Mercredi soir, le Parlement wallon a rejeté, majorité contre opposition, une proposition de décret qui aurait autorisé des « contrôles mystère » de l’inspection wallonne auprès des employeurs. Concrètement, il s’agit de vérifier qu’ils ne pratiquent pas de discrimination à l’embauche, en envoyant de faux CV ou en passant des appels téléphoniques bidon.
L’UCM, qui avait été auditionnée sur le sujet, se réjouit du rejet du texte. « Menacer de piéger les employeurs n’est pas un moyen efficace pour promouvoir la diversité en entreprise. Le bon sens l’a emporté sur l’effet de communication. »
Le but du projet de décret déposé par plusieurs parlementaires wallons de l’opposition était, comme à Bruxelles depuis le 1er janvier, et au fédéral depuis ce 1er avril, de lutter contre les discriminations à l’embauche par l’envoi de faux CV ou des appels téléphoniques sous une fausse identité. L’objectif est de contrôler, à leur insu, les réponses et réactions des employeurs (et de leurs salariés). Cette technique, proche de la provocation, est une pratique unique en Europe.
Pour l’UCM, c’est une mauvaise approche du problème. Elle a pu exposer ses arguments aux parlementaires. « Faire usage de faux et de dissimulation dans une matière aussi complexe et sensible est dangereux. Le risque de subjectivité des contrôleurs est grand. Le procédé est lourd administrativement et juridiquement, pour un impact très limité, voire négatif. La discrimination est l’exception dans les PME et les rares faits relevés, déjà punissables, ne justifient pas une stigmatisation de l’ensemble des employeurs. Enfin, un contrôle fédéral est possible sur l’ensemble du territoire belge depuis le 1er avril sur base d’indices sérieux de discrimination. Rajouter une couche de législation wallonne n’est pas utile. »
Ces arguments ont porté puisque les députés de la majorité MR-CDH ont rejeté le texte. « Le bon sens l’a emporté sur l’émotion. Pour l’UCM, éviter les discriminations à l’embauche se fait par un travail de conviction. Durant toute cette année, les organisations représentatives des employeurs, fédérales et régionales, mènent d’ailleurs une action positive auprès de leurs membres pour la diversité en entreprise. »
Source : UCM