Près de 3 employés sur 10 (28%) prestent des heures supplémentaires ​ au moins une fois par semaine. Pour 4% d’entre eux, elles font partie de leur quotidien. C’est ce que révèle une enquête de Protime, le spécialiste de la gestion du temps et du personnel, menée auprès de 1.000 employés belges francophones. Le plus impressionnant, c’est que, pour plus d’un employé sur trois (36%), le manager ne sait pas quand ces heures supplémentaires sont prestées ni combien il y en a.

Elles ne sont suivies et enregistrées que dans 63% des cas. “Deux travailleurs sur trois estiment qu’il serait souhaitable d’enregistrer les heures supplémentaires”, déclare Florent Bovicelli, porte-parole de Protime. “Ce n’est qu’en prenant conscience de l’ampleur du travail supplémentaire qu’il devient possible d’en identifier les causes et de chercher des solutions. C’est ainsi qu’on peut réduire le nombre d’heures supplémentaires effectuées, de mieux répartir les tâches ou que ces heures supp’ soient compensées par des jours de congé ou au niveau du salaire.”

Vous arrive-t-il souvent de répondre à vos courriels professionnels en soirée? Ou parfois de travailler le week-end afin de respecter un délai convenu? Vous ne constituez clairement pas un cas isolé. Pour près de 3 employés sur 10 (28%), le temps de travail hebdomadaire dure en moyenne trois heures de plus que ce que prévoit leur contrat de travail.

À quelle fréquence prestez-vous des heures supplémentaires?

• Jamais (20%)
• Moins d’une fois par mois (18%)
• Mensuel (34%)
• Hebdomadaire (24%)
• (Presque) tous les jours (4%)

Plus d’un manager sur trois n’a pas de vue quant au nombre d’heures supplémentaires prestées par ses équipes

Pour ceux qui effectuent des heures supplémentaires de temps à autre, les managers ne sont que 64% à savoir la durée qu’elles représentent. Pour un cinquième des employés, le responsable direct est conscient que des heures supplémentaires sont prestées, mais il ignore quand c’est le cas et combien de temps elles représentent exactement. Et pour 16% des employés, le manager n’a aucune vue sur le sujet.

C’est pour ces raisons que deux employés sur trois (67%) verraient d’un bon œil l’enregistrement des heures supplémentaires. Aujourd’hui, ce n’est le cas que pour 63% des employés, de façon fréquente ou permanente. Cela se fait parfois pour 15% d’entre eux et… jamais pour les 22% restants.

“Tout comme un cardiofréquencemètre nous alerte lorsque nous poussons trop loin notre entraînement physique, les outils d’enregistrement du temps en ligne peuvent avertir les managers lorsque tel ou tel ​ employé effectue systématiquement des heures supplémentaires”, indique Florent Bovicelli. “Cela permet aux chefs d’équipes d’échanger avec l’employé concerné pour comprendre les causes de cette situation et chercher des solutions. Ils peuvent par exemple revoir la répartition des tâches ou automatiser certaines d’entre elles afin de réduire la charge de travail. Il est aussi important qu’ils montrent l’exemple eux-mêmes en évitant de prolonger leurs heures de travail.”

C’est aussi ce qui ressort de l’enquête. Plus de la moitié des employés (55%) jugent que l’enregistrement du temps peut contribuer à réduire les heures supplémentaires. En outre, pour deux personnes interrogées sur trois (67%), ce système constituerait une solution permettant de compenser les heures supplémentaires prestées. Aujourd’hui, ce ne serait le cas que pour la moitié des personnes interrogées (52%), que ce soit sous la forme de jours de congé supplémentaires ou d’une rémunération additionnelle.

Source & Méthodologie: l’enquête en ligne a été réalisée entre le 4 et le 18 mars 2024 par l’agence iVOX pour le compte de Protime. 1.000 employés belges francophones ont été interrogés. L’enquête est représentative en termes de genre, d’âge et de diplôme. La marge d’erreur maximale est de 3,02%.