Il y a une obligation morale inhérente à la pratique intensive du People Management, celle qui consiste à rayonner et à transmettre un maximum de positivité tout autour de soi.
Il est loin le temps où pour assurer la bonne gestion des Ressources Humaines, il était essentiel de travailler dans l’ombre et de résoudre les ‘problèmes’ du quotidien en privilégiant la discrétion.
Les collègues ont besoin d’exemplarité, de communication et d’enthousiasme. Basique. Et nos entreprises ont besoin d’inspiration, d’envie, de joie de vivre et de travailler. Essentiel.
La question (rhétorique) de cette semaine s’impose tout naturellement: pourquoi ne pas appréhender chaque cas et chaque situation avec une prédisposition naturelle à l’optimisme?
En tant que gestionnaire des RH d’une organisation, nous passons un temps à certain à essayer de comprendre pour quelles bonnes raisons une équipe de management, un travailleur, l’ensemble du collectif vont-ils nous suivre? Tous nos argumentaires ne sont pas construits sur des vérités objectives – et de toute façon, la vérité est devenue une notion tellement relative ! -, et c’est pour cela que tout le monde a un avis sur tout. L’expertise ne suffit plus. Les résultats passés pas davantage. Alors, comment fonctionne cet ingrédient magique qui permet d’aller plus loin, plus haut, plus fort?
Fournisseur d’énergie et de clarté
Lorsque les collaborateurs sont présents, nous mobilisons les ressources et cherchons les moyens de mettre chaque individu ainsi que le collectif en action. Aussi dingue que cela puisse sembler, c’est bien la mission clé qui occupe nos pensées. Ce fut sans doute jadis inhérent au contrat de travail : venir au boulot et donner le meilleur de soi. Cela ne va plus de soi.
Nous devons donner du carburant à nos équipes, sous forme de plaisir à être et travailler ensemble d’une part, et de cohérence dans l’expérience proposée par l’entreprise d’autre part.
Le rôle du management? Devenir un fournisseur d’énergie et de clarté. Pouvoir répondre aux attentes et expliquer l’avenir, sans pour autant avoir la prétention messianique de montrer la lumière (quoique… cela peut s’entendre lorsque certains ont la sensation de ne plus apercevoir le bout du tunnel…). Un quelconque risque inhérent à la démarche? Sombrer dans une bienveillance sirupeuse, si souvent proche d’une forme de supériorité qui nous déplaît.
Dédramatiser parfois et préserver nos capacités de rebond.
S’il s’agissait uniquement de rester en mode ‘contamination positive’ pendant quelques heures de travail jour après jour, ce serait un peu trop facile. Ce devoir d’optimisme s’applique aussi, voire surtout, lorsque les temps sont durs. Plus important en effet à développer, notre capacité à rester une force motrice quand manifestement, rien ne va.
Dans ces moments où la majorité des troupes se fige et que les autres expriment l’une ou l’autre forme de rejet ou de colère, on attend du management qu’il rassure évidemment. Soyons un peu plus ambitieux : aborder les phases compliquées et les échecs de manière ‘joyeuse’ peut sembler décalé et… indispensable puisque la dramatisation ne permet ni d’avancer, ni d’apprendre.
Dans nos réalité quotidiennes, nous sommes confrontés à des travailleurs plongés dans des configurations humaines malheureuses ou pitoyables. N’est-ce pas la moindre des politesses que de les approcher avec la possibilité d’en sortir?
Une culture d’entreprise, tellement simple à entretenir.
Nous nous posons souvent la question : quelles sont les fondations d’une culture d’entreprise? Les valeurs? La vision? L’historique? Les rites autour desquels s’organisent la vie quotidienne? Un peu de tout cela, certainement, mais ce sont surtout les comportements inspirants qui vont déterminer l’identité immatérielle d’une boîte.
La complexité des temps que nous traversons exige que nous revenions à des choses évidentes, telles que la simplicité d’un sourire entre autres. C’est tantôt un signe d’écoute attentive, tantôt l’expression d’une affection sincère… Dans tous les cas, cela reste un cadeau que l’on aime recevoir et sur lequel se construisent les relations durables. Et nous ne connaissons rien de mieux ni de plus réconfortant à ce jour.
Jean-Paul Erhard
* ©Loïc Prigent – origine de la citation : incertaine…