Les demandeurs d’emploi et les personnes actives ne sont pas traitées de façon identique par les recruteurs.

Les personnes sans emploi ont moins de chances d’être invitées pour un entretien d’embauche que celles qui occupent déjà un emploi. Plus de 4 demandeurs d’emploi sur 10 ne sont généralement pas invités à un premier entretien, contre 11 % parmi les personnes actives. Autre constat : près de la moitié des demandeurs d’emploi (47,8 %) ne reçoivent souvent aucun retour après avoir posé leur candidature, contrairement aux travailleurs, chez qui ce pourcentage s’élève à 17,4 %.

C’est ce qu’il ressort d’une enquête de grande envergure menée auprès de 3000 Belges par l’entreprise de services RH Acerta en collaboration avec StepStone. Autre fait des plus intéressants : près de la moitié des demandeurs d’emploi considèrent l’expérience professionnelle comme l’atout le plus important sur le marché de l’emploi, alors que les employeurs s’intéressent aujourd’hui plutôt aux compétences, à l’attitude et à l’adéquation avec leur équipe.

Après la fin des examens, nombreux sont les jeunes diplômés qui sont propulsés sur le marché de l’emploi, un marché qui est aujourd’hui particulièrement tendu et où la guerre des talents fait rage. Cela semble donc être le moment idéal pour celles et ceux qui souhaitent poser leur candidature. Mais est-ce vraiment le cas ? Acerta et StepStone ont interrogé 2500 Belges actifs et un peu plus de 500 demandeurs d’emploi pour tenter de découvrir si le fait d’avoir déjà un emploi améliorait les chances d’en décrocher un nouveau.

Qu’est-il ressorti de cette étude ? 43,7 % des demandeurs d’emploi interrogés ont indiqué qu’ils n’étaient généralement pas invités à se rendre à un premier entretien après l’envoi de leur CV et de leur lettre de motivation. Parmi les Belges occupant déjà un poste ailleurs, seuls 11,2 % partagent ce même constat. En outre, 47,8 % des demandeurs d’emploi affirment ne pas recevoir de retour après avoir posé leur candidature. Chez les Belges actifs, ce pourcentage est beaucoup plus faible : 17,4 %. 36,2 % des demandeurs d’emploi s’entendent par ailleurs dire qu’ils ne possèdent pas l’expérience ou le diplôme requis pour le poste, contre uniquement 20,9 % pour les travailleurs actifs.

Actuellement, 79,1 % des demandeurs d’emploi considèrent que la recherche d’un emploi est « difficile », voire « très difficile », tandis que 34 % des travailleurs qui postulent activement ou qui sont ouverts à d’autres offres d’emploi ne rencontrent pas de difficultés ou d’obstacles lorsqu’ils postulent.

Maria Ferritto, experte RH chez Acerta Consult, explique : « Près de la moitié des demandeurs d’emploi, en moyenne, ne reçoit aucun retour après avoir postulé. Il s’agit là d’une occasion manquée pour les employeurs. En effet, même si un candidat n’est pas jugé apte à occuper le poste, rester en contact avec lui peut s’avérer très utile pour les entreprises. Si le demandeur d’emploi vit une expérience positive lors de sa candidature, il ou elle parlera aussi positivement de l’entreprise. Donner un feed-back utile au candidat est dès lors crucial. Il ou elle pourra ainsi progresser sur le marché de l’emploi et tout le monde en ressortira gagnant. »

Les demandeurs d’emploi estiment à tort que l’expérience professionnelle est l’atout le plus important

Autre tendance qui ressort de l’enquête : les demandeurs d’emploi pensent que l’expérience professionnelle (48,4 %) est l’atout le plus important pour trouver du travail, suivie de la motivation et de l’attitude (28,5 %), puis de la formation et du diplôme (13,5 %). Une enquête menée par Acerta auprès des employeurs indique toutefois que les employeurs recrutent principalement sur la base des compétences (84 %) et de l’attitude ou de l’éthique au travail (78 %). L’expérience professionnelle n’arrive qu’en cinquième position parmi les critères d’embauche les plus importants.

Maria Ferritto poursuit : « Les diplômes et l’expérience professionnelle restent évidemment essentiels, y compris en cas de tensions sur le marché de l’emploi, mais ils ne sont pas en tête de liste. Un candidat intéressant est justement quelqu’un qui pourra représenter beaucoup aux yeux d’une entreprise à l’avenir. En l’occurrence, ce sont les compétences et le potentiel de cette personne qui deviennent intéressants. Pour favoriser les carrières durables, les entreprises doivent s’intéresser à la marge de progression d’un candidat. Une personne qui maîtrise déjà le travail à 100 % au moment de son embauche ne pourra plus évoluer dans cet emploi ou ce poste et sera donc susceptible de rester moins longtemps au sein de l’entreprise. Ce candidat pourra néanmoins se voir octroyer un autre poste. Il est donc important de mesurer soigneusement les ambitions du candidat au cours du processus de recrutement et de voir comment le poste peut être adapté, dans la mesure du possible, à lui. Lors du recrutement, les entreprises devraient viser un rapport de 60-40 entre les tâches déjà maîtrisées par le candidat et les compétences qu’il peut encore acquérir. Les entreprises devraient également faire preuve de cette même ouverture d’esprit à l’égard des étudiants qui entreront bientôt sur le marché de l’emploi pendant et après l’été, car eux aussi s’attendent à poursuivre leur apprentissage et à développer leurs compétences. »

Profils en ligne

Enfin, l’enquête révèle que les demandeurs d’emploi peuvent encore améliorer leurs chances de trouver du travail. 22 % des demandeurs d’emploi affirment par exemple ne pas reprendre contact avec l’employeur s’ils n’obtiennent pas de réponse de sa part après avoir posé leur candidature. 24,8 % peinent à obtenir des informations supplémentaires sur l’organisation, l’offre ou le poste à pourvoir. En outre, 19,1 % ne possèdent aucun profil en ligne sur une plateforme d’offres d’emploi. La plupart effectuent d’ailleurs leurs recherches uniquement sur les canaux obligatoires du VDAD, du Forem ou d’Actiris. Enfin, les demandeurs d’emploi ne tirent pas encore suffisamment parti de leur propre réseau, des sites web d’emplois et des salons de l’emploi.

Olivier Stroobant, Managing Director Stepstone Belgique conclut : « Il est important de faciliter la prise de contact autant que possible. Les candidats doivent en effet pouvoir appeler ou prendre contact via e-mail ou les réseaux sociaux pour demander plus d’informations, sans que cela soit étiqueté directement comme une candidature. Les coordonnées des personnes à contacter pour en savoir plus doivent figurer en évidence sur chaque offre d’emploi. »

 

Source: d’une part, les données sont issues de l’enquête annuelle « Talent Pulse » réalisée par ACERTA en collaboration avec StepStone. Cette enquête a été déployée pour la quatorzième fois en mars 2023 et a touché plus de 2500 travailleurs (dont 90 % sous contrat à durée indéterminée et 90 % d’employés) et plus de 500 demandeurs d’emploi. D’autre part, les données sont issues de l’enquête biennale qu’ACERTA fait réaliser par le bureau d’enquête Indiville auprès d’un échantillon représentatif de 500 employeurs. Cette enquête s’est déroulée entre le 12 et le 23 janvier 2023. Elle est le pendant de l’autre enquête biennale d’ACERTA auprès des travailleurs.

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