Vigeo Eiris passe en revue les engagements et les dispositifs mis en place par les entreprises cotées, pour assurer l’effectivité du dialogue social. Ce thème reste un parmi les moins développés dans les récits et les indicateurs publiés par les entreprises au sujet de leurs démarches de responsabilité sociale. Cette étude est extraite de la notation par Vigeo Eiris de plus de 2 400 entreprises cotées appartenant à 40 secteurs et opérant dans 63 pays (période 2016 – 2017).
Les entreprises ont été évaluées sur la visibilité et le portage de leurs engagements, sur la diversité des thèmes et le niveau du dialogue avec les représentants des salariés, la dynamique des relations avec les instances représentatives des salariés, les moyens qui leurs sont alloués pour exercer leurs missions, ainsi que sur la capacité des équipes dirigeantes à améliorer la qualité et l’étendue de l’information des partenaires sociaux et à développer la concertation et la négociation collective.
Principaux constats :
• Bien que consacré par les normes internationales de l’OIT et au cœur des recommandations des Objectifs de Développement durable (ODD) des Nations Unies pour 2030, le dialogue social demeure un ‘angle mort’ de la responsabilité sociale des entreprises. Le score moyen mondial alloué par Vigeo Eris aux entreprises est de 25 sur une échelle de 0 à 100.
• Seules 4% des entreprises sous revue s’engagent de façon visible (en appui sur des documents écrits et publics) à mener un dialogue social avec les représentants des salariés ; ce résultats est strictement identique à celui observé sur la période 2014-2015. A l’inverse, 62% des entreprises évaluées n’affichent aucun engagement à ce sujet alors même qu’elles communiquent sur leurs objectifs et leurs indicateurs en matière de qualité de relations avec leurs clients, leurs actionnaires ou en matière de protection de l’environnement.
• Les entreprises cotées en Europe sont celles qui rendent le plus et le mieux compte de leurs pratiques de dialogue social, mais leurs scores restent relativement limités sur ce critère (38/100). Leurs homologues cotées en Asie obtiennent un score moyen de 19/100, les nord-américaines un score de 17/100 et celles cotées sur les marchés émergents obtiennent un score de 26/100.
• Les sujets les plus souvent abordés dans le cadre de la négociation collective sont la rémunération (72% des sociétés cotées en Europe, 41% en Amérique du Nord, 28% en Asie Pacifique, 14% sur les marchés émergents), les conditions de santé et de sécurité (70% des sociétés cotées en Europe, 39% en Amérique du Nord, 25% en Asie Pacifique, 14% sur les marchés émergents), et le temps de travail (64% des sociétés cotées en Europe, 36% en Amérique du Nord, 23% en Asie Pacifique, 9% sur les marchés émergents).
• Seule une minorité d’entreprises compte la présence d’administrateurs salariés au sein de son conseil d’administration. C’est le cas pour 5% des entreprises cotées en Europe, avec des disparités entre les pays, contre 3% des entreprises cotées en Amérique du Nord et seulement 1% en Asie Pacifique.
• Compte tenu des évolutions technologiques liées au développement croissant de la numérisation et de l’intelligence artificielle, mais également de l’apparition de risques émergents comme l’usage peu réglementé des nanotechnologies, il deviendra essentiel de redonner son sens au dialogue social et au contrat collectif de travail sur des sujets tels que le droit à la déconnexion ou l’adaptation des conditions de travail liées à la robotisation des tâches, pour appréhender au mieux ces nouveaux enjeux.
Source : Vigeo Eiris