15 % des travailleurs actifs dans les entreprises de notre pays n’ont pas la nationalité belge. Ces cinq dernières années, la part de non-Belges sur notre marché de l’emploi a augmenté d’un peu plus d’un cinquième. Les travailleurs de nationalité marocaine (8,9 %), française (7,8 %) et néerlandaise (7,6 %) constituent la plus grande proportion de non-Belges dans notre économie. On constate également une augmentation frappante du nombre de Roumains (+42,6 %) et de Bulgares (+57,9 %) au cours des cinq dernières années.
« Il s’agit d’une évolution logique et positive, surtout compte tenu de la pénurie actuelle sur le marché de l’emploi, mais plus de diversité de nationalités n’implique pas automatiquement la création d’un environnement de travail plus inclusif », indique Acerta.
Les non-Belges sont chaque année plus nombreux à occuper une fonction de salarié dans notre pays. Fin 2021, 15 travailleurs sur 100 n’étaient pas belges, tel qu’il ressort des chiffres de l’entreprise de services RH Acerta récoltés auprès d’environ 28.500 entreprises. La part de non-Belges sur notre marché de l’emploi a augmenté d’un peu plus d’un cinquième ces cinq dernières années (+22,8 %).
Surtout des Français et des Néerlandais, avec une hausse notable de Roumains et de Bulgares
Les 14,8% de non-Belges sont composés de 6,8 % de travailleurs originaires de l’UE et de 8,1 % de travailleurs hors Union européenne. Parmi les citoyens européens étrangers qui travaillent ici, la plupart viennent de France, des Pays-Bas, de Roumanie et de Pologne. Parmi les citoyens non européens, on rencontre surtout des travailleurs au passeport marocain ou turc dans la vie active belge.
Quelques nationalités ont remarquablement augmenté sur notre marché de l’emploi au cours des cinq dernières années. Les Roumains (+42,6 %) et les Bulgares (+57,9 %) se distinguent particulièrement. La part des Afghans (+57,9 %), des Brésiliens (+56,4 %) et des Iraniens (+29,8 %) a également connu une forte hausse, mais chacune de ces nationalités ne représente qu’un très faible pourcentage de la part totale de non-Belges présents dans notre économie.
Dans le cadre de la guerre en Ukraine, Acerta a également identifié le nombre de travailleurs russes et ukrainiens dans notre pays. La Russie complète le top 5 des travailleurs originaires de pays hors UE : 1,5 % des travailleurs non européens sur notre marché de l’emploi sont russes. 0,6 % des employés non européens ont un passeport ukrainien.
La plupart des non-Belges travaillent dans les secteurs de l’alimentaire et du transport-logistique
La hausse de la part des non-Belges sur le marché de l’emploi se produit dans presque tous les secteurs, mais la proportion varie selon les secteurs et la croissance n’est pas la même partout.
Le transport et la logistique (32 %), l’industrie alimentaire (25,4 %) et l’horeca (19,3 %) emploient par exemple plus de non-Belges que la moyenne.
En revanche, le commerce de détail (9,5 %), les soins de santé (8,3 %) et la chimie (5,8 %) comptent parmi les secteurs qui emploient nettement moins de non-Belges que la moyenne.
La construction (16,8 %), les employés de la commission paritaire 200 (12,2 %) et l’industrie métallurgique (11,2 %) approchent le rapport moyen.
La diversité ne porte ses fruits qu’en étant associée à l’inclusion
Selon Acerta, la hausse des travailleurs de nationalité différente sur notre marché de l’emploi constitue une évolution logique, compte tenu de la migration. La pénurie de main-d’œuvre amène également les entreprises à regarder au-delà des frontières de leurs pays pour recruter du personnel.
Laura Couchard, experte d’Acerta Consult, explique : « La pénurie sur le marché de l’emploi représente une raison parmi d’autres de recruter le plus largement possible, mais elle ne doit pas être la seule. Le besoin de se faire le reflet de la société constitue une tendance actuellement présente chez de nombreuses entreprises. Si lepersonnel reflète mieux la population actuelle, la reconnaissance, l’accessibilité et le soutien de l’organisation en seront renforcés. En outre, la diversité contribue à une plus grande capacité d’innovation et de créativité. On envisage les solutions sous des angles différents, ce qui permet de créer de nouveaux produits et services, et d’améliorer ceux qui existent déjà. Autre avantage : la diversité sur le lieu de travail améliore également la position concurrentielle de l’entreprise, car elle permet de mieux identifier les besoins et les attentes des clients et d’y répondre. Enfin, la diversité crée une culture d’entreprise ouverte et flexible, ce qui rend le travail plus agréable. Ce n’est que si l’organisation mise également sur l’inclusion que tout le monde sera gagnant. Si la diversité est une question de mixité, l’inclusion porte sur l’intégration de tous. Créer des liens dans un environnement où chacun peut être lui-même et laisser le talent s’exprimer ».
Source: les données recueillies sont basées sur les données réelles d’un ensemble de 260 000 travailleurs en service auprès de plus de 28 500 employeurs du secteur privé, dont environ 27 700 PME et un peu plus de 800 grandes entreprises. Il s’agit de travailleurs – des personnes liées par un contrat de travail – en Belgique qui n’ont pas la nationalité belge.