Le conseil de la non-discrimination et de la diversité d’Actiris (organisme bruxellois de l’emploi) a demandé à l’UCM une étude sur l’entrepreneuriat de la diversité. Conclusion: non, les entrepreneurs issus de la diversité à Bruxelles ne rencontrent pas d’obstacles spécifiques. Les femmes, par contre, doivent manifestement faire face à de réels freins d’ordre culturel.
A Bruxelles, un entrepreneur « de la diversité » est d’abord un entrepreneur, comme tient à le souligner l’UCM. Celle-ci a mené l’enquête à la demande d’Actiris et constate que les entrepreneurs issus de la diversité évoquent les mêmes motivations et les mêmes difficultés que l’ensemble des créateurs d’entreprise de la Région bruxelloise. Elle ne recommande donc pas « la création d’outils sur mesure mais une optimisation de l’accompagnement et une meilleure information sur les aides existantes. »
« Dans la Région de Bruxelles-Capitale, l’origine ethnique est un frein à l’insertion sur le marché du travail salarié. Le taux de chômage des personnes nées en dehors de l’Union européenne est double par rapport aux personnes nées en Belgique. Est-ce aussi difficile de devenir entrepreneur à Bruxelles quand on est issu de la diversité?
La réponse est clairement non. On compte à Bruxelles 35.000 entreprises et 46 % des indépendants et chefs de PME ne sont pas de nationalité belge. Autrement dit, la structure « ethnique » de l’entrepreneuriat est le reflet de la structure de la population. Certaines nationalités sont un peu mieux représentées, mais les différences sont peu significatives et peuvent s’expliquer par des raisons culturelles. La différence est importante en ce qui concerne les femmes, proportionnellement deux fois moins nombreuses que les Belges. La raison est également culturelle.
L’enquête montre que les entrepreneurs de la diversité ne sont pas enclavés dans leur communauté. Leur clientèle est cosmopolite, à l’image de la ville. Ni la langue ni la reconnaissance des diplômes ne posent de problème particulier. »
Les mêmes problèmes…
« Malgré un taux de chômage plus élevé dans leurs communautés, les entrepreneurs non belges ont les mêmes motivations que leurs collègues : l’indépendance, la passion et l’envie de changer le monde. Les difficultés sont les mêmes aussi : le manque de fonds propres et une méconnaissance des organismes publics et privés qui peuvent les accompagner. Ils sont 44 % à demander un point de contact unique… qui existe sous la forme du service téléphonique 1819. »
Pour l’UCM, développer des politiques spécifiques à l’égard des minorités ethniques n’est pas pertinent. « Il est plus opportun de s’assurer que l’ensemble de la population bruxelloise et des candidats starters aient accès à l’information et aux aides. La fusion des trois organismes d’accompagnement publics pour le commerce, l’entreprise et l’exportation en une seule Agence permettrait de simplifier le paysage. L’information doit aussi ne pas oublier les médias communautaires. »