Pour la plupart des gens, les impôts sur le travail ne sont pas très populaires. Pour les travailleurs, ils signifient une diminution du salaire durement gagné dans leur poche ; pour les employeurs, ils augmentent le coût de l’embauche. Le rapport Impôts sur les salaires 2025 de l’OCDE est là pour aider les décideurs politiques et les autres parties prenantes à naviguer dans ce domaine complexe, en fournissant des informations détaillées et des éclairages uniques sur les impôts sur le revenu, les cotisations de sécurité sociale et les prestations liées à l’exercice d’un emploi dans 38 pays de l’OCDE.
L’édition 2025 offre un aperçu opportun de l’évolution de la fiscalité du travail dans la période turbulente qui suit la COVID-19, alors que les salaires réels remontent et que l’inflation ralentit, mais que le besoin de recettes plus élevées – par exemple pour faire face au vieillissement de la population – pèse de plus en plus lourdement.
Depuis maintenant 26 ans, la publication Impôts sur les salaires est une référence fiable qui aide les gouvernements, les employeurs et les travailleurs à comprendre comment les systèmes fiscaux affectent les revenus (et leur redistribution), ainsi que les incitations à travailler. Tout aussi important, cet ouvrage constitue un point de départ essentiel pour les discussions au sein de ces différents groupes et entre eux.
Qu’est-ce que le coin fiscal et comment affecte-t-il votre salaire ?
La publication Impôts sur les salaires répond à la question : qui paie les impôts sur le travail (impôt sur le revenu des personnes physiques et cotisations de sécurité sociale) et à quel niveau ‘ dans les pays de l’OCDE ? Il montre également comment les gouvernements soutiennent des groupes spécifiques par le biais de taux d’imposition réduits ou d’allégements fiscaux.
L’indicateur central du rapport est le coin fiscal, c’est-à-dire la différence entre ce qu’il en coûte à un employeur pour embaucher un travailleur et le salaire net de ce dernier, y compris les transferts en espèces qu’il peut recevoir du gouvernement, exprimée en pourcentage du coût de la main-d’œuvre. Le rapport Impôts sur les salaires calcule cet indicateur pour huit types de ménages différents, qui varient en fonction du niveau de revenu et de la composition du ménage.
Le coin fiscal variant, les incitations à travailler ou à embaucher varient également, en fonction de la structure des systèmes fiscaux. Des impôts sur le travail bien conçus peuvent contribuer à équilibrer les préoccupations en matière de redistribution et des besoins en recettes.
Aperçu 2025 : ce que montrent les données
Selon Impôts sur les salaires 2025, le coin fiscal pour un travailleur célibataire gagnant le salaire moyen était de 34,9 % des coûts salariaux en moyenne dans les 38 pays de l’OCDE en 2024. La Belgique a enregistré le coin fiscal le plus élevé pour les travailleurs célibataires, avec 52,6 %, suivie de l’Allemagne et de l’Autriche. À l’autre extrémité du spectre, la Colombie était le seul pays de l’OCDE à afficher un coin fiscal de 0 % pour le travailleur moyen, en partie en raison de la manière dont ses cotisations de sécurité sociale sont classées par Impôts sur les salaires.
De nombreux pays appliquent des allégements fiscaux ciblés pour les familles avec enfants afin de contribuer à réduire les taux effectifs d’imposition des ménages à faibles et moyens revenus. Dans certains pays, ces allégements ont un impact significatif sur la charge fiscale finale. Par exemple, dans quatre pays de l’OCDE (la République slovaque, la Pologne, le Luxembourg et la Belgique), le coin fiscal pour un travailleur célibataire gagnant le salaire moyen était supérieur de plus de 15 points de pourcentage (pp) à celui d’un couple marié avec deux enfants dont le membre ayant le revenu principal gagne le salaire moyen en 2024.
Cela dit, le regroupement des positions relatives des pays pour différents types de ménages montre que le classement global du coin fiscal est stable pour les différents types de ménages, certains pays occupant les positions les plus élevées pour la majorité des ménages (comme l’Autriche, la Belgique, la France, l’Allemagne et l’Italie), ainsi que les positions les plus basses (comme le Chili, la Colombie, Israël, la Nouvelle-Zélande et la Suisse).
En 2024, le coin fiscal pour un travailleur célibataire gagnant le salaire moyen a augmenté dans 20 des 38 pays de l’OCDE et a diminué dans 15 autres, reflétant les ajustements continus des systèmes fiscaux et sociaux nationaux. À la suite de ces augmentations, le coin fiscal moyen observé dans les pays de l’OCDE a atteint son niveau le plus élevé depuis 2017, où il était de 35,1 %.
L’édition de cette année du rapport comprend une analyse spéciale sur le rôle des crédits d’impôt par rapport aux allègements fiscaux dans la redistribution des revenus. Les allègements fiscaux réduisent le montant du revenu imposable d’un travailleur, tandis que les crédits d’impôt réduisent le montant de l’impôt que le travailleur doit payer. Si ces deux mécanismes réduisent le montant de l’impôt payé par un travailleur, le rapport constate que les crédits d’impôt sont généralement plus progressifs, car ils ciblent généralement les personnes à faibles revenus et les familles avec enfants.
Que signifient ces données pour les travailleurs, les employeurs et les décideurs politiques ?
L’intérêt du rapport Impôts sur les salaires réside à la fois dans les informations qu’il fournit au niveau national et dans sa capacité à faciliter des comparaisons internationales pertinentes. Les gouvernements s’appuient sur ce rapport pour suivre l’impact des récentes modifications de la politique fiscale dans leur propre pays ou à l’étranger sur les taux d’imposition, pour les comparer entre les différents types de ménages et niveaux de revenus, et pour évaluer l’incidence potentielle sur le revenu disponible et les incitations à travailler. Parallèlement, les citoyens et les entreprises peuvent utiliser ces mêmes informations pour comprendre comment ils pourraient être affectés par les réformes, ce qui permet un débat éclairé dans l’ensemble de la société.
Dans un monde où les préoccupations liées au coût de la vie persistent, où les finances publiques sont mises à rude épreuve et où les marchés du travail évoluent rapidement, il est essentiel de comprendre le fonctionnement des systèmes fiscaux et de les améliorer. Forte de plus de deux décennies d’analyse des Impôts sur les salaires, l’OCDE a acquis une solide expérience dans la fourniture de données factuelles pour une fiscalité du travail plus intelligente. Le rapport annuel est devenu indispensable pour comprendre comment la politique fiscale affecte les revenus des ménages et influence les tendances de l’emploi dans les pays de l’OCDE. Sa méthodologie cohérente et ses comparaisons entre pays fournissent aux décideurs les outils nécessaires pour soutenir une croissance inclusive, tout en donnant aux travailleurs et aux employeurs une vision plus claire de la manière dont leur rémunération est influencée par la politique fiscale et les tendances économiques générales.
Source: OCDE – Centre de politique et d’administration fiscales