Au quotidien, l’absentéisme pour cause de maladie est synonyme de forte pression sur les collègues et rend le respect des plannings difficile. Dans leur recherche de solutions, les organisations se heurtent surtout à trois obstacles : trouver rapidement un remplaçant, éviter la surcharge des équipes et former les intérimaires.
L’étude menée par SD Worx Jobs auprès de 200 organisations des secteurs de l’industrie, de l’alimentation et de la logistique entre avril et juin 2025 met en lumière les points de tension sur le terrain. Les résultats ont été comparés aux chiffres effectifs d’absentéisme de 200.000 collaborateurs issus de 3.000 entreprises de ces secteurs.
Les absences de courte durée ne sont pas les seules à poser un problème
L’enquête révèle que deux organisations sur trois (65 %) dans l’industrie, l’agroalimentaire ou la logistique ressentent les effets de l’absentéisme sur le lieu de travail. Les absences de courte durée (moins d’un mois) sont perçues comme le plus grand défi : plus de la moitié (51%) le mentionne. Un quart (24%) trouve que c’est la combinaison des absences de courte, moyenne et longue durée (plus d’un an) qui pose le plus de difficultés. Pour 13%, ce sont les absences moyennes (entre un mois et un an) qui constituent le principal défi, tandis que 7% pointent les absences de longue durée comme la principale source de souci. Dans le secteur logistique, les absences longues sont plus fréquemment citées (18 %), souvent combinées à des absences courtes ou moyennes (27%). Dans le secteur alimentaire, 15 % des entreprises désignent les absences moyennes (1 mois à 1 an) comme la plus grande difficulté à gérer.
Mesures actuellement appliquées
Voici les principales mesures prises pour gérer les absences maladie :
- 7 entreprises sur 10 répartissent le travail supplémentaire entre les collègues
- 35% autorisent les heures supplémentaires si nécessaire
- Un tiers redistribue les tâches entre différents départements (31%)
- Quatre sur dix font appel à des intérimaires (39%)
Cependant, ces solutions ne suffisent pas toujours. En effet, une organisation sur cinq réduit temporairement la production (20% dans l’industrie et 18% dans l’agroalimentaire). À noter également que 6% n’ont pas d’approche structurée pour gérer les absences.
« Cette étude se concentre sur l’effet de l’absentéisme sur le terrain et comment les organisations y font face en pratique. Les plus petites structures répartissent davantage le travail entre collègues, tandis que les grandes entreprises prennent plus souvent plusieurs mesures, comme les heures supplémentaires et le recours à du personnel temporaire. Parfois, cela ne suffit pas et il faut réduire la production. Le top 3 des problèmes reflète cela : une pression accrue sur les collègues (74%), des difficultés à respecter la planification (58%) et un sous-effectif (44%) », explique Patsy Farrazijn, porte-parole de SD Worx Jobs.
Plus de jours de maladie, effet immédiat sur le terrain
Patsy Farrazijn, porte-parole de SD Worx Jobs ajoute : « Les chiffres sont clairs: ces trois secteurs perdent plus de 10 % de jours de travail. De plus, chaque changement se fait ressentir. Cette étude confirme par exemple que l’augmentation de l’absentéisme de longue durée (plus d’un an) dans la logistique a un impact immédiat, tout comme la hausse de l’absentéisme de durée moyenne dans la production alimentaire. »
Les chiffres
D’après les chiffres d’absentéisme de SD Worx pour 200 000 travailleurs dans 3 000 organisations de ces trois secteurs en 2024, la logistique perd le plus de jours à cause des absences de courte durée (4,54%). Cela s’ajoute à la perte de jours due aux absences de durée moyenne et longue. En termes relatifs, l’absentéisme de plus d’un an a le plus augmenté, soit de 10% (jusqu’à 3,24%), suivi par l’absentéisme de durée moyenne avec une hausse de 6% (jusqu’à 4,01%). La perte de jours en 2024 atteint presque 12% (11,79%) dans la logistique. Dans l’agroalimentaire, 11% des jours sont perdus pour cause de maladie. Là, l’absentéisme de durée moyenne a le plus augmenté l’an dernier (relativement +6% à 3,34%). Le secteur alimentaire enregistre la plus forte perte de jours due à l’absentéisme de longue durée (4,24%).
Dans la logistique, moins d’un travailleur sur quatre (24%) n’a pas été absent un seul jour pour maladie en 2024. Plus de sept travailleurs sur dix (72%) dans la logistique ont été absents au moins un jour de courte durée. Chez les ouvriers de la logistique, cela représente en moyenne 22 jours d’absence par an (courte + moyenne durée). Les jeunes (-30 ans) sont les plus souvent absents pour de courtes durées. Dans l’agroalimentaire, près d’un sur trois (29%) n’a pas été absent ; c’est similaire dans l’industrie (30%). Près de 66% ont été absents au moins un jour de courte durée dans l’agroalimentaire et l’industrie. Les ouvriers de ces secteurs enregistrent en moyenne 17 jours d’absence pour maladie par an.
Dans l’industrie, l’absentéisme de courte durée représente 3,19% de la perte de jours. L’absentéisme de durée moyenne entraîne une perte de 2,83% de jours ouvrés. L’absentéisme de longue durée en 2024 s’élève à 3,50%, soit la plus forte augmentation relative (+6%).
Où la production, l’industrie et la logistique rencontrent-elles le plus de difficultés ?
Les organisations prennent des mesures pour compenser les absences. Pourtant, tout ne se passe pas sans accroc. Les principaux problèmes sont :
- Difficulté à trouver des remplaçants (63%)
- Surcharge de l’équipe (56%)
- Formation chronophage des intérimaires (46%)
- Manque de visibilité sur la capacité et la planification (22%)
- Pas de budget pour du personnel supplémentaire (18%)
- Manque de politique claire (8%)
- Autres problèmes (8%) : recours à des étudiants ou freelances, replanification du travail, surcharge pour le dirigeant lui-même
Source: SD Worx