A l’occasion de cette journée des aides-soignants en date du 16 octobre, le groupe RH Acerta s’est penché sur les données démographiques et salariales du secteur paramédical. Pourquoi? En Belgique, 22 % des titulaires d’une profession libérale exercent une profession paramédicale. Leur nombre a augmenté d’un peu moins de 20 % entre 2014 et 2018, ce qui fait du paramédical la deuxième catégorie de professions libérales à la croissance la plus rapide de Belgique.
Parmi les quelque 1 million d’indépendants en Belgique, un tiers exerce une profession libérale et près d’un titulaire de profession libérale sur cinq (22 %) exerce une profession paramédicale. Entre 2014 et 2018, l’Institut national d’assurances sociales pour travailleurs indépendants (INASTI) a enregistré une augmentation de 19,8 % de cette dernière catégorie. Les paramédicaux occupent donc la deuxième place en matière de croissance et de part, après les consultants.
Sept indépendants paramédicaux sur dix sont des femmes. En moyenne, elles lancent leur activité indépendante à l’âge de 33 ans.
Genre : encore surtout des infirmiÈRES et des sages-FEMMES
On entend par paramédicaux les psychologues, le personnel infirmier, le personnel accouchant, les thérapeutes, les kinésithérapeutes, etc. Si nous sommes depuis longtemps conscients que nous devons de préférence utiliser des termes neutres en matière de genre, et ne pas utiliser la forme masculine sans réfléchir, c’est parce que ce sont généralement des femmes qui exercent ces professions. En 2018, l’INASTI comptait 23 884 femmes et 9 812 hommes exerçant une profession paramédicale, soit un rapport de 70,88 % contre 29,12 %. Le fait que les femmes l’emportent toujours haut la main ne va pas changer de sitôt, bien au contraire. Entre 2014 et 2018, le personnel paramédical a enregistré une augmentation de 23,44 % de femmes contre 11,65 % d’hommes. Cette catégorie professionnelle féminine se féminise donc toujours plus.
Tous les infirmiers, accoucheurs ou thérapeutes ne sont pas indépendants
Bien que toutes les professions paramédicales requièrent une formation spécifique et un apprentissage permanent, le seuil d’établissement en tant qu’indépendant reste apparemment suffisamment bas, au vu de la croissance enregistrée.
Nadine Morren, Directrice Service à la Clientèle chez Acerta, déclare : « Le secteur des soins est un secteur en pleine croissance, avec d’une part, plus de travail que de personnel et d’autre part, plus de liberté octroyée par le statut d’indépendant. Il n’est dès lors pas étonnant que la profession de paramédical indépendant ait le vent en poupe. Davantage de personnes optent également pour le statut d’indépendant en raison d’un cadre législatif plus favorable pour les professions libérales : depuis l’adaptation de la législation sur l’insolvabilité du 1er mai 2018 par exemple, les titulaires de professions libérales peuvent également avoir recours aux procédures de protection en cas de faillite. »
Pourtant, les chiffres relatifs aux paramédicaux en profession libérale ne prennent pas tout en considération. Tous les infirmiers, accoucheurs, psychologues ou thérapeutes ne sont en effet pas indépendants. « Les paramédicaux peuvent également travailler en tant que salariés, mais les chiffres de l’INASTI ne reflètent pas ce groupe. L’équilibre vie professionnelle-vie privée constitue l’un des facteurs décisifs pour opter pour une carrière d’indépendant ou non, un facteur qui influence traditionnellement la décision des femmes de manière positive. C’est en effet ce qu’il ressort des chiffres relatifs aux paramédicaux indépendants. »
Écart salarial homme/femme de 47,5 %
En moyenne, dans le domaine paramédical, le revenu annuel des femmes est inférieur de 47,5 % à celui de ses collègues masculins. Et Nadine Morren de conclure : « Chez les indépendants, revenu et prestations sont directement liés. Gagner 47 % de moins en moyenne peut s’expliquer simplement : travailler moins implique un revenu moindre. Il se pourrait en effet que les femmes prestent moins d’heures par semaine que leurs collègues masculins. Partout sur le marché de l’emploi, nous voyons que les femmes optent plus fréquemment que les hommes pour le congé parental, le crédit-temps, le travail à temps partiel, etc. Il n’y a aucune raison que ce soit différent pour les paramédicaux. Mieux s’organiser grâce aux pratiques de groupe, par exemple, peut permettre de concilier vie privée et vie professionnelle afin que tout le monde puisse effectuer une carrière complète et ainsi gagner un salaire complet. »
Les paramédicaux indépendants lancent leur activité à 33 ans
À l’heure actuelle, les paramédicaux ont en moyenne déjà 15 ans d’expérience. Leur âge moyen est de 42 ans. En moyenne, ils lancent/ont lancé leur activité à 33 ans. Si, par exemple, les consultants indépendants choisissent d’acquérir d’abord de l’expérience, ce qui porte leur âge moyen de début d’activité à 39 ans, les paramédicaux franchissent le pas vers une carrière indépendante bien plus tôt, mais ne s’installent pas immédiatement après avoir terminé leurs études.
Source: données collectées reposent sur les données réelles de l’Institut national d’assurances sociales pour travailleurs indépendants (INASTI).