Le coût salarial et la pénurie de main d’oeuvre ne freinent pas (totalement) les projets d’embauche des entreprises belges.

Malgré les frais salariaux élevés et la situation économique incertaine, les entreprises belges se disent positives en matière de personnel pour le reste l’année. 7 entreprises sur 10 prévoient d’ailleurs d’embaucher des travailleurs supplémentaires. Seules 26 % d’entre elles s’attendent également à devoir licencier du personnel. La pénurie de main-d’œuvre constitue un obstacle aux ambitions en matière de recrutement : trois entreprises sur quatre se trouvent confrontées à des postes en pénurie qu’elles peinent à pourvoir.

Plus d’embauches que de licenciements

La crise de l’énergie et l’inflation record ont frappé notre économie de plein fouet l’année dernière, mais notre pays a su éviter de justesse la récession apparue au début de cette année. Les entreprises se montrent donc optimistes en matière de recrutement pour le reste de l’année 2023. 74 % des employeurs belges ne s’attendent pas à devoir licencier du personnel cette année. Sept entreprises sur dix (69 %) comptent en outre embaucher de nouveaux collaborateurs en 2023. Cette situation est d’autant plus étonnante que les frais salariaux ont fortement augmenté au début de cette année en raison de l’indexation automatique des salaires.

Trois entreprises sur quatre sont confrontées à des postes en pénurie

La pénurie de main-d’œuvre – obstacle significatif au recrutement – constituera un véritable défi cette année. Trois entreprises sur quatre peinent en effet à pourvoir certains postes en pénurie. Seul un quart (23 %) d’entre elles n’est pas confronté à ce phénomène. 17 % estiment que même plus du quart des postes au sein de leur entreprise sont des métiers en pénurie, et 26 % parlent d’un pourcentage allant de 10 % à 25 %. Les secteurs des soins de santé, de la culture et du non marchand semblent davantage touchés par ce problème.

La charge de travail et la rémunération sont les principaux obstacles à la rétention du personnel

Autre observation frappante : seules 30 % des entreprises sont convaincues que leurs meilleurs travailleurs leur resteront fidèles en 2023. La charge de travail élevée (32 %), le manque de perspectives en termes de rémunération (32 %) et les possibilités d’évolution (18 %) sont les principales raisons pour lesquelles les salariés quitteraient leur entreprise, selon les dirigeants d’entreprise.

La réduction des frais salariaux

La forte augmentation des frais salariaux met les entreprises sous pression. La moitié d’entre elles (51 %) déploient déjà des efforts spécifiques pour réduire les frais salariaux au sein de leur organisation. En 2023, les employeurs pensent à opter pour les solutions suivantes pour y parvenir : ne pas concéder d’augmentation ou la revoir à la baisse (26 %), accorder un congé parental et un crédit-temps (18 %), accorder plus de congés sans solde (18 %) ou encourager le travail à temps partiel (13 %).
La « création de carrières durables »

Michaël Zahlen, senior consultant chez Acerta Consult, indique : « La situation tendue sur le marché de l’emploi constitue un défi en matière de recrutement et de rétention du personnel. Se contenter obstinément de rechercher la perle rare est une pratique révolue. Les entreprises se concentrent de plus en plus sur la formation et le développement des candidats et des collaborateurs actuels, et les nouvelles expériences peuvent également jouer un rôle à cet égard. Les nouvelles possibilités de formation ou d’évolution sont souvent l’une des raisons qui poussent un travailleur à changer d’employeur. Pour rester compétitives, les entreprises doivent s’efforcer de mettre en place des carrières durables. Il s’agit de parcours de carrière caractérisés par une rémunération correcte à la base et une attention portée au bien-être, aux possibilités d’évolution, à la sécurité pour l’avenir et à l’épanouissement professionnel. Il est préférable que les travailleurs soient accompagnés de manière proactive dans les rôles dans lesquels ils souhaitent se voir évoluer, ainsi que dans ceux qui peuvent être déployés de manière générique. Une combinaison de facteurs de motivation est nécessaire pour empêcher les collaborateurs qui ont des opportunités sur notre marché de l’emploi tendu d’être tentés par le job-hopping. »

 

Source: les données sont issues de l’enquête biennale qu’ACERTA fait réaliser par le bureau d’enquête Indiville auprès d’un échantillon représentatif composé de 500 employeurs. L’enquête a été menée entre le 12 et le 23 janvier 2023. Elle est le pendant de l’autre enquête biennale d’ACERTA réalisée auprès des travailleurs.

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