La démocratie et l’économie de marché portent en elles une promesse d’équité et d’égalité des chances. Il est donc essentiel de comprendre comment les citoyens perçoivent le rôle qu’ont à jouer les institutions démocratiques et les acteurs du marché pour assurer à chacun les mêmes chances de réussite dans la vie et veiller à ce que soient élaborées et mises en œuvre des politiques adaptées.
De nouvelles données recueillies dans 27 pays de l’OCDE avec le soutien d’Amundi™ mettent en évidence une inquiétude généralisée quant au niveau d’inégalités économiques, et le sentiment d’une détérioration de l’égalité des chances dans la société. Ainsi, près de 80% des personnes interrogées estiment qu’il faut réduire les inégalités économiques ou qu’il faut faire plus pour assurer l’égalité des chances.
Il ne suffit pas de travailler dur pour réussir dans la vie
En majorité (60 % en moyenne), les répondants considèrent que le fait de travailler dur influe de manière cruciale ou très importante sur le statut sociale. Toutefois, parmi eux, seulement une personne sur cinq estime qu’il s’agit du seul facteur influençant la réussite.
Les facteurs socio-économiques, comme le fait d’être né dans le pays où l’on réside ou d’avoir des parents instruits, sont considérés comme des déterminants clés de la réussite par 43 % des répondants. De même, les caractéristiques individuelles, comme l’origine ethnique, le sexe ou la religion, sont jugées essentielles ou très importantes par un répondant sur quatre.
La grande majorité des personnes interrogées estiment que les facteurs indépendants de la volonté des individus sont tout aussi importants, voire plus, pour réussir dans la vie.
Les facteurs qui ne sont pas du ressort des individus sont considérés comme jouant un rôle plus importants dans les résultats négatifs que dans les résultats positifs. 80% des répondants estiment qu’avoir des revenus modestes est lié, au moins en partie, à un manque de chance, quand ils sont « seulement » 67% à penser que le fait d’avoir des revenus élevés est le fruit de la chance.
L’État ne peut, à lui seul, mettre un terme aux inégalités
Dans la quasi-totalité des pays considérés, la grande majorité des personnes interrogées pensent que c’est à la fois à l’État et au secteur privé qu’incombe la responsabilité de réduire les inégalités. À l’inverse, les avis sur le rôle que les individus fortunés et les syndicats doivent jouer divergent sensiblement d’un pays à l’autre.
Pour résorber les inégalités économiques, sept répondants sur dix sont favorables à l’action de différentes parties prenantes, plus de la moitié d’entre eux estimant que les acteurs publics et les acteurs privés ont un rôle déterminant à jouer dans la réduction des inégalités. Même si chacun a ses préférences quant aux moyens de réduire les inégalités, ces préférences ne s’excluent pas les unes les autres.
Les salaires et la formation sont des leviers essentiels
Si la plupart des personnes s’accordent sur le fait que les inégalités sont préoccupantes, les avis divergent quant aux solutions à adopter. Les analyses montrent que la préférence va aux actions qui influent directement sur les inégalités de marché, comme la mise en place d’un salaire minimum ou sa révision à la hausse (52% d’opinions favorables), ainsi qu’aux mesures axées sur l’égalité des chances, comme une plus grande égalité dans l’accès à l’éducation (46%). Moins de 40% des répondants seraient prêts à soutenir des mesures de redistributions. Par ailleurs, les deux tiers des répondants estiment que le secteur privé peut largement contribuer à résorber les inégalités de revenu et à améliorer l’égalité des chances en offrant aux travailleurs les moins bien rémunérés des salaires justes. En outre, plus de 40% d’entre eux estiment qu’il incombe au secteur privé de remédier aux inégalités salariales et de créer des emplois, et 30 % considèrent qu’il doit investir dans la formation de la main-d’œuvre.
La perception des inégalités diffère en fonction de l’âge
Des différences en fonction de l’âge se font clairement jour entre les répondants quant aux méthodes à employer pour réduire les inégalités. Par rapport à leurs homologues plus âgés (54 ans et plus), les répondants jeunes (moins de 25 ans) sont plus susceptibles de penser que les caractéristiques personnelles comme l’orientation sexuelle ou l’origine ethnique influent sur la réussite. Si les répondants les plus jeunes sont plus nombreux à estimer qu’aucun acteur ne devrait faire « énormément ou beaucoup » pour réduire les inégalités de revenu, ils attribuent généralement aux citoyens, aux autorités locales et aux ONG un niveau de responsabilité plus élevé que les répondants plus âgés. À l’inverse, les répondants plus âgés considèrent que le secteur privé et les individus fortunés doivent assumer une plus grande responsabilité. Lorsqu’il s’agit d’exprimer leur soutien en faveur d’une action concrète des pouvoirs publics, les répondants jeunes sont plutôt favorables à des mesures qui ciblent les groupes de population à faible et moyen revenu, tandis que les répondants plus âgés sont davantage favorables à une augmentation de la fiscalité sur les revenus élevés.
Source: OCDE – Observatoire sur la mobilité sociale et l’égalité des chances