L’accord de gouvernement prévoit une simplification et une harmonisation des bonus collectifs (CCT 90, prime bénéficiaire, etc.), sans augmentation des charges. En 2024, un nombre croissant d’employeurs ont recours à ces dispositifs pour récompenser le travail d’équipe. Pourtant, le nombre total de collaborateurs n’augmente pas. La prime bénéficiaire est principalement utilisée par les plus petites PME (jusqu’à 50 travailleurs), après avoir obtenu de bons résultats. Le bonus collectif CCT90 est plus largement utilisé, y compris pour les plus grandes PME.
Environ un travailleur sur cinq en a bénéficié en 2024. Le montant médian pour ces deux dispositifs est d’environ 1 000 € bruts par an. Ces chiffres sont issus des données salariales les plus récentes (jusqu’en décembre 2024) compilées par le spécialiste RH SD Worx. Laura Bertrand, consultante PME explique: « Aujourd’hui, ces deux dispositifs fonctionnent différemment : le bonus salarial CCT90 exige l’établissement d’un plan et une déclaration préalable. La prime bénéficiaire, quant à elle, est versée a posteriori. Cela pourrait expliquer le succès limité du bonus salarial CCT90 auprès des plus petites PME. De plus, leur traitement en matière d’ONSS et de fiscalité diffère également. Ainsi, pour une prime bénéficiaire de 1 000 €, un travailleur conserve en moyenne 808 euros nets, tandis que pour un bonus salarial, il reçoit 870 euros. Cela permet à un employeur de récompenser tous ses collaborateurs pour la réalisation d’objectifs communs. »
Davantage d’employeurs octroient un bonus collectif
Le succès de la prime salariale CCT90 a légèrement augmenté en 2024 (de 2%), mais pas au sein des plus petites PME de moins de 20 employés. 80% des employeurs ayant accordé une prime salariale en 2024 comptent moins de 100 employés. Cette prime connaît le plus de succès auprès des PME de plus grande taille : au moins 1 employeur sur 5 (ayant plus de 20 employés) en fait usage. En revanche, parmi les plus petites PME de moins de 20 employés, son succès reste limité à 4,5%. Ainsi, la moyenne s’établit à 8 % des employeurs.
Secteurs les plus concernés : les employeurs ayant accordé un bonus salarial se retrouvent principalement dans le commerce de gros et l’intermédiation commerciale (14%), le commerce de détail (13%), les technologies de l’information et de la communication (TIC) (7%), et les services des sièges sociaux (5%). Relativement parlant, ce bonus est le plus répandu dans le secteur du transport et des activités logistiques (17% des employeurs de ce secteur), dans les assurances (17%) et dans la production alimentaire 15% des employeurs de ce secteur).
Le pourcentage de salariés bénéficiaires ne progresse pas : près de 18% (soit un travailleur sur six) ont reçu une prime en 2024 pour les résultats collectifs atteints. C’est à peu près autant que l’année dernière.
Le montant médian du bonus salarial CCT90 a augmenté de 15% l’année dernière et s’élève désormais à 1 000€ bruts. La moitié de bénéficiaires ont reçu moins de 1 000 euros, l’autre moitié plus. Le montant moyen s’élève à 1 375€, un record pour les cinq dernières années.
Différences régionales
Bonus salarial : la plus forte augmentation est enregistrée chez les employeurs de Flandre-Occidentale, avec une progression de 22% ces deux dernières années; dont 8% l’année dernière. Les employeurs de Flandre-Occidentale représentent 10% du total des employeurs accordant un bonus salarial. Bruxelles suit cette tendance avec une hausse de 20% sur deux ans, dont 5% en 2024, représentant 13% du total. Seul le Limbourg connaît une baisse relative en Flandre de 6% (de 10% à 9,4%).
La prime bénéficiaire est moins connue mais plus simple sur le plan administratif
En 2024, 2,14% des employeurs ont utilisé la prime bénéficiaire, principalement les plus petites PME : près de 9% de ces employeurs comptent moins de 50 travailleurs et 72% en ont même moins de 20. Toutefois, cette forme de participation aux bénéfices est aussi présente dans des entreprises plus grandes : parmi les employeurs de 500 à 1 000 salariés, son adoption atteint 6%.
La prime bénéficiaire est particulièrement répandue dans les secteurs relevant des commissions paritaires CP 200 (travailleurs) et CP 336 (professions libérales qui incluent notamment les avocats, huissiers de justice, experts-comptables et conseillers fiscaux, comptables et comptables-fiscaux, réviseurs d’entreprises, architectes, géomètres-experts et vétérinaires. Toutefois, en proportion du nombre d’employeurs par secteur, elle est la plus courante dans la CP 341 (banque et services d’investissement, 11%), suivie des professions libérales (CP 336, 9%) et CP 226, la commission paritaire pour les entreprises actives dans les infrastructures portuaires, aéroportuaires, ferroviaires et logistiques (5%).
Il y a une diminution du nombre de bénéficiaires : un peu moins de 2% des travailleurs ont reçu une prime bénéficiaire en 2024 (1,6%, pour être exact).
Le montant médian en 2024 est de 960€ bruts, soit 8% de moins qu’en 2023. La moyenne s’élève à 1 920€ (brut) en 2024.
Source: SD Worx