher la montée des inégalités dans un monde du travail en mutation rapide.

Le rapport ‘Negotiating Our Way Up: Collective bargaining in a changing world of work’ montre que la part des travailleurs affiliés à un syndicat a fortement chuté dans la zone OCDE, passant de près de 30 % en moyenne en 1985 à 16 % en 2018. Le taux de syndicalisation est encore plus faible parmi les travailleurs qui occupent des emplois atypiques, comme ceux qui ont un contrat à durée déterminée, les travailleurs temporaires ou les travailleurs indépendants, qui ont 50 % moins de chances d’être syndiqués que les travailleurs occupant des emplois à durée indéterminée.

La proportion de travailleurs couverts par une convention collective a également diminué, passant de 46 % en moyenne dans la zone OCDE en 1985 à 32 % aujourd’hui. Toutefois, les auteurs du rapport font valoir que la négociation collective est essentielle pour aider travailleurs et entreprises à s’adapter à l’évolution du marché du travail, et assurer la prospérité et l’inclusivité du monde du travail. Les nouvelles tendances qui influent sur le monde du travail, comme la fragmentation de la production et ‘l’économie des petits boulots’, devraient offrir aux partenaires sociaux la possibilité d’imprimer un nouvel élan à la représentation et aux actions collectives.

Syndicalisation plus faible chez les travailleurs atypiques.

« Le monde du travail ne cesse d’évoluer », a expliqué Stefano Scarpetta, Directeur de la Direction de l’emploi, du travail et des affaires sociales de l’OCDE lors de la parution du rapport à Berlin. « Aujourd’hui plus que jamais, la négociation collective, lorsqu’elle repose sur une relation de confiance mutuelle entre les partenaires sociaux et qu’elle est conçue dans un souci d’équilibre entre inclusivité et flexibilité, peut aider les entreprises et les travailleurs à faire face aux évolutions démographiques et technologiques et à s’adapter au nouveau monde du travail ».

« Le rapport de l’OCDE est à la fois une confirmation et une incitation à l’action », a déclaré Björn Böhning, Secrétaire d’État au ministère fédéral allemand du Travail et des Affaires sociales. « Sur de nombreux points, cela confirme notre prise de conscience de l’ampleur des pressions qui s’exercent sur les négociations collectives allemandes et de l’importance de la nécessité politique d’agir. En outre, le rapport nous incite à mettre en œuvre rapidement des mesures concrètes afin de renforcer la négociation collective. Avec nos propositions pour la négociation collective et pour l’élargissement de la cogestion des entreprises, le ministère veut contribuer à rehausser une fois de plus l’importance du partenariat social. Même dans le monde du travail nouveau et changeant – par exemple dans l’économie de plate-forme – nous nous en tenons à ce mantra : « Nous voulons des conditions de concurrence équitables, un bon travail et une sécurité sociale pour tous ». »

C’est pourquoi il est crucial de mettre en place des mécanismes de coordination des salaires, permettant aux partenaires sociaux de négocier pour différentes catégories de travailleurs en vue d’établir une stratégie de négociation et des objectifs de salaire communs. Ces mécanismes contribuent à ce que les syndicats et les employeurs tiennent compte de la situation conjoncturelle et des effets macroéconomiques des accords salariaux sur la compétitivité. La coordination salariale est une pratique relativement bien établie dans certains pays, comme l’Autriche, le Danemark, la Norvège, les Pays-Bas, la Suède et, dans une moindre mesure, l’Allemagne et le Japon.

Le rapport montre également que les meilleurs résultats en termes d’emploi, de productivité et de salaires semblent être obtenus lorsque des accords de branche définissent un cadre général en laissant les dispositions détaillées être négociées au niveau des entreprises. C’est notamment le cas en Allemagne, au Danemark, en Norvège, aux Pays-Bas, et en Suède.

Pour tirer le meilleur profit de la négociation collective dans le monde du travail de demain, une action des pouvoirs publics sera nécessaire, notamment afin d’étendre les droits à la négociation collective aux formes d’emploi atypiques. Dans un premier temps, cela supposera de veiller à la qualification correcte du statut d’emploi, afin d’empêcher que ne soient considérés comme travailleurs indépendants des personnes travaillant dans des conditions comparables à celles de salariés. Pour autant, un nombre potentiellement croissant de travailleurs se situeront quand même dans une zone floue entre emploi salarié et travail indépendant. C’est pourquoi le droit du travail et de la concurrence doit être réformé, afin que ces travailleurs puissent accéder à la négociation collective.

Source: OCDE – Le rapport est disponible à l’adresse suivante: http://www.oecd.org/fr/emploi/negotiating-our-way-up-1fd2da34-en.htm.

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