Au centre des débats de la 108ème conférence internationale du travail, organisée par l’OIT: les questions liées à la justice sociale, la violence et le harcèlement dans le monde du travail. Les dirigeants, les travailleurs et les employeurs du monde entier plaident pour la justice sociale à la Conférence du centenaire de l’OIT.
Les dirigeants mondiaux ont tour à tour exprimé leur soutien au mandat de l’OIT pour la justice sociale. D’autres visites de haut niveau sont attendues au cours des derniers jours de la Conférence qui se déroule du 10 au 21 juin.
S’adressant aux délégués, le Premier ministre de la Jamaïque, Michel Holness , a déclaré: «La dimension humaine du monde du travail diminue quand l’automatisation englobe le facteur travail». Il a parlé d’un «engagement fondamental qui lie le passé au futur» et «qui impose aux gouvernements l’obligation morale et philosophique de veiller à ce que tous leurs citoyens prennent part au progrès et à la prospérité de leur pays». Le Premier ministre du Burkina Faso, Christophe Joseph Marie Dabire , a souligné que «s’interroger sur l’avenir du travail revient à s’interroger sur l’avenir de l’humanité… dont la majorité vit dans les pays du Sud et la moitié sur le continent africain. Il est impérieux d’élargir le champs du contrat social en intégrant dans les politiques publiques les mesures qui visent à prendre en compte à travers des cadres juridique toutes les formes de travail formelles ou informelles, visibles et invisibles.»
La Première ministre de la République de Serbie, Ana Brnabic , a dit aux délégués: «Il y a deux domaines dans lesquels nous devons investir pour préparer l’avenir qui est déjà une réalité: le premier, c’est l’éducation et le second, la créativité. Cette dernière va jouer un rôle crucial dans le nouveau monde créé par la Quatrième révolution industrielle, tout simplement parce qu’elle ne peut pas être sous-traitée, qu’elle ne peut pas être automatisée, qu’elle n’est pas concernée par la course au moins-disant … La créativité est une caractéristique fondamentale de l’homme.»
S’exprimant au nom du Groupe des travailleurs, la Secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale, Sharon Burrow , a parlé du «défi urgent de garantir un socle de dignité à tous les travailleurs», «qu’il nous appartient à tous de relever», a-t-elle ajouté. «Nous sommes, je le crains, au bord d’une période de colère. Elle vient du désespoir, d’un manque d’espoir et, alors que le contrat social continue de se déliter, l’enjeu consiste pour nous à réaffirmer, à développer et à renouveler le contrat social.»
Pour le Groupe des employeurs, Roberto Suarez Santos, Secrétaire général de l’Organisation internationale des employeurs a rappelé aux délégués que: «L’avenir nous offre plus de possibilités que jamais auparavant. Des millions de travailleurs, d’individus et d’entreprises auront un accès inédit à l’éducation, aux compétences et aux relations d’affaires. Si nous maximisons les bénéfices de ces nouvelles opportunités, davantage de personnes encore pourront sortir de la pauvreté. Nous ne devons pas freiner l’avenir et apporter des réponses nourries par la peur. Soyez conscients qu’en bridant l’esprit d’entreprise, vous ne porterez pas seulement préjudice aux futurs emplois mais également à la créativité, à l’innovation et à la prospérité.»
La CIT de cette année s’efforce de répondre aux défis qui naissent des profondes transformations en cours dans le monde du travail; elle pourrait adopter une importante Déclaration du centenaire de l’OIT, portant sur une approche de l’avenir du travail centrée sur l’humain. Plus de 5 700 délégués – représentant les gouvernements, les travailleurs et les employeurs – discuteront aussi d’une éventuelle norme sur la prévention de la violence et du harcèlement dans le monde du travail.
Source: Organisation Internationale du Travail (OIT) – CIT