Été 2025. Le moment idéal pour se déconnecter. Pour recharger les batteries. Pour prendre, parfois, le temps de la réflexion grâce au ralentissement du volume global des activités. Allez, arrêtez de rêver. Ce n’est plus la réalité du marché du travail. Nos rythmes ont changé. Ce n’est clairement pas le moment de ranger les dossiers et de se caler les rendez-vous importants pour la rentrée de septembre. Il y a bien des défis immédiats à relever et ceux-ci ne peuvent pas attendre.
Nous prenons désormais plusieurs temps de pause tout au long de l’année. Et les plus privilégiés parmi nous partent d’ailleurs en vacances 3 ou 4 fois par an. Rien à dire sur le sujet. Par contre, cela nous donne l’occasion de partager un petit message d’été général à celles et ceux qui pensent notre économie va entrer en léthargie pour les 9 prochaines semaines. Ce ne sera pas le cas. A bon entendeur…
Timing adéquat pour clarifier les incertitudes administratives…
Nous nous engageons dans un rush réglementaire quasi certain jusqu’au 21 juillet. Chaque année, à l’aube des vacances parlementaires, les cabinets politiques profitent des vacances et de l’apathie des partenaires sociaux pour finaliser et voter une série de dispositions qui modifient le marché du travail. C’est un rituel qui ne choque plus personne. Le sort des publics menacés d’exclusion du chômage, des retraités et candidats à une pension anticipée, des bénéficiaires de congés thématiques sera réglé cet été. On ne va quand-même pas protester de manière véhémente puisque les organisations syndicales – dont la capacité de mobilisation s’éteint gentiment – sont à la plage. Tranquille.
La gestion continue des cycles business et des énergies
L’été qui commence est aussi une période pendant laquelle les équipes sont soumises à rude épreuve. L’activité ne s’arrête pas, mais les équipes sont amputées d’une part de leur effectif. La répartition d’une charge de travail constante doit s’opérer sur celles et ceux qui restent au poste. Chacun son tour donc, nos collaborateurs sont confronté.e.s à la reprise / remise des dossiers de leurs collègues.
En fait, la période illustre assez bien la façon dont les rythmes de travail ont changé au fil des années. Ce n’est ni un sprint, ni un marathon. Juste une succession de marches (pas besoin de se précipiter en effet!), tantôt forcées, tantôt paisibles. Et cet enchaînement nous demande d’améliorer sans cesse notre capacité à alterner les temps forts et les temps faibles. Pas question donc de s’arrêter par les beaux jours sont là. Au contraire… Il y aura sans doute des phases de repos, précédées d’une préparation à l’arrache de nos absencs et suivies inévitablement d’un retour douloureux pour se remettre à jour.
Le constat récurrent des inégalités
Enfin, et ce qui suit résonne peut-être davantage encore dans le contexte de conflit généralisé qui nous entoure, les deux mois qui s’annoncent – et la période des vacances en général – sont aussi de cruels révélateurs des inégalités qui se creusent. Le repos, le confort, l’évasion… Tous ces ‘concepts’ étranges ont un coût. Nos expériences en la matière peuvent être parfois très différentes. Déconnecter et se ressourcer est un luxe que toutes et tous ne peuvent pas nécessairement s’offrir.
Le moment est peut-être venu de prendre du temps pour soi bien sûr, mais aussi de prendre du temps pour les autres et de cultiver plus que jamais de très bonnes raisons d’être ensemble.
Ambition estivale donc : cultiver le sens du collectif, trouver les moyens d’offrir à chacune et chacun le temps de se retrouver et une solidarité renforcée pour les équipes qui assurent le quotidien en effectif réduit… Un peu de légèreté, un peu de douceur et beaucoup de bonne humeur : la recette d’un bel été que nous vous proposons d’entamer aujourd’hui.
Jean-Paul Erhard