En 2023, le pourcentage de licenciements a augmenté en Belgique, tandis que les départs volontaires ont diminué. Dans l’ensemble, les départs de travailleurs sont restés stables à 17,6%. Cependant, une augmentation de 18,6% des résiliations de contrats à l’initiative de l’employeur a été observée (passant de 4,5% à 5,4%) en comparaison à 2022, et ce principalement à Bruxelles et en Wallonie. En revanche, les départs volontaires ont diminué de 10,8% (passant de 12,3% à 11%).
Seule la Wallonie affiche des pourcentages stables. Dans les PME, un travailleur sur quatre (25,7%) a quitté son employeur en 2023. Les secteurs de la construction et de l’Horeca font partie des secteurs ayant un taux de départs élevé. « Après une année 2022 particulière, une correction a eu lieu l’année dernière en termes de départs volontaires et involontaires », déclare Michèle Thanh Van Tran de Securex.
À la suite de la crise du coronavirus, le taux total des départs des travailleurs avec un contrat à durée indéterminée dans les entreprises belges avait atteint un pic de 17,9% en 2022. Cela s’explique principalement par la résiliation volontaire des contrats à durée indéterminée par les travailleurs, qui, depuis 2020, était en hausse.
Avec 17,6% en 2023, les départs sur le marché du travail belge sont restés stables, mais toujours à un niveau élevé. L’évolution la plus marquante concerne les raisons des départs, où l’on constate que le pic des départs volontaires semble avoir été dépassé. Parallèlement, les départs involontaires, où l’employeur met fin au contrat, ont connu une augmentation l’année dernière. Le flux total de départs est l’ensemble des départs volontaires du travailleur, des départs à l’initiative de l’employeur, et d’une partie des travailleurs quittant le marché du travail pour cause de retraite ou de décès.
Plus de licenciements que pendant la pandémie
Les départs involontaires ont atteint leur niveau le plus bas en 2022, lorsque seuls 4,5% des travailleurs avec un contrat à durée indéterminée ont été licenciés. L’année dernière, les départs involontaires ont atteint 5,4% (+18,8%), un niveau similaire à celui de l’année 2020 (5,2%). Bruxelles a connu le plus grand pourcentage de licenciements en 2023 (6,4%), suivie de près par la Wallonie (6,2%). En Flandre, les départs involontaires ont été plus faibles avec 4,8%.
En 2022, 12,3% des travailleurs avec un contrat à durée indéterminée ont volontairement quitté leur employeur. En 2023, ce chiffre a fortement diminué pour atteindre 11 % (-10,8%). Cette baisse s’est surtout produite en Flandre (-13,5%) et à Bruxelles (-12,5%). En Wallonie, les départs volontaires sont restés stables.
L’augmentation des licenciements est due à la forte hausse du pourcentage de ruptures de contrat. Dans ce cas, le travailleur est licencié, reçoit une indemnité de licenciement et n’est plus tenu de respecter un délai de préavis.
Michèle Thanh Van Tran, Senior Legal Consultant chez Securex : « Bien que la guerre des talents soit toujours d’actualité et que les postes vacants soient difficiles à pourvoir, la réalité économique affecte également les employeurs, et en particulier les PME qui disposent de moins de marge de manœuvre que les grandes entreprises pour garder leur personnel en attendant une reprise de la conjoncture. »
Les petites entreprises peinent à garder leur personnel
Pour les petites entreprises de moins de 10 travailleurs, les départs restent stables, mais toujours élevés. En 2023, 25,7% des travailleurs ont vu leur contrat à durée indéterminée résilier. Parmi ceux-ci, 8,9% étaient des départs involontaires et 16,8% des départs volontaires. Dans les entreprises d’au moins 100 travailleurs, il y a eu 3,8% de départs involontaires et 8% de départs volontaires l’année dernière.
Les secteurs de la construction et de l’Horeca comptent de nombreuses petites entreprises qui enregistrent beaucoup de départs, avec respectivement 22,2% et 40,1%. En 2023, 14,2% des travailleurs avec un contrat à durée indéterminée ont volontairement quitté leur emploi dans les entreprises de construction, et 6,3% ont été licenciés. Dans l’Horeca, ces chiffres étaient respectivement de 28,48% et de 10,86% pour les collaborateurs avec un contrat à durée indéterminée.
Michèle Thanh Van Tran: « Les petites entreprises constituent l’essentiel de notre économie et disposent de moins de marge de manœuvre pour absorber les chocs économiques. Elles sont donc plus susceptibles d’être contraintes de prendre des décisions plus radicales, telles que des licenciements. Dans le secteur de la construction, la hausse des prix des matières premières continue d’exercer une pression sur les employeurs. L’Horeca connaît toujours un taux de rotation du personnel plus élevé. Les flexi-jobs peuvent offrir une solution logique pour faire face à cela. »
Source: Securex – Cette étude basée sur le portefeuille de clients de Securex a été réalisée à partir d’un échantillon représentatif de 66.076 travailleurs employés en 2023 dans le secteur privé. L’échantillon reflète le marché du travail belge en termes de statut, de sexe, d’âge, de régime de travail, de région et de taille des entreprises comptant jusqu’à 1 000 travailleurs. Nous avons exclu les groupes suivants : intérimaires, étudiants en vacances, indépendants, travailleurs temporaires et retraités. À partir de cet échantillon représentatif, nous avons sélectionné les travailleurs qui avaient un contrat à durée indéterminée au cours de l’année civile 2023. Pour 2023, il s’agit d’un groupe de 56.927 travailleurs employés par 10.072 employeurs. Le flux total de départs est l’ensemble des départs volontaires du travailleur, des départs à l’initiative de l’employeur, et d’une partie des travailleurs quittant le marché du travail pour cause de retraite ou de décès.